L’intervention récente du député de la première circonscription de la Haute Savoie à propos d’Anne Sinclair me plonge dans un abîme de perplexité quant à sa conception de la place des femmes dans le monde d’aujourd’hui.
Ainsi, pour lui, le fait qu’Anne Sinclair, journaliste reconnue, directrice éditoriale du Huffington Post, vienne commenter – sur BFM TV – les résultats des Présidentielles aux soirs des Premier et Second tours, serait une « énormitude » !
Passons sur la proximité de ce néologisme avec d’autres plus connus (curieux amalgame du reste !). Mais plus profondément ; quels qu’aient été les agissements de Dominique Strauss Kahn, en quoi son épouse doit-elle en être pénalisée dans sa propre carrière ? Au XXIe siècle, par quelle drôle de conception, amalgame-t-on une femme aux actes de son mari ?
Quelle est donc cette conception du couple, dans l’univers de Monsieur Accoyer ? Lui qui, il n’y a pas si longtemps, lors d’une inauguration de crèche en Haute-Savoie, seul sur l’estrade, vantait la femme comme étant l’avenir de l’Homme (un poème d’Aragon qui date tout de même de 1963 !). Mais de quoi M. Accoyer parle-t-il ? Du rôle des femmes dans la société, ou de leur place derrière les fourneaux ou au milieu des couches ?
En fait, Bernard Accoyer représente bien cette espèce d’élus du XXe siècle… surreprésentée à l’Assemblée nationale. Des hommes, blancs, de plus de 60 ans, notables et nantis, volontiers misogynes et dotés d’une vision archaïque de notre société.
Il n’y a que 18 % de femmes aujourd’hui à l’Assemblée nationale et une seule écologiste ! Pourtant, les femmes portent en elles la vision de l’avenir et le souci des générations futures. Elles sont concrètes et peu enclines à être séduites par les ors de la République.
Les 10 et 17 juin, avant de mettre votre bulletin dans l’urne, pensez y !