C’est une révélation de ce samedi 7 avril : Bernard Accoyer, député de la Haute Savoie, l’un des plus fidèles porte-voix du Président-candidat, dément les affirmations faites par Nicolas Sarkozy sur l’obtention d’un prêt pour l’achat d’un luxueux appartement à Neuilly. Une affaire de plus qui pèse sur l’avenir du futur “justiciable Sarkozy” et qui s’ajoute à la liste des sujets qui assombrissent la fin du mandat présidentiel.
Mais qu’en est il pour Bernard Accoyer ? Est-ce pour lui une manière de quitter le bord pour ne pas sombrer tout à fait avec le navire UMP ? Ou bien tout simplement, est-ce que sa fonction actuelle de Président de l’Assemblée nationale ne lui laissait pas d’autre choix que de dire l’exacte vérité et, ainsi, de mettre son « mentor » dans l’ennui ?…
Le feuilleton de l’enrichissement personnel du locataire de l’Élysée se poursuit. Et dans l’affaire de l’appartement de Neuilly (sur l’île de la Jatte) qu’il aurait acheté avec un prêt de l’Assemblée nationale, Nicolas Sarkozy vient de perdre un soutien de poids : le président de l’Assemblé nationale lui-même, le pourtant très fidèle Sarkozyste Bernard Accoyer.
La nouvelle est tombée ce samedi 7 avril 2012, par le biais du site Médiapart, qui enquête sur l’affaire depuis des années. Une histoire nébuleuse, dans laquelle plusieurs journaux ont eu du mal à faire la lumière, surtout depuis que Nicolas Sarkozy est à la tête de l’État.
Cette fois, c’est la situation personnelle du Président qui est en cause. Lui qui assurait jusqu’ici que l’achat de son appartement à Neuilly avait été réalisé grâce à un prêt de 3 millions (de francs) auprès de l’Assemblée nationale. Mais le Palais Bourbon vient de confirmer à Médiapart, par la voix de son président, que ce type de prêt ne pouvait dépasser 1,2 millions, et que « Le prêt accordé à M. Nicolas Sarkozy au second semestre 1997, en période de cohabitation, n’a pas dérogé aux règles alors en vigueur ». (Ce à quoi pouvaient encore s’ajouter 500 000 francs pour présence d’enfants)…
En clair, après des années à servir la cause, Bernard Accoyer refuse aujourd’hui de mentir pour couvrir Nicolas Sarkozy. Mais peut-il faire autrement ? La règle est officielle et passer de 1,2 à 3 millions de francs (en 1997), c’est un peu gros !
Le Sarkozysme a fonctionné depuis des années comme un système clanique dans lequel il faut savoir obéir et tourner la réalité à tout prix. Et chacun en tirait bénéfice : fonctions, mandats, prestige et impunité… Bernard Accoyer, 4e personnage de l’État, se place tout en haut de la pyramide de ces privilégiés choyés par le Président. Privilégiés que l’on peut voir régulièrement au premier rang des meetings et toujours à l’offensive dans les médias pour défendre leur champion, sans aucun recul.
Mais l’échéance approchant, les dossiers ressortent et les langues se délient. Effrayés par le naufrage possible du navire Sarkozy, certains auraient-ils choisi de sauter par-dessus bord ? Ou de ne plus aller trop loin dans la défense de l’indéfendable ? C’est possible, mais c’est bien tard. Ni Bernard Accoyer, ni les fidèles grognards du Président, n’arriveront à faire oublier des années de fidélité aveugle à Nicolas Sarkozy par des tours de passe-passe.