La majorité sortante n’a rien fait pour les PME… sauf des discours, quelques semaines avant les élections. Dans les faits, ce sont les grands groupes qui ont bénéficié des mesures fiscales et des aides des précédents gouvernements. Il est temps de changer cela, pour relancer l’économie réelle : celle qui crée le plus d’emplois et fait vivre le tissu local, plutôt que des actionnaires du CAC 40. Pour cela, les écologistes ont des propositions précises, crédibles et connues à travers le monde. Le changement est en route, pour l’économie aussi.
Une vision d’avenir pour l’économie
La nomination d’un écologiste comme ministre délégué au développement dans le gouvernement n’est pas le fruit du hasard. Depuis des années, les propositions écologistes sont considérées comme les plus sérieuses, au plan international, pour relancer une activité durable sur le plan industriel et économique (voir les récents rapports de l’OCDE et de la Banque mondiale sur le sujet). L’idée d’une “conversion écologique de l’économie” fait son chemin dans le monde. En France, elle peut désormais trouver matière à s’épanouir, si la nouvelle majorité présidentielle inclut suffisamment d’écologistes pour la porter. Ce “New Deal vert”, c’est la mise en place d’une véritable politique industrielle, novatrice, économe en énergie et surtout porteuse d’emplois nombreux et non délocalisables.
Pour éviter une croissance basée sur des vieux schémas et des marchés dépassés, il faut miser sur les nouvelles filières que sont les énergies renouvelables : depuis le bois énergie jusqu’au solaire thermique, en passant par la biomasse ou l’éolien offshore. L’isolation des bâtiments permettra de son côté d’économiser une part importante de notre facture énergétique et sera créatrice de centaines de milliers d’emplois.
Il faut aussi développer des transports non polluants, travailler sur les nouveaux matériaux et la chimie verte, l’économie numérique, la fabrication souple par « impression 3D »… En appuyant l’innovation sur la recherche et la formation qui sont la clé des emplois nouveaux. Dans ces secteurs d’innovation, les PME, bien sûr, ont à jouer un rôle moteur.
Aider les PME, sans les enfermer
L’idée reprise par François Hollande de distinguer les aides aux banques selon leur activité est un premier pas absolument nécessaire, pour plus d’efficacité économique et pour brider la financiarisation tous azimuts. Nous soutiendrons la création d’une Banque publique de financement des entreprises, orientée prioritairement vers les TPE et PME, de façon à prévenir les effets d’un « trou de trésorerie » momentané et à favoriser le développement de l’investissement et de l’emploi.
Nous devons faire en sorte qu’un système de soutien à l’innovation aille prioritairement aux PME innovantes, avec une réforme du Crédit Impôt Recherche avec plafonnement, l’organisation de l’application industrielle des découvertes de la Recherche formation, une meilleure formation des jeunes et le développement d’une réelle formation permanente, adaptée aux besoins. Nous mènerons la réforme de la fiscalité des entreprises pour y rétablir l’équité. Nous favoriserons l’accès des PME à la commande publique et œuvrerons à un “Small Business Act” européen. C’est une manne de nouveaux marchés qui s’ouvrira alors aux entreprises moyennes, porteuse d’emplois, de développement et d’une capacité d’investissement inédite.
À l’inverse, la vision simpliste, à la limite de la démagogie nationaliste du slogan du “100 % français” nous apparaît comme une erreur économique. Parce qu’il nous mettrait sur la voie du repli protectionniste et parce qu’il aurait des conséquences immédiates sur notre économie : nous sommes plus dépendants que bien des pays, en termes d’exportation et d’échanges. Il est plus intelligent de travailler à développer des échanges équilibrés, au sein de notre espace européen (marchés publics), et entre ce dernier et le reste du monde (incluant une contribution Climat-Energie, par exemple), pour donner toutes leurs chances aux PME françaises de trouver des marchés qui leur correspondent vraiment, en termes de qualité, de respect des droits fondamentaux, du code du travail… C’est par l’amélioration de nos process techniques et de la qualité que nous trouverons de nouveaux débouchés. Pas en fermant les portes de façon autoritaire et frileuse.
La performance économique n’est pas antagonique à la démocratie sociale, dont le développement est nécessaire et urgent. Au contraire. Il est temps de passer à l’âge adulte, dans l’entreprise ; nous sommes favorables à l’amélioration de la représentation du personnel y compris dans les TPE, par la création d’un système de représentation du personnel proportionnel au nombre de salariés au sein des comités d’administration.
Mesure de justice élémentaire et de logique économique de base, la réduction des écarts entre les salaires (de un à trente, au maximum) fait aussi partie des orientations à promouvoir rapidement. Parce que personne ne peut estimer “valoir” plus de trente fois autrui, dans un processus de production sain et transparent. Et parce que le meilleur dirigeant est celui qui connaît les réalités et partage le quotidien de ses employés ; de même que certains cumulent des mandats en politique, d’autres cumulent trop de fonctions en économie. Et la catastrophe n’est jamais loin, pour touts les autres.
Enfin, mettre de la coopération et de l’intelligence collective dans les entreprises, c’est aussi envisager de nouvelles formes de gouvernance : moins de “hedge funds” et plus de sociétaires ; moins de “patrons” omnipotents et parfois incompétents et plus d’associés… L’entreprise coopérative, c’est la formule qui permet de mettre tous ceux qui vivent et font vivre une PME autour de la même table, pour définir les meilleurs choix pour leur activité et leurs emplois. Car les employés sont souvent bien placés pour initier et porter les bonnes décisions pour l’entreprise et son développement, plutôt que pour faire plaisir à quelques actionnaires.