De tout temps, le rôle de la publicité a été critiqué par les écologistes. Dans la majorité des cas, sur le fond, elle prône la surconsommation, l’immédiateté, le gaspillage. Sur la forme, elle s’impose à nous, s’incruste dans les paysages, dans tous les aspects de la vie collective et quotidienne.
Les combats anti-publicitaires sont donc profondément écologistes. Et les anti-pubs, tout comme les écologistes, ne peuvent que se désoler de ce qui est advenu des engagements du Grenelle de l’environnement, notamment sur la réduction de la pollution visuelle. Rien n’a été fait pour la protection des paysages et la possibilité d’installer des dispositifs de plus en plus imposants dans l’espace public : bâches géantes, écrans numériques, etc….a été laissée aux publicitaires et afficheurs.
Lors du procès en appel le 3 avril dernier
Philippe Meirieu, pédagogue et vice-président du Conseil Régional EELV de Rhône Alpes, avait dans son témoignage invoqué l’intérêt supérieur de l’enfant, prenant appui sur les études démontrant les effets néfastes de la publicité sur les capacités d’apprentissage des enfants.
Marie-Christine Blandin, Sénatrice EELV du Nord, avait témoigné, relatant les pressions des lobbies pour minorer les choix du parlement, et constaté le rôle d’utilité publique des déboulonneurs, plus fidèles au débat démocratique que les renoncements successifs des pouvoirs publics.
En conséquence, EELV demande au nouveau gouvernement de Jean-Marc Ayrault et plus particulièrement à la nouvelle ministre de l’écologie, Delphine Batho, de recevoir ce collectif afin de voir comment concrètement ils comptent faire évoluer la législation en matière d’affichage publicitaire. Pour cela ils souhaitent, et nous les soutenons dans ce sens, l’ouverture d’un débat national sur la place de la publicité dans l’espace public et la réforme de la loi de 1979 encadrant l’affichage publicitaire.
Jean-Philippe MAGNEN
Porte-parole