Porter les idées d’avenir face aux hommes du passé

Après 10 ans de pouvoir d’une droite de plus en plus dure, la France a besoin, non pas une alternance, mais d’un véritable changement des politiques publiques. Un changement radical, basé sur l’analyse lucide de l’état du monde et de ses ressources naturelles, porté par une volonté sans faille de justice sociale, bref, un changement résolument écologiste.

Les législatives parisiennes attireront comme toujours l’attention. Nous y avons un renfort crucial en la personne de Cécile Duflot ; nous y aurons aussi un adversaire symboliquement important, le premier ministre sortant. François Fillon a agi dans l’ombre de l’hyper-président Sarkozy ; il n’en est pas moins responsable de l’échec terrible du quinquennat qui s’achève. C’est même tout le contraire, car il a été celui qui a mis en musique la volonté sarkozyste.

5 ans de gouvernement Fillon, c’est 600 milliards de dette supplémentaires, là où il aurait fallu revigorer le projet européen pour pouvoir mettre en place une gestion monétaire adaptée à la crise ; c’est 1 million de chômeurs de plus, là où la conversion écologique de l’économie aurait pu créer autant d’emplois ; c’est un accroissement des inégalités de revenus, là où une politique plus redistributive est indispensable pour amortir les effets de la crise. C’est un décrochage subi par rapport à nos partenaires allemands, la mise à sac du Grenelle de l’environnement et la casse de la filière solaire, alors qu’une transition énergétique permettrait de réduire nos factures et de protéger l’environnement. C’est une politique de l’immigration honteuse. C’est aussi le chamboulement de notre système d’enseignement supérieur et de recherche – thème qui m’est cher – afin de mettre systématiquement en compétition des équipes et des structures, là où il faudrait favoriser prise de risque et coopération. Le candidat Fillon en paiera le prix dans une circonscription profondément colorée de la quête du savoir et de culture.

Mais François Fillon n’est pas seulement le porteur d’une vision de l’économie dont l’échec est patent : il est aussi celui de pratiques politiques insupportables. Il arrive à Paris, dans une 2e circonscription taillée sur mesure pour satisfaire ses ambitions, sous le patronage de Jean Tiberi, sévèrement condamné par la justice pour ses manipulations électorales. Et comment ne pas s’interroger sur la concomittance de cette arrivée avec la nomination de Dominique Tiberi, fils du précédent, à un poste éminent à Bercy ? Cette nomination a été invalidée par le conseil d’Etat pour « défaut manifeste de compétence » de l’intéressé, ce qui, dans la plupart des démocraties du monde, aurait causé un énorme scandale et signifié la fin de la carrière politique de François Fillon.

Quelle a enfin été l’action pour Paris de celui qui arrive en conquérant ? Elle s’est limitée à mettre des bâtons dans les roues de la municipalité, le dernier épisode en date étant celui des voies sur berges, dont il a paralysé le projet pour de longs mois via son autorité sur le port de Paris.

François Fillon est bien un homme du passé, alors que les candidats écologistes incarnent le renouvellement de la classe politique et portent les idées d’avenir. Nous sommes déterminés à ce que la carrière politique de Nicolas Sarkozy s’achève le 6 mai prochain ; je me battrai de toutes mes forces pour que celle de François Fillon ne dure que 6 semaines de plus.

 

Ce texte est le verbatim de ma (nécessairement courte) intervention lors de la conférence de presse de présentation des candidats EELV à Paris, en présence de Cécile Duflot et de Denis Baupin. D’autres interventions ont évoqué des points forts de notre programme comme la santé ou le logement ; il me revenait la charge de notre position collective face aux députés de droite sortants, au premier rang desquels François Fillon.