Le CéDpa m’interroge sur Notre-Dame-Des-Landes

1) Avez-vous pris  connaissance du dossier du projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes ?

Bien entendu. Les Verts puis Europe-Ecologie Les Verts se sont mobilisés depuis le début contre la relance de ce projet des années 1960.

2) Saviez-vous que plus de 1100 élus luttent contre ce projet dans le Collectif des Elus Doutant de la pertinence du Projet d’Aéroport (CéDpa)?

Oui. Un grand nombre d’élus de Loire Atlantique et d’ailleurs de notre mouvement, le député François de Rugy, font partie du collectif.

3) Etes-vous prêt à rejoindre le CéDpa ?

Oui

4) Avez-vous pris connaissance de la contre-étude du Cabinet CE Delft commandée par le CéDpa ?

Tout à fait. J’ai bien noté que les analyses économiques faites en 2006 pour justifier le projet n’arrivaient pas tous à un résultat coût / bénéfice positif et que ceux y concluant péchaient par un excès d’optimiste injustifié dans une période de croissance faible, d’augmentation des coûts du kérosène, s’expliquant aisément par la raréfaction prévisible de la ressource. Sans compter les dégâts apportés à l’environnement et la suppression de terres agricoles qui ne pourraient plus, à jamais, nourrir la population.
Je suis conscient qu’à l’inverse l’optimisation de l’aéroport actuel, qui n’est pas saturé, aboutirait à des résultats positifs.

5) Avez-vous pris connaissance des recours juridiques engagés à ce jour ?

Oui. Un certain nombre sont engagés depuis 2001. Certains ont été repoussés, d’autres (6 à ma connaissance) sont encore en cours.
Notre collègue Gilles Denigot a fait partie des grévistes de la faim jusqu’à ce qu’un moratoire soit décidé par le gouvernement actuel.

6) Quel est le montant des subventions dédiées à ce projet par les collectivités territoriales ?

Sur un budget évalué à 556 millions d’euros les collectivités locales doivent participer à hauteur de 115,5 millions d’euros dont 28,9 pour la région Bretagne.
Ceci semble nettement sous évalué, certaines estimations atteignent 2 milliards d’euros Une somme importante qui, pour partie, pourrait être consacrée à l’optimisation de l’aéroport actuel et, pour une autre partie, pourrait être consacré à revivifier les réseaux de transport sur les 5 départements de la Bretagne historique.

7) Etes-vous favorable à l’abandon de ce projet d’aéroport ?

Oui, de toute ma conviction.

8) Si vous êtes élu député quelle position défendrez-vous à l’Assemblée Nationale sur ce sujet ?

Avec mes collègues du groupe Europe Ecologie Les Verts à l’Assemblée nationale je contribuerai à mettre en mouvement toutes les actions  légales permettant de bloquer ce projet et de  consacrer le budget prévu (la participation des fonds publics à ce projet est initialement de 246 millions d’euros mais pourrait être beaucoup plus importante) de à la revitalisation des transports collectifs sur le pays.

Je réponds à GASPARE pour dire Non à la centrale au gaz en Finistère

1) Pensez-vous qu’il soit possible de concilier l’obligation légale aux régions d’adopter d’ici 2012 un Plan climat-énergie qui doit réduire de 20% les émissions de gaz à effet de serre et la construction d’une centrale électrique à gaz émettant 3.900 tonnes de CO2 par jour ?

Dans le cadre de la nécessaire et urgente lutte contre le réchauffement climatique et pour la diminution des rejets de gaz à effet de serre, la centrale gaz de Landivisiau est un projet du passé, à contre temps des politiques publiques qu’il faut mener. Au sein du Conseil régional de Bretagne, EELV et ses élu-e-s ont obtenu que le budget régional soit aussi décompté en équivalent tonnes CO2. La centrale gaz de Landivisiau si elle devait voir le jour plombera largement le bilan carbone régional et ne permettra pas de réaliser les objectifs de réduction de GES de 20%. Dans le cadre de l’élaboration à venir du SRCAE, nous souhaitons que la Région Bretagne se fixe un objectif de 30% de réduction des GES à l’image d’autres régions comme celle des Pays de la Loire.

