L’austérité n’est pas l’horizon indépassable des salariés en Europe

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Ce mercredi 29 février, à l’appel de la Confédération européenne des syndicats (CES), une journée européenne de mobilisation des salariés contre l’austérité a lieu.

Europe Écologie Les Verts salue cette initiative collective européenne qui démontre que la solidarité peut dépasser les seules frontières nationales et qu’il existe une véritable necessité de syndicats forts et représentatifs.

Dans une situation économique et sociale extrêmement difficile, à laquelle les dirigeants européens ne répondent que par des successions de plans d’austérité – gel voire baisse des salaires, coupes drastiques dans les budgets sociaux, diminution des emplois dans la fonction publique selon une logique purement comptable, etc. – les salariés européens se mobilisent pour réclamer une autre politique.

A la veille du sommet de l’Union Européenne des 1er et 2 mars à Bruxelles, la majorité des syndicats rejette le nouveau traité budgétaire l’accusant d’institutionnaliser l’austérité.

En France, après la réforme des retraites de 2010 suivie de deux plans d’austérité en 2011, le président-candidat Nicolas Sarkozy annonce de nouvelles mesures qui vont venir frapper les salariés et les plus précaires: l’augmentation de la TVA qui va fragiliser d’avantage les bas salaires, la stigmatisation des chômeurs en voulant les culpabiliser par le biais d’un référendum ou encore l’instauration d’accords « compétitivité-emploi » qui risquent de fragiliser encore d’avantage la situation des salariés.

Pour EELV, Il est foncièrement injuste de faire payer principalement aux salariés les conséquences d’une crise économique et financière dont ils sont les premières victimes et dont ils ne sont nullement responsables.

Face à cette politique d’austérité qui, à partir du « laboratoire » grec, tend à se propager partout en Europe, Europe Écologie Les Verts expriment sa solidarité avec l’ensemble des salariés et travailleurs français et européens et appelle à manifester partout aux cotés des syndicats. Une autre politique en Europe est non seulement possible, elle est nécessaire !

EELV appelle à la signature d’un autre Traité européen, qui dépasse les seules logiques comptables pour instaurer un véritable principe de solidarité partout en Europe.

EELV demande au gouvernement français et à l’Union européenne de faire enfin preuve d’imagination et de prospective pour mettre l’économie et la finance au service de l’humain et des territoires et non d’institutionnaliser l’inverse.

Le développement des énergies renouvelables, la réhabilitation des logements pour lutter contre la précarité énergétique, la relocalisation des activités pour des emplois durables et de qualité, la création de filières de démantèlement nucléaire ou de nouvelles industries consacrées à la lutte contre le réchauffement climatique, l’agriculture biologique, etc. Il y a tant de secteurs d’avenir qui nécessitent d’urgence des investissements, pour que les salariés d’aujourd’hui trouvent de nouveaux débouchés et que notre futur à toutes et tous ne soit pas hypothéqué par des activités néfastes aux êtres humains et à leur environnement.

Le futur se construit aujourd’hui dans la souffrance et la précarité. Décidément, les gouvernants européens actuels ne se montrent vraiment pas à la hauteur des enjeux de notre temps.

Pascal DURAND
Porte-Parole
EELV

Pour Europe Ecologie-Les Verts, il faut changer de modèle agricole

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Au moment où s’ouvre le salon de l’Agriculture, Europe Ecologie Les Verts se réjouit de l’initiative prise par de nombreuses personnalités, organisations et associations représentatives du monde paysan et rural qui demandent  une réorientation en profondeur de la politique agricole, dans une tribune parue sur le site du quotidien le Monde.fr ce 24 février.

La partie agricole du projet d’EELV intitulé « Vivre mieux : vers la société écologique »Â a été présentée et mise en débat avec l’ensemble des syndicats agricoles lors d’une convention nationale sur l’agriculture qui s’est déroulée le 3 février à Caen, en présence notamment d’Eva Joly, de José Bové, député européen et d’Anny Poursinoff, députée EELV.

EELV constate la totale convergence entre le projet agricole qu’il porte et les souhaits exprimés dans cette tribune.

EELV s’engage à porter fermement dans la nouvelle majorité qu’elle appelle de ses voeux, cette volonté de mettre en oeuvre d’urgence une réorientation de la politique agricole tant au niveau des échanges mondiaux, que de l’Europe, de la France et des régions.

