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Géothermie
Sans être à proprement parlé une énergie renouvelable, la géothermie qui utilise le refroidissement du noyau terrestre est une source d’énergie considérable à faible impact environnemental que nous pouvons encore développeren France.
Fiche énergie N°9
Mise à jour : 24 février 2002
Situation actuelle :
Captant la chaleur de la terre, issue du refroidissement du noyau et de la radioactivité naturelle des éléments du noyau, la géothermie utilise généralement l’eau contenue dans le sous-sol comme vecteur naturel de cette chaleur. Selon la température de cette eau, qui dépend du gradient géothermique (accroissement de la température en fonction de la profondeur), lequel varie en fonction de la situation géologique du site (limites de plaques tectoniques, région volcanique, bassin sédimentaire, etc..), on distingue grosso modo trois types de géothermie :
la géothermie haute énergie :
utilisant l’eau sous forme de vapeur, elle permet la production d’électricité au moyen d’une turbine. Le potentiel mondial est important, notamment dans tous les pays du pourtour du Pacifique (ceinture de feu). Ainsi, à l’horizon 2010, la puissance électrique installée sera de 2978 Mwé aux USA, 1170 MWé au Mexique, 500 MWé au Nicaragua et en Equateur, 3100 MWé au Japon. Les Philippines avec 2900 MWé et l’Indonésie avec 2360 Mwé installés sont actuellement en tête.
La France ne dispose de ressources de géothermie haute énergie que dans les départements et territoires d’outre-mer. Actuellement, seule la centrale géothermique de Bouillante (Basse-Terre) en Guadeloupe produit
3,5 Mwé. Un programme d’extension permettra de produire 10 Mwé supplémentaires en 2003. Des travaux de recherche prévoient d’étudier le Piémont Pyrénéen en vue de produire de l’électricité géothermique sur le territoire métropolitain.
la géothermie basse énergie :
c’est de loin la plus intéressante pour nous, en ce sens qu’elle permet de produire de la chaleur pour le chauffage et la production d’eau chaude sanitaire de réseaux de chaleur urbains tout en luttant contre l’effet de serre. Elle utilise les eaux chaudes contenues dans les grands bassins sédimentaires (Bassins Parisien et Aquitain, Limagne, etc.) captées par forage profond. Ainsi, en Région Parisienne, on trouve des eaux autour de 75°C à 2000m de profondeur, ce qui permet de chauffer près de 200.000 logements ou équivalents (bâtiments publics, piscines, etc.) à Chevilly Larue, l’Hay les Roses, Meaux, Coulommiers, Fresnes, Alfortville, La Courneuve, par exemple. Lorsque l’eau captée est chargée en sels qui la rendent impropre à la consommation et à tout rejet dans la nature (cas de la Région Parisienne), l’opération se réalise grâce à un doublet de puits, le premier pour le pompage de l’eau chaude, le deuxième pour la réinjection de l’eau refroidie après circulation dans un échangeur dans lequel elle cède ses calories à l’eau qui, ainsi réchauffée, alimentera les logements..
la géothermie très basse énergie :
Actuellement en plein développement chez nos voisins suisses et allemands, on appelle géothermie très basse énergie l’utilisation, au moyen d’une pompe à chaleur (PAC), des calories contenues dans des couches terrestres à très faible profondeur (moins de 200 m en moyenne), soit par le biais d’eau souterraine lorsqu’elle est présente, soit grâce à des « sondes géothermiques », sortes d’échangeurs tubulaires insérés dans un forage qui ne capte pas d’eau. Actuellement plus de 20.000 sondes géothermiques individuelles ou sur bâtiments de petit collectif ou tertiaire existent sur le territoire helvétique, qui voit ce chiffre progresser à raison de 2000 opérations par an .
Discussion :
Les réalisations dans le domaine de la Basse Energie permettent à la France d’économiser environ 180.000 tep (tonnes équivalent pétrole) par an depuis le milieu des années 1980, soit près du contenu de 6 pétroliers
Erica chaque année.> Beaucoup plus pourrait être fait si le gouvernement ne se laissait pas abuser par le lobby gazier qui, abondant dans la lutte contre l’énergie > nucléaire pour la production d’électricité renouvelable, vient concurrencer la géothermie sur les réseaux de chaleur urbain en développant des centrales de cogénération dont la chaleur, sous-produit de l’électricité, se substitue de façon beaucoup plus polluante (gaz de combustion) à la chaleur géothermique.
De la même façon, dans le domaine de la géothermie très basse énergie, si nous admettions enfin que la chaleur produite par les PAC sur nappe ou sur sondes géothermiques, loin de permettre un développement de l’électricité nucléaire contribue, au contraire, à une économie de consommation en électricité (une PAC dispose d’un coefficient de performance qui permet de produire 3 à 5 kWh thermique pour 1 kWh électrique consommé), en regard des classiques convecteurs électriques dont sont pourvus un grand nombre de logements collectifs ou individuels construits depuis les années 1980, ce secteur serait aujourd’hui en développement.
La France aurait donc tort de se priver de cette énergie qui ne pollue pas et qui permet, à un coût d’exploitation minime, de lutter contre l’effet de serre.
Ainsi, on estime à 78 Euros le prix d’une tonne de CO2 évitée par la réalisation et l’exploitation d’une installation géothermique, contre 810 Euros par le solaire thermique par exemple.
Propositions des Verts pour la géothermie :
Concrètement, et malgré des demandes répétées aux Ministères de l’Industrie et de l’Aménagement du Territoire et de l’Environnement, nous demandons que la TVA sur la géothermie soit ramenée de 19,6 à 5,5%, comme c’est le cas pour les abonnements au gaz ou à l’électricité, ce qui permettrait d’éviter ce paradoxe ennuyeux de voir un citoyen de Neuilly (par exemple) payer son énergie à taux de TVA réduit, alors que l’habitant d’un logement social chauffé par géothermie en Seine St Denis paye 14 points de TVA en plus. A l’inverse des conclusions du rapport Souviron, le gouvernement Balladur avait pris une telle disposition que le gouvernement de gauche plurielle n’a pas été capable - ou n’a pas eu la volonté - d’annuler, malgré, notamment, un engagement lors de la présidence française de l’Union Européenne.
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