2) Comment analysez-vous le fait que la production d’électricité à partir de la combustion du gaz naturel soit confiée à des intérêts privés, donc à des actionnaires, alors que le coût des infrastructures de raccordement au réseau de distribution gaz serait à la charge du consommateur-usager ? Pensez-vous que cette situation soit de nature à permettre une maîtrise du coût de l’électricité pour le consommateur ?

C’est l’application de l’adage « on privatise les profits et on socialise les pertes. ». Alors que la plupart des centrales gaz d’Europe accumule les déficits, l’action conjointe de l’Etat et la Région dans le cadre du pacte électrique pour la construction d’une nouvelle centrale gaz démontre une fois de plus que cette dernière ne répond en rien aux besoins énergétiques régionaux mais émane bien d’une demande des actionnaires des grands producteurs d’énergie en France. La puissance publique intervient visiblement dans ce cadre sous le poids des lobbies. C’est inacceptable.

3) Sachant d’une part, que la consommation en gaz d’une centrale de 450 MW dépasse celle de l’agglomération rennaise et que, d’autre part, GRTgaz prévoit d’ores et déjà des délestages possibles sur le réseau de gaz (21 jours en 2013, 52 jours en 2015), comment jugez-vous les risques que fait peser la programmation d’une soixantaine* de centrales du type de celle qui serait implantée à Landivisiau (* c’est le nombre de projets et de demandes de raccordement à RTE – Réseau de transport d’électricité – sur l’approvisionnement en gaz en France) ?. 

Les délestages électriques sont gérés dans le cadre d’un réseau piloté nationalement avec les pays voisins européens et donc sous contrôle des pouvoirs publics à partir des moyens de production électrique européens. Le problème du gaz est que nous ne contrôlons pas sa production, qu’elle provient de Russie ou d’Algérie et, qu’en conséquence, nous sommes sous dépendance étrangère pour gérer les aléas. Développer une soixantaine de CCG en France accentuera cette dépendance car la demande en gaz sera supérieure à l’offre et le choix de délestage, en cas d’insuffisance, sera probablement fait en faveur des centrales et non des particuliers. Il serait plus efficace énergétiquement d’alimenter des chaudières individuelles plutôt que de transformer le gaz en électricité avec un taux de rendement énergétique de 55% environ.

4) Estimez-vous qu’il faudrait avoir recours aux GNC – Gaz non conventionnel – ou gaz de schiste en les important, dans un premier temps des USA et/ou de Pologne, puis en les explorant et les exploitant sur le territoire national ?

Europe Écologie Les Verts et ses députés sont à la pointe des mobilisations contre les gaz de schistes en France comme ailleurs. Le 10 mai 2011, lors du vote de la proposition de loi UMP sur les gaz de schistes, nos députés ont voté contre et sont parvenus à amener sur leurs positions le groupe PS, qui s’est à cette occasion positionné contre l’exploitation des gaz non conventionnels. Nul doute donc que dans un avenir proche, avec une majorité composée de la gauche et des écologistes à l’Assemblée Nationale, nous puissions faire voter l’interdiction de l’exploitation comme de l’importation de ces gaz en France.

5) Que pensez-vous de l’impact environnemental (notamment sur la ressource en eau) de ce mode de production énergétique et des risques que l’activité de ce type de centrale fait peser sur la santé des populations (rejet de nombreux polluants chimiques : chlore, acide sulfurique, oxyde de soufre, oxyde et dioxyde d’azote, particules fines et ultra fines…) ?

S’il est difficile de connaitre précisément l’impact d’une centrale gaz sur la santé des populations environnantes, il est incontestable qu’en même temps que nous assistons à une dégradation sans précédent de notre environnement, les maladies chroniques (cancers, diabètes…) explosent.
Nous voulons une nouvelle politique de santé qui porte principalement sur la santé environnementale. Notre système de santé ne peut plus se limiter à réparer les conséquences de la dégradation de l’environnement.
Nous devons mettre en œuvre une politique ambitieuse qui permette d’agir enfin sur les causes.  La promotion de la santé environnementale nous concerne à tous les niveaux : alimentation, éducation des enfants, qualité de vie. Une de nos actions prioritaire doit être de limiter nos émissions de gaz à effet de serre pour améliorer la qualité de l’air.