Pascal DURAND, porte-parole EELV

Les écologistes et le pouvoir d’achat

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Angoisse de ne pas finir le mois, emprunts et loyers qui mangent une grosse partie du salaire avant même le début du mois, facture imprévue qui plonge les comptes dans le rouge, cette réalité c’est celle de millions de Français aujourd’hui. Le « Président du pouvoir d’achat » a permis à une petite minorité d’ultra-riches de gagner plus sans travailler plus quand la majorité des Français voyait son pouvoir d’achat amputé par la crise et la hausse des dépenses contraintes – loyers, remboursements d’emprunts, assurances, énergie. Une pression accrue sur le pouvoir d’achat qui amène de plus en plus de ménages à renoncer à l’agréable – un restaurant ou quelques jours de vacances – mais aussi à l’essentiel – se chauffer, manger correctement.

 

Face à cette situation, Eva Joly apporte une réponse de vérité. Le pouvoir d’achat ne peut augmenter d’un coup de baguette magique. Ceux qui maintiennent les Français dans cette illusion, en comptant sur un hypothétique retour de la croissance, préparent des lendemains qui déchantent. Le projet Europe Ecologie – Les Verts propose de dégager du pouvoir d’achat en réduisant trois postes budgétaires particulièrement lourds pour les ménages : le logement, l’automobile et l’énergie. Ces trois postes budgétaires ont vu leur poids relatif augmenter dans le budget des ménages du fait de l’explosion des prix de l’immobilier et des loyers, de la hausse du prix des carburants et des énergies fossiles.

 

La mise en œuvre des propositions d’Europe Ecologie – Les Verts en matière de logement (encadrement des loyers, construction, etc), de transports (développement des transports alternatifs, voitures plus économes, etc.), d’économies d’énergie (isolation des bâtiments, tarification progressive, contribution climat énergie, etc.) permettrait de libérer l’équivalent de un, deux voire trois mois de salaire d’ici la fin de la mandature pour les Françaises et les Français modestes qui en bénéficieront.

 

La preuve avec les exemples ci-dessous : Maya l’étudiante, Elsa et Rodrigo qui vivent en banlieue parisienne, Eros et Elise près d’Amiens.

 

Et c’est sans prendre en compte les autres mesures du projet d’Eva Joly qui auront un impact certain sur le pouvoir d’achat :

-       Côté dépenses toujours : l’accès à des soins moins chers, à des études gratuites, à des produits plus durables, et surtout à des places d’accueil pour les enfants en bas âge.

-       Côté recettes : l’augmentation de 50% des minimas sociaux, le revenu d’autonomie pour les jeunes, la lutte contre les emplois précaires, la négociation salariale pour augmenter les salaires (notamment grâce à l’octroie aux salariés de 50% des sièges dans les conseils d’administration). Et évidemment, la création d’un million d’emplois d’ici 2020 par la transition écologique.

 

Julien, étudiant à Strasbourg,  970 euros de revenus

Gain en pouvoir d’achat : +240 euros à 3 mois de salaire sur l’année

 

Julien dispose de 970 euros de revenus mensuels. Il a touché 3600 euros en travaillant pendant les vacances universitaires. Il touche en complément 173 euros mensuels d’allocation logement et 500 euros mensuels de ses parents.

 

Aujourd’hui : Julien est logé dans un studio de 23 m2 de classe énergétique F. Il se chauffe au chauffage électrique. Julien possède un véhicule pour pouvoir rentrer dans sa famille le week-end. Il dispose d’un véhicule essence acheté d’occasion et parcours 10 000 kilomètre par an. Son budget automobile est de 2 500 euros par an[1].

 

2017 : Maya, petite sœur de Julien est devenue étudiante. Grâce aux mesures écologistes, elle est logée dans un studio de 23m2 dans un immeuble neuf à basse consommation énergétique (classe énergétique A), chauffé au gaz. La tarification progressive de l’électricité est mise en œuvre. De ce fait, Maya est un peu plus attentive à ses consommations énergétiques que son frère. Le plafonnement des loyers et l’augmentation de l’offre de logement, ont permis de stopper l’augmentation continue des loyers à la relocation. Sans ces mesures, les loyers auraient continué d’augmenter au rythme actuel de 3% par an[2] et le loyer de Maya atteindrait 400 euros. Le développement des transports collectifs lui a permis de renoncer à posséder une voiture. Elle dispose maintenant d’un abonnement ferroviaire mensuel. Le prix du pétrole est de 130 dollars le baril (avec un taux de change euro/dollar de 1,35 soit environ 100 euro le baril) et une contribution climat-énergie été introduite.

