LGV = 100 000 emplois, vraiment sans rire, monsieur Rousset ?

LGV, un gisement de 100 000 emplois !

Alain Rousset n’y est pas allé de main morte lors de son passage à Anglet. Voilà à quels artifices le président de la Région Aquitaine en est réduit pour justifier l’injustifiable : un gros mensonge ! Et plus le mensonge est gros et plus le peuple y croit. 100 000 emplois sur 1 an coûteraient 2,4 milliards de salaires. Sur 10 ans, 24 milliards pour un projet de 4 milliards. M. Rousset a oublié la calculatrice sur son vélo.

Le TGV « est » vers Strasbourg n’a pas créé le dixième de ces emplois mais par contre les travaux ont été surfacturés de 40 % selon le Canard Enchainé, toujours bien informé.

Les affirmations péremptoires du style : « le Pays Basque sera avec Bordeaux le grand gagnant de la LGV » prouvent que les Landais seront les grands perdants. En fait tout le monde sera perdant sauf les grandes métropoles pour qui sont faites ces voies nouvelles. Un TGV n’est pas un omnibus qui s’arrête tous les 50 kms. Il n’est pas fait pour un maillage des départements, pour tisser du lien social. Les LGV sont le bras armé d’un système économique qui privilégie la mondialisation et, les transports longues distances au détriment de la relocalisation des moyens de production que prône Europe Ecologie.Le socialiste Rousset Alain devrait comprendre cela.

La décision prise à Houston (Texas) de fermer l’usine de fabrication d’acide acétique à Pardies (Complexe de Lacq) pour lui préférer une unité en Chine en est un exemple frappant. Résultat : 350 emplois supprimés plus des centaines d’autres de la soutraitance et une chute de 450 000 tonnes de trafic en moins pour le port de Bayonne et le trafic ferroviaire Lacq/Bayonne.

M Rousset dit dans cet article de Sud-Ouest également que sur les 600 millions d’euros que devra payer la Région, seuls 300 millions seront attribués au sud Aquitain et 300 millions pour Tours Bordeaux. Et alors ? Quelles que soient les conditions, il faudra débourser 600 millions. En fait ce sera beaucoup plus. Probablement le double si l’on tient compte du fait que le partenariat public/privé fait que la non rentabilité de la ligne sera prise en compte par les fond public au bénéfice des investissements privés.

Enfin, pourquoi conditionner le développement des TER à la création de la LGV ? Quel rapport ? Ne peut-on pas développer les TER sans la LGV ? Oui, Bien sur !

En résumé, M Rousset veut tout et en plus il veut tout ! La LGV, les TER, le développement du fret ferroviaire, les autoroutes de la mer… Oui mais voilà, on ne peut pas avoir le beurre, l’argent du beurre et la crémière. Il faut faire des choix. Pour nous les choix c’est des transports de proximité, un maillage ferroviaire plus dense, l’électrification des lignes comme Morcenx/Mont-de-Marsan, le développement des transports en commun, qui désenclaveront les villes et régions à l’est des Landes mais qui permettront aussi de garder les activités économiques sur place.

La LGV assèchera le tissu économique au profit des grandes métropoles comme ce fut le cas entre Paris et Lyon dans les années 80. Demandez à Monflanquin ou au Creusot ce qu’ils en pensent.

Gérard CLAVERIE