6) Sachant que le chauffage électrique (qui représente plus de 30% du parc des logements en France mais seulement 5% en Allemagne) est la cause majeure des pointes de consommation électrique en période de grand froid, êtes-vous favorable à l’idée d’un plan national d’interdiction du chauffage électrique dans les nouvelles constructions ? Pensez-vous que le remplacement de ce moyen de chauffage dans les bâtiments existants par des solutions moins coûteuses en fonctionnement soit envisageable ?

« La pointe électrique » bretonne est due au chauffage électrique. En substituant le chauffage électrique de 50 000 foyers finistériens on élimine cette pointe. C’est le principe de la prime à la casse que les conseillers régionaux d’Europe Ecologie Les Verts ont proposé lors de la session du Conseil régional du 6 janvier 2011.
Coût : 450 millions euros sur soit l’équivalent de la centrale gaz.
Sur le plan national, nous sommes bien évidemment favorables à l’interdiction du chauffage électrique pour toutes nouvelles constructions non HQE et ne disposant pas à proximité d’une source d’électricité renouvelable.

J’ai signé la charte éthique d’Anticor : je m’engage pour l’intégrité, l’exemplarité et la transparence

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Je m’engage publiquement pour l’intégrité, l’exemplarité et la transparence démocratique.

À l’occasion des élections législatives des 10 et 17 juin prochains, l’association Anticor propose à tous les candidats de s’engager publiquement en matière d’éthique en signant une charte dédiée à ces élections, pour plus d’exemplarité, d’intégrité et de transparence démocratique. S’ils sont élus, les candidats signataires s’engagent à adopter pendant les cinq années de la législature un comportement éthique attendu par de plus en plus de citoyen-ne-s, notamment sur :

  • La totale transparence sur l’utilisation des « Indemnités Représentatives de Frais de Mandat » des députés
  • La fin de l’opacité dans la distribution de la « réserve parlementaire »
  • Le soutien à une nouvelle clause d’éligibilité, à savoir l’absence de toute condamnation pour des délits ayant trait à la gestion de l’argent public
  • L’exigence d’une justice vraiment indépendante avec des moyens renforcés et la fin d’une justice à deux vitesses, qui protège les élus plus que les simples citoyens (levées d’immunité, statut pénal du Chef de l’État, Cour de justice de la République, etc.)
  • La lutte contre les conflits d’intérêt
  • Le non-cumul des mandats

En signant la charte éthique d’Anticor, je souhaite affirmer publiquement mon attachement aux nécessaires devoirs d’intégrité, d’exemplarité et de transparence démocratique.

Réponse à l’ACAT

Réponse à la sollicicitation de l’ACAT (Action des Chrétiens pour l’Abolition de la Torture) :

Voir l’appel : http://www.acatfrance.fr/campagne_sensibilisation.php?id=32

 

D’abord vous dire mon grand respect pour l’action militante que vous menez avec vos amis afin de défendre une population souvent stigmatisée, toujours ignorée. Je reconnais dans votre engagement les valeurs chrétiennes qui prônent le respect de l’humain quel qu’il soit.

Je tiens à vous assurer de mon profond attachement aux engagements que mon parti a clairement exposé, une fois de plus, dans son programme pour cette élection législative 2012. Je me permets en conséquence de faire copie des propositions que nous faisons à propos des demandeurs d’asile et de la dignité des personnes détenues :

 Une politique décloisonnée et globale de lutte contre les discriminations

 Les discriminations constituent un fléau dont les conséquences sont dramatiques pour celles et ceux qui les subissent et aussi pour la démocratie. Elles mettent en danger la cohésion sociale.

La lutte contre les discriminations ne relève ni d’une politique sectorielle ni d’un aménagement a la marge. Une véritable égalité des droits nécessite une politique transversale. 