 

Analysons l’effet des mesures écologistes sur le budget de nos deux étudiants :

 

  Budget de Julien en 2012 Budget de Maya sans les mesures écolos en 2017 Budget de Maya Avec les mesures écolos en 2017
Revenus 970 euros 970 euros 970 euros
Loyer + charges 350 euros 400 euros 350 euros
Facture de chauffage et électricité 115 euros 120 euros

 

40 euros
Automobile 100 euros 100 euros 0 euros
Carburant 70 euros 80 euros 0 euros
Abonnement transports en commun / / 70 euros
Reste à vivre 335 euros 270 euros 510 euros
Gain (Perte) de Pouvoir d’achat   -65 euros +175 euros

 

 

Elsa et Rodrigo Untel,  couple avec un enfant, banlieue parisienne, 3700 euros de revenus.

Gain en pouvoir d’achat : +705 euros à 2,3 mois de salaire sur l’année

 

Aujourd’hui : La famille Untel dispose de 3700 euros de revenus. Ils vivent dans un appartement de 70m2 de classe énergétique G qu’ils louent 1000 euros par mois charges comprises. Elsa travaille à Paris et utilise quotidiennement le RER de la zone 5 à la zone 1. Le couple dispose d’un véhicule diesel d’occasion utilisé par Rodrigo pour aller travailler et pendant les vacances. La famille Untel parcourt 15 000 kilomètres par an. Ils ont déposé une demande de logement social restée sans réponse.

 

2017 : Grâce au programme de construction de logements sociaux, Elsa et Rodriguo bénéficient d’un logement social de 75 m² dans leur commune. Ce logement est dans un immeuble neuf à faible consommation d’énergie (classe B). Rodrigo n’utilise plus sa voiture qu’un jour sur trois pour aller travailler du fait du développement des systèmes de covoiturage collectif développé après un plan de déplacement d’entreprise. La famille Untel ne parcourt plus que 8 000 kilomètres par an et a renouvelé sa voiture pour un modèle plus économe en carburant. La tarification des transports en commun a été revue de manière à être plus juste pour les ménages exclus des centres-villes par les prix de l’immobilier. Le prix du pétrole est de 130 dollars le baril et une contribution climat-énergie été introduite.

 

Analysons l’effet des mesures écologistes sur le budget de la famille Untel :

 

  Budget de la famille Untel 2012 Budget en 2017

Sans les mesures écolos

Budget en 2017

Avec les mesures écolos

Revenus 3700 3700 3700
Garde d’enfant 0 0 300
Loyer + charges : 1000 euros 1150 euros 700 euros
Facture de chauffage et électricité : 220 euros 270 euros 80 euros
Budget Auto 390 euros 390 euros 390 euros
Budget Transport en commun 110 euros 110 euros 90 euros
Carburant : 105 euros 115 euros 70 euros
Reste à vivre : 1875 euros 965 euros 2070 euros
Gain (Perte) de Pouvoir d’achat   -210 euros +495 euros

 

 

Eros et Elise, couple avec deux adolescents, 3100 euros de revenus

Gain en pouvoir d’achat : +345 euros à 1,3 mois de salaire sur l’année

 

La famille Sana dispose de 3100 euros de revenus. Eros est ouvrier et Elise employée. Le couple est propriétaire d’une maison de 120m2, assez mal isolée et chauffée au fuel (classe D), dans les environs d’Amiens. Ils disposent de deux véhicules qu’ils utilisent quotidiennement pour aller travailler parcourant au total 25 000 kilomètre par an.

 

2017: le couple Sana a financé, avec un éco prêt à taux zéro de 33000 euros sur 15 ans et une subvention de 3000 euros, la rénovation thermique de bonne qualité de leur maison qui est désormais mieux chauffée grâce à une pompe à chaleur. Ils ont revendu un de leurs véhicules grâce à la mise en place d’une ligne de bus à haut niveau de service qui permet à Eros d’aller travailler en transports en commun. La famille Sana ne parcourt plus que 15 000 kilomètres par an et a renouvelé sa voiture pour un modèle plus économe. Le prix du pétrole est de 130 dollars le baril et une contribution climat-énergie été introduite.

