Communiqué des Verts du Puy-de-Dôme

Enfin, le bon sens l'emporte : brûler nos déchets ménagers est écologiquement idiot en ne recyclant pas les matières, est dangereux pour la santé publique, et a un coût d'investissement très très cher. Sur ce dossier aussi, ce que clament depuis longtemps les écologistes finit par être entendu.
Maintenant, c'est au conseil général du Puy de Dôme de revoir enfin le plan départemental des déchets ménagers, d'envisager :
- la réduction en amont du volume des déchets,
- un tri sérieux et ambitieux, y compris des matières organiques,
- un traitement biologique de ces dernières (compostage et méthanisation),
- des filières de recyclage et de valorisation à grande échelle,
- et des Centres d'enfouissement technique propres pour stocker de vrais ultimes au plus près des lieux de collecte.
La valorisation énergétique ne passe pas seulement par l'incinération : la méthanisation de la partie biodégradable de nos déchets produit à moindre coût et sans danger du gaz qui peut être utilisé en électricité, en chauffage ou en carburant. Dans une récente lettre ouverte au préfet, les Verts 63 ont chiffré à 3 milliards de kw/h l'équivalent énergétique que produirait ce processus appliqué à la collecte du VALTOM, sans y joindre les déchets agricoles... A l'heure où le pétrole vient de passer à 140 $ le baril et va continuer d'augmenter, il n'est même plus besoin d'être écologiste pour se rendre à l'évidence. Le plan départemental révisé devra envisager, par bassins de vie, de tels traitements, que nous avons toujours prônés.
Absents du conseil général à cause d'un mode électoral non proportionnel, les Verts 63 n'auront néanmoins de cesse de peser pour l'installation de pôles de traitement écologique et économique de nos déchets.
Pour les Verts, le porte-parole départemental,
Yves Reverseau,
06 84 71 80 84 ;
yves.reverseau@wanadoo.fr



Réaction presse de Cécile Duflot du 18 juin 2008

Les Verts se félicitent de deux décisions importantes dans leur combat contre les incinérateurs : à Marseille, le tribunal administratif a prononcé ce matin l'annulation de la Délégation de service public autorisant l'exploitation de l'incinérateur de Fos. Ce recours avait été déposé par un élu Vert à la Communauté urbaine de Marseille (CUM). Dans le Puy-de-Dôme, le préfet a annoncé mercredi qu'il n'autoriserait pas la construction d'un incinérateur prévu à Puy-Long, à côté de Clermont-Ferrand. Depuis des années, les Verts se battent partout en France contre les lobbies et les élus qui souhaitent imposer la construction d'incinérateurs.
Le cas de Marseille est à ce titre exemplaire de ce déni démocratique et écologique : alors que la décision a été prise sans véritable débat et que Marseille se démarque par une absence totale de politique de réduction ou de valorisation des déchets, la CUM a longtemps présenté l'incinérateur comme la solution incontournable. Au mépris des autres communautés alentour, la CUM a ensuite persisté dans ce choix malgré la forte mobilisation des populations riveraines contre ce projet.
L'incinération a montré ses dangers. Une vaste enquête épidémiologique de l'Institut de Veille Sanitaire a ainsi mis en évidence risque accru statistiquement significatif pour les populations riveraines : +9,7 % pour le cancer du foie, +8,4 % pour les lymphomes, +12,9 % pour les sarcomes des tissus mous. En plus des risques sanitaires, l'incinération entraîne un gaspillage écologique considérable. La France reste très en retard sur cette question : 42 % des déchets français sont incinérés contre 23 % en moyenne en Europe. Seuls 18 % de nos déchets sont valorisés (contre 61% en Allemagne). Il y a donc urgence à réduire la production de déchets à la source et améliorer leurs valorisations (recyclage, compostage notamment).
Les Verts se félicitent donc de ces deux décisions qui sont une étape importante d'un long combat militant et politique. Le gouvernement doit prendre ses responsabilités sur cette question laissée en suspens par le Grenelle. Il doit décréter un moratoire sur la construction d'incinérateurs et mettre en place un vrai plan de valorisation des déchets.
Cécile Duflot - Secrétaire nationale des Verts