Les écologistes proposent : 

– la création d’un secrétariat d’État à la lutte contre les discriminations. Ce secrétariat d’État mobilisera tous les secteurs de la société (services publics, syndicats, patronat, associations, recherche, société civile, etc.) ;

– la suppression des emplois fermés, qui interdisent encore des millions d’emplois dans les secteurs public et privé aux étrangers. Assurer l’égalité des droits entre ressortissants nationaux, communautaires et non communautaires concernant l’accès à l’emploi et aux diplômes, et entre les anciens combattants. Appliquer la règle européenne et permettre l’accès aux allocations familiales des familles régularisées pour leurs enfants arrivés avant la régularisation. Faire respecter l’obligation scolaire pour tous les enfants, quelle que soit leur situation administrative ;

– la création d’un outil statistique pour mesurer les discriminations et l’avancée de la politique antidiscriminatoire. Il permettra de qualifier, de quantifier, de rendre visible l’invisible, de comprendre le processus systémique, de faire pression et d’établir des modes d’action efficaces et justes ;

– le rétablissement d’une autorité nationale indépendante de lutte contre les discriminations ;

– la reconnaissance, pour les gens du voyage, de leur pleine appartenance à la société française en leur octroyant de vraies cartes d’identité (avec abandon total des carnets de circulation) assorties du droit de vote automatique dans les communes dans lesquelles ils sont enregistrés. Parallèlement, développer dans toutes les communes et communautés des aires d’accueil et permettre aux enfants l’accès à l’école et aux cantines scolaires. Enfin, investir massivement dans le logement pour les familles qui le souhaitent, reconnaître leur habitat alternatif et leurs droits sur le terrain qu’ils occupent lorsqu’ils y ont développé une activité

 Une politique des migrations respectueuse des droits

Depuis trente ans, le discours faisant de l’immigré le bouc émissaire de la crise de l’emploi, de la crise sociale, de la « crise des banlieues », des déficits des budgets sociaux ou des comptes de l’État est passé subrepticement de l’extrême droite jusqu’au sommet de l’État.

Depuis 2002, nous assistons à une avalanche de textes répressifs et de pratiques attentatoires aux droits humains : objectifs chiffrés d’expulsions, accroissement du contrôle social et politique, développement et croisement des fichiers, y compris biométriques…

Le discours politique reflète l’hypocrisie du système, qui profite largement d’une main-d’œuvre « illégale » et reconnaît en avoir besoin dans des secteurs entiers.

Le projet écologiste réaffirme une vision mondiale de la question – liée aux déséquilibres économiques mondiaux et déjà aux changements climatiques – et prône une politique d’immigration ouverte et humaniste permettant une autre approche des rapports Nord-Sud que la guerre aux migrants que mène actuellement l’Union européenne.

Le « droit à la mobilité », qui figure dans la Déclaration universelle des droits de l’homme de1948 (article 13), est un élément fondamental de la liberté de chaque être humain. Il sera précédé d’une mesure d’apurement des situations créées ces dix dernières années.

Les écologistes proposent : 

– un processus en continu de régularisation : il convient de réaffirmer la nécessité de procéder en continu à la régularisation de la situation administrative des étranger-es présent-e-s sur notre territoire, de ne pas accepter l’arbitraire et les disparités de pratiques entre les préfectures ;

– une réécriture du CESEDA, qui prévoit le rétablissement du droit de circulation avec l’unification des visas. Uniquement la délivrance de titres de résident de longue durée (trois ans, dix ans, puis permanent) renouvelables de plein droit. La suppression des restrictions au droit à vivre en famille, à la vie privée et aux soins. La protection sur le long terme des mineurs isolés doit être garantie ;

– le respect des droits fondamentaux des étranger-es comme des nationaux, avec l’encadrement des contrôles d’identité et la fin de la mainmise du ministère de l’Intérieur sur les directions ministérielles les concernant (travail, visas, nationalité…). La dépénalisation du séjour irrégulier. Le caractère suspensif des recours pour toute décision relative au séjour. La fermeture des prisons administratives que sont les centres de rétention et zones d’attente. L’abrogation du délit de solidarité. La lutte contre les filières mafieuses et toutes les formes d’exploitation de la précarité, en particulier des immigré-e-s. L’abrogation de la conditionnalité du versement des retraites des anciens travailleurs migrants ;

