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Publicité auto : l’éco-blanchiment continue
La dernière publicité de Volkswagen sur le thème « on ne peut pas vivre sans rejeter de CO2 », ne manque pas d’humour et il faut bien reconnaître qu’on ne peut s’empêcher de rire en voyant cette caricature d’écologistes qui retourne à la vie préhistorique dans un village malicieusement baptisé Atmos...
« Tâchons d’en rejeter un peu moins » nous dit la publicité qui utilise néanmoins l’argument écologiste pur nous vanter une voiture qui émettrait 119 g de co2 et ne consommerait que 4,5 l aux cent kms.
On est là devant une nouvelle stratégie de communication des constructeurs automobiles et des publicitaires qui les conseillent.
On connaissait l’éco-blanchiment sur le mode « plus c’est gros plus ça passe » avec par exemple le fameux 4X4 de Mitsubishi « conçu au pays du protocole de Kyoto ». Mais justement, ça ne passe plus, et les publicitaires le savent !
Avec la pub Volkswagen on est devant une communication plus subtile : « soyons écolo mais pas trop ! ». C’est la version écolo-réaliste de l’éco-blanchiment. « Faire plus ce serait revenir à l’âge de pierre. »
On peut objecter que les constructeurs peuvent faire beaucoup mieux que le modèle proposé ici. On a déjà des voitures émettant moins de 100 g de C02 et les ingénieurs sont capables de concevoir des autos qui produisent moins de 80 g de CO2 au kilomètre.
Par ailleurs dans d’autres publicités, Volkswagen nous vante sans complexe des « 4X4 pour les accros de la ville » présentés dans le cadre ultra-vert de la forêt amazonienne ou des GTI surpuissantes qui ne s’embarrassent d’aucune prétention écologique.
En réalité, à quelques semaines du Sommet de Copenhague, les constructeurs automobiles, dans leur communication comme dans leur stratégie de développement, restent toujours aussi hermétiques aux enjeux du climat. Copenhague sera l’occasion de rappeler que le secteur automobile doit se reconvertir de façon profonde car il est condamné sous sa forme actuelle.
Quand à la publicité, les associations avaient demandé lors du Grenelle qu’elle soit mieux encadrée et devienne écologiquement responsable. On voit que la charte signée par J Louis Borloo avec les professionnels qui leur laisse le soin de s’autoréguler, n’a pas permis à ce jour d’arriver au moindre résultat !
Djamila Sonzogni Jean louis Roumégas Porte-paroles nationaux des Verts
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