7 mai 2012
L’écologie, c’est fini?
« Ah ! Je croyais que l’écologie c’était fini ? »
«Il n’y a plus besoin d’un parti de l’écologie, tout le monde en fait maintenant ! »
Petites tirades de bord de zinc saisies au hasard dans un café lors de mes distributions de tracts.
Pas plus que « l’école est finie », l’écologie n’est moribonde.
Oui, il faut un parti écologique et des députés verts à l’Assemblée nationale car personne ne s’empare véritablement des questions vertes. Beaucoup s’en gargarisent, mais les faux-semblants comme ces brèves de comptoir s’inscrivent dans une logique techno-scientifico-capitaliste à l’œuvre depuis 3 siècles qui entretient savamment le déni.
Des stratégie de dénégation écolophobes qui pullulent aujourd’hui en France comme outre-Atlantique entretenues par les réseaux scientifiques et industriels ( tabac, énergie, pétrole, chimie…)qui « imposent les technosciences comme seul outil légitime malgré la conscience que l’on a de leur dangers ».
« Les écolos sont devenus les nouveaux ennemis de l’intérieur, combattus par les lobbies qui veulent éviter toute réglementation de santé publique et environnementale qui nuirait à leur intérêt. »
C’est ce que retient Weronika Zarachowicz dans un article passionnant du Télérama de cette semaine passée, L’écologie une idée pas si nouvelle, dans lequel elle rend compte de différentes œuvres :
L’Apocalypse joyeuse, une histoire du risque technologique, de Jean-Baptiste Fressoz, éd.du Seuil.
Les marchands de doute, de Naomi Oreskes et Erik M Conway, éd.Le Pommier .
L’Ecologie en 600 dates,éd.Le Passager clandestin/Silence.
Un article à découvrir sans se laisser aller au pessimisme car ce serait mal connaitre la véritable prise de conscience verte assez transversale qui irrigue toute la société et s’exprime régulièrement à travers des mobilisations citoyennes individuelles ou collectives, le tissu associatif, ou même, plus récemment, à travers les scrutins, mais n’attend plus le politique pour agir, pour combattre la désinformation et assurer la protection de leur santé et de l’ environnement. Ce serait ignorer que l’écologie est une ambition magistrale et que RIO n’a que 20ans, que le premier ministère de l’environnement ne date que de 1972. Ce serait sous-estimer l’écologie d’invention qui s’appuie sur les jeunes qui restent perplexes face à l’inertie des aînés.
Alors abordons l’écologie par tous les bouts, par petits bouts et sans tabou, mais pour que le citoyen cesse de se culpabiliser, se libère et se réconcilie avec l’environnement, le politique doit assurer son devoir de protection en prenant toutes les mesures législatives et réglementaires qui s’imposent pour faire avancer la cause écologique.
Pour cela il faudra élire des députés verts à l’assemblée nationale les 10 et 17 juin 2012.
Nadine CORTIAL
Nadine CORTIAL