2. Travailler tous, travailler mieux

Depuis dix ans et pour les prochaines années, l’UMP prône la course à la baisse des coûts. C’est une triple faute qui précarise les salariés, plombe les finances publiques, dissuade les entreprises de s’orienter vers les activités d’avenir et éco-responsables. Nous proposons une autre démarche fondée sur l’innovation et la qualité, seul chemin pour un développement durable et riche en emplois.

 

Tout doit être engagé pour combattre le chômage des jeunes et des seniors. Nous renforcerons le rôle des Régions dans la définition et la mise en oeuvre des politiques d’emploi et de formation des jeunes. Nous encouragerons la création d’emplois d’avenir sur le modèle des emplois tremplins régionaux dans les secteurs de l’innovation sociale et environnementale. Nous revaloriserons l’enseignement professionnel et les métiers industriels ou agricoles. Nous lutterons contre le décrochage des 150 000 jeunes qui quittent chaque année le système scolaire sans qualification, formation ou emploi. Nous lutterons activement contre les stages abusifs. A l’autre bout des âges, moins d’un salarié âgé de 59 ans sur dix a un emploi. Il est temps de prendre à bras le corps ce gâchis économique et sociale ! De nouvelles solutions doivent être initiées : l’obligation de négocier les accords de Gestion prévisionnelle des emplois et des compétences (GPEC) tous les trois ans dans les entreprises de plus de 300 salariés, le développement du tutorat car l’expérience est un atout, l’interdiction du travail de nuit et des tâches physiques pour les travailleurs de plus de 55 ans.

 

L’amélioration de la qualité au travail est une condition du dynamisme économique. Contrairement à la droite, nous ne pensons pas que des salariés pressurés et mis en concurrence rendent l’entreprise plus compétitive. Au contraire, se rendre au travail la boule au ventre, être soumis à des horaires ou des cadences impossibles, voir ses droits rognés peu à peu, sont autant de facteur de dégradation du travail, donc de la performance de l’économie. Durant la prochaine législature, plusieurs décisions interviendront pour inverser la tendance : redonner toute sa force à la négociation collective et rétablir la hiérarchie des normes, permettre la présence des salariés et de leurs représentants dans les instances de décision et de rémunérations des grandes entreprises, réformer la médecine du travail et renforcer les CHSCT, soutenir les moyens de l’inspection du travail, conditionner les exonérations de cotisations sociales à des conditions de travail décentes (recours au CDI, accords salariaux, encadrement de la pratique des stages, etc.)

 

La bonne performance, c’est aussi prendre en compte les temps de la vie. Nous annulerons les mécanismes ayant dégradé la bonne application des 35 heures : suppression des allègements de cotisation sur les heures supplémentaires, remise en cause du repos dominical, extension du forfait jour au mépris des recommandations du comité européen des droits sociaux. Nous organiserons une conférence sociale réunissant l’Etat, le patronat et les organisations syndicales pour remettre à plat la contre-réforme Sarkozy-Fillon des retraites afin de garantir de manière durable le système par répartition : pour toutes celles et ceux qui ont commencé à travailler tôt ou qui ont exercé des métiers pénibles, l’âge légal de départ à 60 ans et à taux plein sera rétabli ; la pénibilité, les carrières incomplètes et l’espérance de vie liée aux parcours professionnels seront prises en compte ; le financement sera assuré grâce notamment à la contribution des revenus du capital, ainsi que des établissements bancaires et financiers. Nous créerons une sécurité sociale professionnelle avec un compte-temps formation pour permettre à chacun de reprendre des études, prendre un temps sabbatique, rebondir après un licenciement ou progresser professionnellement. Le rééquilibrage des temps de vie, comme les rémunérations et la qualité de vie au travail, sera remis à l’agenda social avec les organisations syndicales.

 

L’égalité femmes-hommes est notre cause. Malgré les dispositifs juridiques et les politiques publiques sur cette question, l’accès des femmes à l’emploi, à l’égalité salariale et aux responsabilités, reste marqué par des discriminations importantes. Nous mènerons une action résolue pendant toute la mandature pour faire passer l’égalité femmes-hommes du droit à la réalité des situations.