Le questionnaire : Questions_Codever-legislatives-doubs
Ma réponse :
Question n°1 : Depuis 30 ans, notre pays se couvre d’une multitude grandissante et interconnectée de zonages protecteurs : Parcs Nationaux, Parcs Naturels Régionaux, réserves naturelles, Natura 2000, SCAP, ZICO, ZPS, ENS, ZNIEFF 1 & 2, classement Biotope, trames vertes et bleues, corridors biologiques…
Certes, protéger la nature, sauvegarder la biodiversité, préserver les terroirs, sont autant d’objectifs nobles que nous partageons volontiers. Malheureusement, un principe essentiel a été oublié ou exclu : l’homme est au cœur de la biodiversité. Il en résulte une sanctuarisation galopante de nos espaces ruraux avec pour conséquence l’exclusion de nombreuses activités de loisirs verts, notamment motorisées.
- Si vous êtes élu(e), poursuivrez-vous dans cette voie de la « mise sous cloche » ? OUI / NON
- Pensez vous que les chartes régissant les Parcs Naturels Régionaux du Doubs (PNR du Haut-Jura et projet de PNR du Pays Horloger) doivent exclurent les loisirs motorisés ?
Il est vrai que nous sommes tous pour la protection de l’environnement du moment que c’est le voisin qui est impacté. Plus sérieusement, je tiens à rappeler que c’est l’équivalent de la surface d’un département tous les 7 ans qui est imperméabilisée en France. Le moins que l’on puisse dire, c’est que la « mise sous cloche » que vous dénoncez, est loin d’être une réalité.
Je m’engage donc bien entendu à tout faire pour protéger les terres naturelles et les espaces boisées, à les protéger notamment pour que les activités humaines, professionnelles ou de loisir, perdurent. Cela passe entre autres par la nécessité d’exclure (et non « d’exclurent ») les pratiques de loisir motorisé.
Question n°2 :
Depuis décembre 2004, nous avons recensé en France 28 victimes de chaînes, câbles ou barbelés disposés en travers des chemins : 9 décès et 19 blessés… Deux propositions de loi (la première émanant fin 2010 d’un député PS, la seconde en janvier 2012 d’un député UMP) ont été déposées pour combler le vide juridique qui laisse toute liberté aux propriétaires ou gestionnaires pour clôturer des chemins par des dispositifs dangereux, invisibles ou mal signalés. Cette problématique est juridiquement simple, dépourvue de couleur politique, et dotée d’un enjeu vital (des vies à sauver).
Par conséquent, l’adoption d’une nouvelle législation pourrait se faire très rapidement. Il faut simplement lui accorder un créneau dans le calendrier parlementaire…
- Dans cette optique, et en tant qu’élu(e), seriez-vous prêt(e) à soutenir une telle loi si elle était mise à l’ordre du jour avant la fin de 2012 ?
Il est bien entendu faux d’affirmer qu’il est possible à n’importe qui de barrer les chemins. Vous semblez bien mal connaître les réalités des éleveurs, des forestiers ou simplement des propriétaires. Vos chiffres ne sont basés sur aucune étude sérieuse ni étayés par les conditions des accidents et les rapports des forces de l’ordre.
Ceci dit, la question de la cohérence entre activités professionnelles et pratiques de loisir en zones naturelles est effectivement une question sensible. Or ce sont essentiellement les professionnels (et notamment les éleveurs) qui subissent les préjudices.
L’esprit des lois que je soutiendrai sera bien celui de la cohabitation entre loisirs non motorisés, et silencieux, et les activités professionnelles.
Question n°3 :
Depuis une quinzaine d’années, les politiques de développement du tourisme « vert » font la part belle – nous devrions dire exclusive – aux activités de randonnée non motorisée.
De ce fait, les adeptes de la randonnée motorisée subissent discrimination, exclusion et sont victimes de préjugés aussi tenaces qu’infondés. Ceux-ci se voient en effet interdire par principe l’usage de milliers de kilomètres de chemins ruraux. Pourtant, les activités et les impôts de ces citoyens comme les autres contribuent à la sauvegarde de ce patrimoine commun et génèrent une activité économique locale non négligeable.
- Quelle est votre opinion générale sur ce sujet ?
Les impôts de tous les citoyens servent certes à l’entretien des espaces naturels. Je ne peux donc qu’encourager les citoyens à pratiquer la randonnée non motorisée afin de profiter comme les autres de la solidarité nationale. Il se trouve d’ailleurs que les impôts payés par tous les citoyens servent (bien insuffisamment) à réparer les
dégâts environnementaux, sanitaires, climatiques, causés par les loisirs motorisés. Les pratiquants de ces « loisirs » sont donc bien plus « profiteurs » de la solidarité nationale que le reste du corps citoyen.
Je m’étonne de votre capacité à intégrer les loisirs motorisés dans les loisirs « verts ». Je suppose que dans votre esprit, « vert » signifie « en pleine nature ». J’en conclue donc qu’à vos yeux, faire un feu de joie à partir d’huile de vidange serait un loisir « vert » à condition qu’il se déroule au milieu des bois ? Je m’étonne par ailleurs que vous vous présentiez comme défenseurs d’une multitude de types de loisirs différents alors qu’en réalité, votre questionnaire ne porte que sur les loisirs motorisés, alors que les actions qui mobilisent essentiellement votre association sont la participation aux différents salons du quad.
A l’heure des changements climatiques, de la disparition des ressources naturelles, notamment les hydrocarbures, et alors que nous vivons déjà à crédit sur les générations futures, encourager les loisirs motorisés est tout particulièrement inopportun.
Question n°4 :
Au mois d’Avril, une campagne généralisée de verbalisations a été menée dans le pays de Montbéliard par l’ONF et l’ONCFS pour réprimer la circulation des véhicules à moteur en forêt. Les amendes allant de 135 à 1500 €, que pensez-vous de ce genre d’actions purement répressives ?
Vous pensez qu’elles devraient être : Accompagnées de prévention faite aux pratiquants ou Remplacées par de la prévention faite aux pratiquants
Si oui, seriez-vous prêt(e) à déléguer cette prévention à un organisme tel que le Codever ?
Ces actions sont fondées et justifiées : nul n’est censé ignorer la loi, et la loi en l’occurrence est loin d’être obscure. Je suis cependant tout à fait favorable bien entendu, à ce que les contraventions soient accompagnées de prévention. L’objectif ne doit jamais être un chiffre de contravention mais bien la disparition des pratiques illégales.
Bien entendu, ce sera aux organismes d’État que je confierai cette tâche et sûrement pas à un lobby privé.
François Mandil