L’Europe, au coeur du projet écologiste

Le 9 mai est la Journée de l’Europe, en commémoration de la déclaration de Robert Schuman le 9 mai 1950, qui marqué le début de la construction de l’Union Européenne. 5 ans seulement après la fin de la 2e guerre mondiale, dans une Europe encore en partie en ruine, il fallait de véritables visionnaires pour proposer que la France et l’Allemagne, qui s’étaient affrontés par les armes à 3 reprises en moins d’un siècle, gèrent en commun, avec les pays qui souhaiteraient s’associer à eux, leurs ressources de charbon et d’acier. Nous voulons célébrer cet anniversaire et réaffirmer notre engagement pour la construction d’une Europe démocratique et porteuse de paix et de progrès. Avoir un drapeau et une devise ne suffisent pas : l’Europe doit devenir notre espace politique, et apprendre à parler d’une seule voix dans le monde. L’Europe, c’est l’échelle la mieux adaptée pour  reconstruire la souveraineté citoyenne face aux marchés, pour mettre en place des législations environnementales ambitieuses, pour prendre des mesures radicales contre l’évasion fiscale. Pendant la campagne présidentielle, les écologistes ont été à peu près les seuls à vouloir relancer le rêve européen, à continuer de porter le projet d’une Europe fédérale, qui serait à la fois un atout pour sortir de la crise et donnerait l’exemple d’un dépassement  des égoïsmes nationalistes pour bâtir un monde plus juste et plus solidaire. Dans la perspective des élections législatives de juin, nous proposons 5 axes de relance de la construction européenne. 1 Lancer un nouveau processus constituant permettant de doter l’Europe d’une Constitution digne de ce nom – c’est-à-dire d’un texte court et compréhensible par toutes et tous, rappelant les valeurs et les projets qui unissent les Européens, et faisant progresser l’Europe vers le fédéralisme. Ce texte tirera sa légitimité de sa ratification par un référendum européen. 2 Les questions européennes doivent être fortement distinguées du domaine des Affaires étrangères au sein du gouvernement français. Une fonction de Vice-Premier ministre chargé des questions européennes doit être créée, avec une autorité transversale. Parallèlement, le contrôle du Parlement sur les questions européennes doit être renforcé. 3 Le Pacte de Stabilité, devenu un « Pacte d’Austérité » qui nous enfonce dans la crise, doit être remplacé par un Pacte de Développement Écologique et Social. Il comprendra des objectifs financiers, sociaux et environnementaux, et un grand plan d’investissement dans la transition écologique, avec le soutien de la BCE. Il comportera notamment la mise en place d’une Communauté européenne des énergies renouvelables. 4 La France doit défendre la mutualisation partielle des dettes publiques des États grâce à des eurobonds, de manière à contrer la spéculation sur les marchés financiers et à assurer une solidarité entre les Européens. Elle doit s’engager avec les États membres de l’Union qui le souhaitent à harmoniser l’impôt sur les entreprises et le capital afin d’éviter les délocalisations fiscales. 5 La France doit proposer à ses partenaires européens l’instauration d’une préférence sociale et environnementale aux frontières de l’Europe : les produits entrants sur le marché commun devront respecter les normes environnementales et les normes sociales internationales de l’Organisation Internationale du Travail.