– l’accès à une citoyenneté de résidence et la facilitation de l’accès à la nationalité française, en particulier pour les personnes nées ou éduquées en France, par une politique adaptée d’accueil et d’intégration (éducation, santé, apprentissage de la langue, logement, formation, etc.). La promotion de l’éducation à la citoyenneté et à la laïcité afin de combattre la xénophobie et le racisme ;

– la relance d’un vaste programme de formation continue pour les professionnels déjà en poste, les élus, les acteurs associatifs, les syndicats, les entreprises, pour inscrire systématiquement ce sujet et l’éthique des services publics dans les formations initiales en direction des trois fonctions publiques ;

– l’application des conventions internationales signées par la France : convention de Genève sur le droit d’asile, Convention européenne des droits de l’homme, Convention des droits de l’enfant… La ratification par la France de la convention de l’ONU sur les droits des travailleurs migrants et des membres de leur famille. La mise en œuvre d’une politique d’accueil des réfugiés qui respecte leurs droits et leur dignité. Retirer les clauses migratoires des accords bilatéraux ;

– la solidarité avec les Roms. Persécutés dans leurs pays d’origine et soumis à des réglementations discriminatoires bien qu’ils-elles soient citoyen-ne-s européen-ne-s, les Roms ont en outre fait l’objet d’attaques particulièrement odieuses de la part du gouvernement français. L’expérience montre pourtant que des politiques organisées d’insertion et de fraternisation peuvent casser la spirale infernale de la misère, du logement désastreux et de l’exclusion de l’activité et de l’emploi. Face à cela, mise en place d’une politique nationale d’accueil des Roms avec cinq volets : hébergement, scolarisation des enfants, apprentissage du français, santé et accès au travail

Prisons et peines : la réinsertion, seule solution juste et réaliste

En trente ans, la population carcérale et la longueur des peines de prison ont doublé. La surpopulation aboutit à la multiplication des centres pénitentiaires, construits sur des normes de plus en plus sécuritaires, sans que les conditions de détention soient pour autant améliorées.

La chasse aux sans-papiers et aux usagers de drogues, la criminalisation des malades mentaux et l’enfermement de mineurs engorgent les prisons, aggravent les conditions de détention et empêchent tout travail sur la réinsertion.

Les écologistes proposent : 

– l’amélioration des conditions de détention pour enfin respecter les normes internationales. Un numerus clausus sera établi par établissement pénitentiaire. Le droit à l’encellulement individuel sera respecté ;

– un moratoire sur la construction de nouvelles places de prison. Les nouvelles constructions se limiteront au remplacement d’établissements vétustes et indignes. L’architecture des nouveaux établissements prendra en compte les impératifs de réinsertion. Il sera mis fin aux partenariats public-privé dans l’administration pénitentiaire ;

– la garantie des droits des personnes détenues. Des bureaux de vote seront installés lors des élections dans les lieux de détention. Des parloirs intimes devront être construits dans chaque établissement pénitentiaire. Il sera possible pour les détenus de porter des revendications collectives. Un contrat de travail sera mis en place et précisera les droits des travailleurs détenus. Les personnes souffrant de maladies graves, notamment psychiques, ou trop âgées pour être maintenues en détention verront leurs peines aménagées ;

– la réinsertion comme objectif principal de la peine. Les services pénitentiaires d’insertion et de probation seront renforcés. Concernant la délinquance sexuelle, il est nécessaire de développer des dispositifs de prise en charge adaptés en détention et après ;

– le développement des sanctions alternatives à l’incarcération, notamment concernant l’ajournement avec mise à l’épreuve. Les collectivités prendront part à la réinsertion locale en proposant des travaux d’intérêt général. La libération conditionnelle, garante d’une meilleure réinsertion, doit être privilégiée. Obligatoirement, toute peine de prison devra se faire en partie en milieu ouvert

