En ce début d’année 2012, les annonces de fermetures de classe dans la Somme viennent confirmer l’absurdité de l’application aveugle de la politique du non remplacement d’un fonctionnaire sur deux.
Au niveau national, la suppression de 5.700 postes est annoncée dans le primaire, sur un total de 14.000 postes dans l’Education nationale. Les Rased ne sont pas en reste avec plus de 1200 fermetures de postes d’aides spécialisées déjà confirmées dans 50 départements.
Dans la somme qui fait partie des départements où le taux d’échec scolaire est le plus haut, ce seront au total, ce sont 64 classes qui doivent disparaître dont seulement la moitié correspond à une baisse de la démographie.
L’école maternelle Saint Leu, à Amiens, est le symbole du gâchis monumental engendré par cette politique du chiffre : Voilà une école située dans un quartier en difficulté (malgré sa localisation en centre-ville), où les enfants ont encore plus qu’ailleurs besoin d’être encadrés et soutenus. Une école où l’équipe pédagogique s’engage pour accueillir les enfants de deux ans car elle a pu constater l’efficacité de cet accueil précoce pour la sociabilisation et l’adaptation scolaire des enfants. Une école qui a fait l’objet l’année dernière de travaux pour la rendre plus accueillante et fonctionnelle. Bref une école qu’il faut soutenir pour qu’elle puisse continuer à remplir son rôle.
Or il a été décidé de fermer une classe dans cette école qui n’en compte déjà que trois. Il a été décidé de supprimer un poste d’enseignant. Il a été décidé que l’école de la République pouvait accueillir au moins 31 élèves de maternelle par classe, pouvait refuser les enfants de 2 ans. Qu’on m’explique comment, dans ces conditions, des petits enfants pourront acquérir des bases suffisamment solides pour continuer leur scolarité. On entraîne, par ces décisions iniques, des enfants qui n’ont déjà pas les mêmes chances que d’autres pour commencer dans la vie dans une spirale de l’échec. Les plus costauds s’en sortiront, les autres…
Il est évident, en outre, que dans ces conditions les parents de ce quartier qui en ont les moyens seront tentés (et c’est compréhensible) d’inscrire leurs enfants dans l’établissement privé tout proche et plus « rassurant », accélérant ainsi la chute de cette école de quartier dont la qualité de l’équipe pédagogique et encadrante ainsi que la qualité des locaux sont pourtant bien supérieures à la moyenne !
Les parents et les personnels ont décidé de se battre pour défendre leur école et la vie de leur quartier. Le printemps sera l’occasion pour eux de rencontrer les habitants du quartier et au-delà pour leur présenter toutes les qualités de l’école maternelle Saint Leu et les inciter à y inscrire leurs enfants. Plus il y aura d’inscription, plus l’inspection académique sera incitée à revenir sur cette décision de fermeture de classe. Ainsi les petits élèves pourront retrouver la qualité d’enseignement à laquelle ils étaient habitués.
La page facebook des parents de l’école Saint Leu : https://www.facebook.com/groups/284012398332724/