 

Analysons l’effet des mesures écologistes sur le budget de la famille Sana :

 

  Budget de la famille Sana 2012 Budget en 2017

Sans les mesures écolos

Budget en 2017

Avec les mesures écolos

Revenus 3100 3100 3100
Remboursement d’emprunt 700 euros 700 euros 700 euros
Facture de chauffage et électricité : 335 euros 415 euros 80 euros
Remboursement éco prêt à taux zéro (15 ans) / /  180 euros
Automobile  600 euros  600 euros 400 euros
Carburant : 175 euros 195 euros 115 euros
Abt Transport / / 90 euros
Reste à vivre : 1290 euros 1190 euros 1535 euros
Gain (Perte) de Pouvoir d’achat   -100 euros +245 euros

 

Des produits plus durables : cela ne coûte pas plus cher

 

La recherche du prix le plus bas par les industriels se fait souvent au détriment de la qualité des produits et au final aux dépens des consommateurs. Quel intérêt à payer un produit 20% moins cher s’il faut le remplacer deux fois plus vite. Cette obsolescence accélérée des produits à un double coût écologique et économique. Pour éviter de telles dérives nuisibles à l’environnement comme aux consommateurs, une réponse existe : étendre les périodes de garanties légales pour tous les biens durables achetés par les ménages (de 5 à 8 ans suivant le type d’appareils) et obliger les constructeurs à rendre les pièces d’usure facilement remplaçables. Des mesures bonnes pour le pouvoir d’achat et bonnes pour l’environnement.

 

L’emploi : première source de pouvoir d’achat

 

4 millions de Français ne demandent aujourd’hui qu’à travailler plus pour gagner plus. Le chômage est aujourd’hui la cause  première de perte de pouvoir d’achat. Les mesures prônées par EELV en matière d’emplois sont des leviers forts pour augmenter le pouvoir d’achat. La transition écologique peut être la source de la création d’un million d’emplois d’ici 2020. Ces emplois sont par nature non délocalisables. On ne fait pas rénover pas sa maison depuis Bangalore. Une relance durable du pouvoir d’achat ne pourra se faire sans création d’emplois et baisse du chômage.

 

[1] source http://www.automobile-club.fr/budget/ebook/index.html#/16

[2] évolution des loyers 1998 – 2011, France entière, http://www.clameur.fr/lmsp.htm

Renvoi d’ACTA à la CJUE : un clou de plus dans le cercueil d’ACTA

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COMMUNIQUÉ DE PRESSE - Bruxelles, le 22 février 2015

Le Commissaire européen au commerce Karel de Gucht a annoncé aujourd’hui que la Commission européenne saisira la Cour de Justice de l’Union Européenne pour avis sur la compatibilité du Traité international sur la contrefaçon (ACTA) avec le droit communautaire et notamment avec les droits fondamentaux et les libertés fondamentales de l’Union européenne. »

Pour Sandrine Bélier, eurodéputée EELV, membre de la Commission Affaires constitutionnelles et de l’Internet Core Group :

« La décision de renvoyer l’ACTA à la CJCE est, espérons un clou de plus pour sceller le cercueil de cet accord. Les écologistes européens demandent depuis toujours cette saisine et, en tant que telle, se félicitent de cette décision attendue comme une étape importante pour assurer un enterrement européen d’’ACTA.

Rappelons qu’au court de ces derniers mois, la Commission européenne a refusé de nous entendre et nous a assuré, en dépit des analyses produites par de nombreux juristes, qu’ACTA ne remettait nullement en cause les libertés publiques. Début février, Karel de Gucht, Commissaire au Commerce, déclarait encore qu’il n’était  « pas impressionné » par les manifestations citoyennes anti-ACTA à travers l’Europe. Il aura donc fallu que plusieurs Etats, dont l’Allemagne, commencent à faire marche arrière pour que la Commission se décide finalement à saisir la Cour. Mais ne nous y trompons pas : le résultat d’une évaluation juridique ne se substituera pas au processus politique d’évaluation des conséquences de ce traité. Le Parlement européen et les parlements nationaux auront à examiner l’ACTA dans le cadre du processus de ratification. Dans ce contexte, nous continuerons à faire pression pour que le Parlement européen refuse de donner son consentement.