Pour ce qui concerne les criminels de guerre et autres tortionnaires je vous confirme également que les écologistes s’engagent « à pratiquer une diplomatie active de lutte contre les dictatures et les régimes autoritaires, comme la Chine ou la Russie, et de solidarité avec les mouvements d’émancipation, qu’ils soient nationaux, comme au Tibet, ou d’aspiration démocratique, comme en Syrie ou dans les pétromonarchies »

Bien entendu, dans ce cadre, il sera hors de question de laisser des bourreaux coupables de crimes de sang ou de sévices insupportables au nom d’une prétendue idéologie politique circuler en toute impunité. Il s’agira cependant de s’assurer préalablement de la condamnation unanime de la communauté internationale afin de ne pas tomber dans le travers de l’arbitraire.

Parité dans les instances élues

Le Réseau Elles Aussi  a adressé un questionnaire aux candidat-e-s aux élections législatives. On trouvera ci dessous la réponse de Stéphane Lefloch (en vert)

Sur les modes de scrutin

 

1 – Pour les élections municipales

Jusqu’où préconisez-vous d’abaisser le seuil du scrutin de liste paritaire, l’obligation d’alternance et la  parité dans les exécutifs complets (maire et adjoints) ?

Actuellement :

Dans les communes de plus de 3 500 habitants : parité obligatoire des listes

Dans les communes de plus de 2 500 habitants et moins de 3 500,  c’est un scrutin de listes qu’il faut rendre paritaire.

Pour les communes de moins de 2 500 habitants, c’est plus délicat puisqu’on peut avoir des listes incomplètes et des candidatures isolées.

Le vivier risque d’être insuffisant pour une parité complète mais on peut imaginer un seuil minimum d’élues (40 % dans un premier temps).

Proposerez-vous l’obligation de parité dans les délégations aux intercommunalités ?

Oui mais faire la parité dans les délégations de chaque commune ne rendra pas forcément une parité dans le conseil communautaire.

Il sera cependant toujours possible que les communes puissent s’entendre pour définir une méthode de désignation garantissant une parité finale, tout en conservant la représentativité de chacune d’entre elles.

2- Pour les élections au scrutin uninominal à deux tours (élections législatives, territoriales et sénatoriales.

Comment ferez-vous progresser la parité ?

En ce qui concerne les élections législatives : il y a beaucoup à faire.

En  2007, la proportion de femmes candidates était de 41,6 %, le nombre de femmes élues à l’assemblée Nationale  seulement 18,7 %. Pour les législatives de 2012, sur 6 591 prétendant aux 577 sièges de députés à pourvoir , il y a  2 641 femmes,  soit 40,06 %, c’est moins qu’en 2007

Ces chiffres ne concernent que les candidats, sans tenir compte du nombre d’élus.

Certaines formations politiques préfèrent  payer des pénalités plutôt que d’investir dans des candidatures féminines. D’autres partis respectent la législation mais  n’hésitent pas à présenter des candidates titulaires  là où elles sont battues d’avance, ou bien leur attribuent trop souvent des postes de  suppléantes.

Première mesure à prendre : rendre obligatoire la parité des binômes candidat-e suppléant-e comme pour les élections cantonales.

Mais c’est tout à fait insuffisant. Très  souvent, le poste de suppléance est attribué à une femme, trop souvent, elle a un rôle de figuration, surtout quand le titulaire brigue une réélection.

Une méthode pour y remédier :

Europe- Ecologie Les verts  a choisi de présenter autant de candidates titulaires que de candidats titulaires par région pour les législatives. Idem pour les suppléants.

Cela n’a pas été toujours été facile.

L’écueil étant de se priver d’un-e  candidat-e dont les compétences sont reconnues  sur le terrain au nom de la parité.

En Bretagne, cette règle a été respectée  pour le scrutin de juin. Cette méthode pourrait être imposée  à tous les partis politiques pour les scrutins uninominaux.

