Le Conseil Général de la Manche mène en ce moment une procédure dite « de concertation » sur le contournement Sud-Ouest de l’agglomération cherbourgeoise. C’est un projet très important, puisque 50 millions d’euros sont prévus rien que pour la première phase. Europe Ecologie Les Verts souhaite donc faire part de sa position sur le projet, élaborée en concertation avec ses élus dans les instances locales.
Des doutes sur le trafic estimé
En préambule, nous souhaitons signaler que le chiffre de 17000 véhicules/jour annoncé sur le tronçon principal du projet nous semble une prévision élevée. En effet l’étude de trafic effectuée en 2005 concluait à des trafics de l’ordre de 6000 véhicules/jour. Nous ne pouvons que constater aussi que les études de trafic effectuées pour la Tourlaville-Maupertus (passée en enquête publique mais jamais réalisée…) se sont avérées très surévaluées. Enfin, la raréfaction du pétrole et l’augmentation du prix des carburants qui s’en suit incitera forcément à limiter l’utilisation des voitures et camions. La diminution des émissions de CO2 doit d’ailleurs être un objectif des politiques publiques. Cet objectif est inscrit dans le Schéma de Cohérence Territoriale et les divers agendas 21 locaux.
Deux phases pour un piège ?
Le Conseil Général a fait le choix de ne programmer qu’une seule phase du contournement, qui ne concerne qu’un tronçon allant de la RN13 à la D650 plus un prolongement vers la polyclinique. Du point de vue de l’aménagement ce choix n’a qu’un résultat : emmener un trafic important dans un cul de sac. La section vers la polyclinique ne semble être là que pour justifier ce choix étrange.
Le résultat est prévisible : un engorgement à l’arrivée sur la D650 qui justifiera bien sûr une demande pressante des riverains pour que la 2ème phase soit réalisée.
Or M. Beaufils, Vice-Président du Conseil Général, a bien expliqué lors de la réunion publique du 16 mai que cette 2ème phase n’était pas financée et que les collectivités locales seraient appelées à participer.
Voici donc le piège : la réalisation d’un contournement partiel qui obligera les collectivités locales à financer elles-mêmes la 2ème partie pour suppléer à la carence du Conseil Général.
Pour Jean-Claude Magalhaes, Maire-adjoint de Cherbourg, « Il semble donc impératif que dès maintenant la concertation et la déclaration d’enquête publique se fassent sur l’ensemble du projet ».
Agir autrement risquerait de plus d’entacher les procédures de nullité puisqu’on les appliquerait faussement à une partie d’un projet global.
Quatre voies pour quoi ?
Le projet actuel prévoit une route à 2 fois 2 voies limitées à 110 km/heure. Ce choix impose des contraintes importantes en terme d’emprise foncière, voies de dégagement, ouvrages d’art, rayon de giration autorisés, etc… donc impacts sur l’habitat, l’environnement et les activités agricoles. Les études montrent que la capacité en débit d’une route est supérieure avec une limite à 90 km/h. Rappelons que la N13 est de toutes façons à 90 km/h et qu’en roulant à 110 km/h on gagne au maximum 45 secondes et on consomme plus en générant plus de bruit et de pollution atmosphérique.