Marseillaise, Médecin, Maman, Militante… Michèle Rubirola, une Femme simplissemement étonnante
(oh ! le beau néologisme dit l’auteur, qui ne cache pas son admiration)
« Quand j’étais gamine mon père m’asseyait sur ses genoux, bien en face de lui et on jouait. On jouait au mémo des images. Il me sortait une carte et demandait :
- et ça, c’est qui ?
- Mao Tsetung !
- Et ça ?
- Lénine !
- Et ça ?
- Léon Trostky, papa !
J’avais quatre ou cinq ans et j’étais incollable – je les connaissais tous. »
Elle sourit, happée par son souvenir. Nous sommes le 15 avril, à Marseille, chez Michèle. Cela fait quelques mois que je bosse avec elle – moi la nouvelle petite militante, ecologeekette de service – et j’ai enfin réussi à la coincer un après-midi pour lui faire raconter son histoire… son histoire de Grande Militante, de maman, de marseillaise, de médecin, bref, son histoire de Femme avec un grand F. Et puis, à titre purement perso, j’aimerais aussi savoir le fin du fin des éléphants qui défjlent en désordre, là, derrière, sur l’étagère noire.
- tu comprends, Michèle, sur ton site internet, on va mettre nos valeurs, nos idées, nos projets, le fil des actus nationales, tes comptes Facebook et Twitter, tes hauts faits, tes titres et tes diplômes, évidemment oui c’est important… mais ce qu’on veut, ce sont des tripes… qui, d’où, pourquoi, comment… tu es une femme formidable, nous, on le sait mais les autres… ? Mets donc un peu ton cœur sur la table s’il te plait.
Voilà donc comment je me retrouve un après-midi entier, en face de ma candidate (Europe-Écologie), à moins d’une semaine du premier tour des présidentielles, dans une effervescence qui oscille entre excitation de l’échéance et panique du ventre noué.
Michèle travaille. Ce qui revient en réalité à dire qu’elle jongle entre la Sécu, où elle est médecin à mi-temps, et Europe-Écologie qui occupe l’autre partie de son temps. Enfin… « l’autre partie »… avec aussi ses engagements associatifs… ses combats… ses passions, ses enfants, ses amis, « sa » montagne, ses chats, sa cuisine, le sport, sa rééducation du genou et… Mais je crois bien qu’avec Michèle, on n’a jamais vraiment fini de faire le tour des innombrables parties de son temps.
Entre deux appels concernant le dossier X qu’elle suit même si elle n’est pas au boulot cet après-midi « parce que c’est important pour cette personne », elle bataille avec les mairies de secteurs où elle doit inscrire les délégués EELV qui tourneront sur les bureaux de vote sur tout Marseille le dimanche des élections, relance les groupes-locaux-qui-ont-envoyé-les-noms-mais-ont-oublié-les-dates-de-naissance, rassure les instances régionales du parti qui s’inquiètent, motive sa petite équipe qui tracte avec ardeur pour la dernière ligne droite d’Eva sur la 5e circo, m’écoute avidement quand j’essaie de lui apprendre à dompter Twitter, et répond à mon insatiable curiosité. « Oh ! Et fais-moi penser à ne pas oublier de lancer le navarin d’agneau tout à l’heure avant qu’on parte, mon grand sera tout seul ce soir il faut qu’il mange… ».
Nous reprenons.
(NB… cet article est découpé en plusieurs pages. Pour accéder à la suivante, cliquez sur les numéros en dessous de la photo. Désolée, nous avons été trop bavardes.)