Reste le problème des candidatures isolées sachant qu’il existera toujours des moyens simples pour imposer finalement la parité sur la zone élective concernée, à la condition, bien sur, que ces candidatures soient toujours présentées sous la forme d’un binôme femme/homme.

Que pensez-vous de la proposition  d’un « scrutin binominal » faite par la Délégation aux droits des femmes et à l’égalité  du Sénat  lors des débats sur le projet de loi de réforme territoriale, proposition soutenue par Elles Aussi depuis 2007 ?

Je suis réservé sur cette  proposition de la Sénatrice  Michèle André pour les élections territoriales car il renforce l’impact majoritaire de  scrutins déjà trop majoritaires  en permettant l’élection de deux candidats du même parti, un de chaque sexe,  sur un territoire deux fois plus grand.

Il éloignerait de plus le politique du citoyen alors que la proximité doit rester une valeur cardinale.

Je rappelle qu’Europe Ecologie les Verts souhaite la mise en place d’une dose de proportionnelle dans les scrutins majoritaires afin de permettre la représentativité des différents courants d’opinion à l’assemblée.

3- Sur le cumul des mandats et le statut de l’élu-e

Que proposez-vous pour  réduire la pratique du cumul des mandats tant en ce qui concerne  le nombre de mandats détenus simultanément que le nombre de mandats  successifs ?

Dans la durée, le nombre de mandats de même nature doit être limité à deux consécutivement.

En simultané, un ancrage municipal peut être compatible avec un mandat à échelle régional, national ou européen (mais pas départemental). Une distinction sera cependant à faire concernant les maires des communes de plus de 3 500 habitants. Il devra être possible de chevaucher deux élections en s’engageant au préalable à ne pas se présenter à nouveau au mandat en fin d’échéance.

Toute autre formule sera impossible.

4 – Vous engagerez-vous à faire évoluer le statut de l’élu-e et remédier notamment aux freins économiques qui dissuadent femmes et hommes de se présenter à des élections locales et à la non reconnaissance des connaissances acquises au cours du mandat ?  

Oui.

C’est un problème paritaire.

Les freins liés à l’emploi conduisent  à une sur-représentation de fonctionnaires et professions libérales.

Il faut un statut de l’élu pour permettre à tout le monde de s’engager dans un mandat politique sans crainte pour sa vie professionnelle à postériori.

A l’intérieur des partis politiques

5 – Comment pensez-vous pouvoir faire progresser l’exigence de parité tant qualitative que quantitative dans les partis politiques au-delà de ce qu’ils font actuellement (incitations, pénalités financières…) 

Il faut réfléchir au manque de parité dans le vivier des adhérents à un parti politique.

Sans vivier paritaire, il est difficile de présenter des candidatures paritaires.

Et il faut également travailler encore et encore à la parité dans les grandes écoles, en particulier scientifiques, dans les directions d’entreprises, à l’égalité des salaires.

Pour développer une culture de la parité

6 – Ferez-vous du partenariat et de la parité entre les femmes et les hommes, au-delà d’un aspect quantitatif, une réponse possible au machisme et à la peur de l’autre, un levier de démocratisation, au sein de votre parti et au niveau législatif ? Comment comptez-vous mener une telle démarche ?

Oui, la société est biologiquement paritaire, les instances de décisions doivent être également paritaires.

Au sein d’Europe Ecologie, – les verts, il n’y a pas de problème de parité, la surveillance est permanente.

Le principe de fermeture éclair dans les prises de parole est appliqué qui permet une alternance femme/homme dans l’expression.

Ce principe est largement respecté dans les instances régionales et nationales.

Il faut au niveau législatif encourager toutes les mesures qui iront dans le sens du respect mutuel.

Cependant le combat de la parité des sexes ne doit pas cacher tous les autres déséquilibres dans la représentativité des élus : il faut engager une réflexion toute aussi puissante pour forcer une meilleure représentativité des tranches d’âge ou des niveaux sociaux.

Il serait donc bienvenu que cette exigence soit également abordée dans un tel questionnaire et que la représentativité ne soit donc pas envisagée qu’à l’aune du rapport femme/homme.