Si nous dénonçons le nucléaire ce n’est pas seulement pour sa dangerosité intrinsèque qui est évidente tant sur le plan environnemental que sur celui de la santé.
Ce mode de production s’est développé en s’appuyant sur le crédo d’une énergie inépuisable, garante de notre indépendance énergétique et militaire. Or, nos centrales nucléaires fonctionnent avec de l’uranium, qui est un métal lourd radioactif. Cet élément n’existe pas dans le sous-sol français. Nous sommes alors obligés de l’importer, à grands frais, depuis divers pays. La société Areva, par exemple, importe la moitié de son uranium depuis le Niger.
Ainsi, il est faux de dire que le nucléaire nous a rendu indépendants énergétiquement. Car, que se passe-t-il si, pour une raison ou une autre, ces pays refusent de nous vendre la matière première de nos centrales?
La stratégie de l’Etat et d’EDF a été de faire croire que cette énergie miraculeuse était peu chère. En fait, dans le coût de cette énergie on a oublié de comptabiliser, les dégâts environnementaux et sanitaires sur les lieux de production, la gestion des sites en fin de vie et surtout le coût de gestion des déchets pendant des siècles.
Faire croire aux citoyens que l’énergie est illimitée a pour conséquence de libérer les pulsions d’achats stimulées par les publicitaires et de multiplier exponentiellement des produits électriques et électroniques plus ou moins utiles. Sur le plan des habitations l’isolation thermique n’a pas été évaluée à sa juste mesure et a fait de nos maisons de vraies passoires.
Cette énergie a capté toutes les ressources financières de la recherche, laissant le développement des énergies « vertes » à l’état embryonnaire. Réinvestir les sommes aujourd’hui dédiées au nucléaire c’est se donner toutes les chances d’améliorer rapidement les capacités de production des énergies « alternatives».
Sortir de l’énergie nucléaire en 25 ans est donc réalisable en la remplaçant au fur et à mesure par les énergies régionales (vent, éolien, solaire, géothermie, hydrolienne, etc). Les énergies renouvelables appartiennent à tout le monde. Elles ne sont pas tributaires du marché, des évènements internationaux. Elles sont la garantie d’une énergie française, produite et consommée en France. Elles sont la garantie de notre indépendance.
Mais il ne sert rien de changer d’énergie sans améliorer l’isolation des bâtiments, sans réduire l’appétit de nos produits et surtout sans de changer nos comportements.
Cette transition nous replacera dans le peloton des pays créateurs de valeurs qu’elles soient technologiques, économiques ou sociales.
L’énergie juste pour une société juste