L’Eurodéputée conclut :

« Les citoyens ont fait d’ACTA, au-delà de la question technique et juridique, un enjeu politique, ce qu’il est, tant le texte impactera notre quotidien, des libertés numériques à l’accès aux connaissances et à leur partage, en passant par l’accès aux soins ou à notre indépendance alimentaire. Nous devons donc rester mobilisés. A commencer par ce samedi 25 février où une nouvelle journée d’action citoyenne sera organisée à travers l’Europe pour faire barrage àACTA  ».


Reprise de Photowatt : une vision à long terme plutôt que des coups politiques

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Le tribunal de commerce de Vienne s’apprête à valider la reprise de Photowatt par EDF. Europe Écologie Les Verts se réjouit pour les salariés mais dénonce une solution largement improvisée et guidée par le calendrier électoral. Le développement des énergies renouvelables nécessite une stratégie lisible à long terme.

À court terme, le choix par le tribunal de commerce de Vienne du consortium emmené par EDF comme repreneur de Photowatt est assurément une bonne nouvelle pour les salariés de la société qu’Eva Joly avait rencontrés le 16 décembre 2011. Après des mois de lutte, ces derniers, sous la bannière de leur collectif Superwatt, sont donc parvenus à démontrer l’intérêt économique et stratégique de la seule entreprise française maîtrisant l’ensemble du processus de fabrication de panneaux photovoltaïques. À court terme, l’essentiel des emplois devrait être sauvés et l’ensemble des salariés reclassé.

Toutefois, le climat d’improvisation entourant la prise en main du dossier par le Président de la République témoigne à nouveau du flottement total de la politique énergétique française.

En effet, Nicolas Sarkozy oblige EDF à reprendre Photowatt alors même qu’il y a quelques mois, l’électricien a cédé ses parts dans l’autre grand acteur français du photovoltaïque, Tenesol. Comment ne pas voir dans cet aller-retour un énième coup, sans autre lendemain que les prochaines échéances électorales ?

Ce même Président a beau jeu de s’afficher aujourd’hui en sauveur de Photowatt, alors même que son gouvernement n’est pas étranger à la faillite de l’entreprise, avec son brutal moratoire sur le rachat par EDF de l’électricité photovoltaïque. Depuis septembre 2010, ce sont entre 7000 et 12 000 emplois qui ont été perdus dans la filière. Ceux-là seront assurément passés sous silence dans le prochain communiqué triomphal de l’Élysée.

Le solaire n’est pas seulement une « énergie de demain », comme tant de responsables l’ont si longtemps seriné. C’est une énergie d’aujourd’hui et une grande filière industrielle en devenir, qui a besoin d’investissements de long terme comme d’un cadre réglementaire et fiscal stable pour prospérer. La France a laissé passer beaucoup de trains en la matière, et jusqu’ici EDF n’a hélas pas montré un grand enthousiasme pour les rattraper.

« La mono-culture nucléaire d’EDF depuis les années 1970 explique beaucoup des blocages successifs sur le photovoltaïque. » analyse Michèle Rivasi, eurodéputée et porte-parole de la campagne d’Eva Joly. « Il est temps que l’électricien national devienne un moteur et non plus un frein de l’évolution de notre modèle électrique en faveur de sources renouvelables et décentralisées. Il en va de la création de dizaines de milliers d’emplois en France. »

À ce titre, on ne peut que souhaiter qu’EDF s’engage à installer prioritairement des panneaux solaires produits par Photowatt, plutôt que des panneaux importés de pays hors Union Européenne.

Cependant, pour Europe Écologie Les Verts, les filières françaises d’énergies renouvelables ne décolleront pas sur la simple initiative des quelques grands groupes existants. Leur développement est conditionné à une stratégie industrielle stable et lisible à long terme, tant sur le plan règlementaire (notamment pour le solaire thermique) qu’en matière de tarifs d’achat.

« Les régions, dont Rhône-Alpes pionnière de l’énergie solaire, sont prêtes à contribuer à cette stratégie, pour peu que ces conditions favorables soient reconstruites et que les acteurs industriels ne soient pas seulement un jouet aux mains du candidat-Président » affirme Benoît Leclair, vice-président EELV délégué à l’Énergie et au Climat de la Région Rhône-Alpes.

Europe Écologie Les Verts