Syal : une réponse d’avenir pour l’agriculture française

On a longtemps cru que le modèle d’agriculture industrielle était la solution à l’insécurité alimentaire. Mais de nombreux observateurs ont vite démontré les limites de ce modèle pour les écosystèmes et les sociétés humaines. Cela a conduit l’agriculture à sortir d’une approche uniquement nourricière et productiviste pour évoluer vers un modèle plus ouvert et diversifié, qui réponde aux exigences multiples de la société contemporaine. Le fait alimentaire se complexifie et l’achat alimentaire devient un acte militant (principalement dans les pays développés) en soutien à des valeurs identitaires, écologiques, éthiques, sociales…. Les formes traditionnelles d’agriculture en bénéficient et de nouvelles organisations de filière se mettent en place visant à garantir la qualité et/ou la proximité des productions réalisées dans le respect des principes du développement durable. C’est dans ce contexte que surgit le concept de Syal (Systèmes agroalimentaires localisés), qui mise sur l’ancrage territorial des produits, les démarches collectives et la qualité.  En agissant sur la différenciation territoriale des productions, il vulgarise l’idée selon laquelle les produits ne sont pas neutres, qu’ils sont chargés de droits résultant de choix de société plus ou moins contraignants pour les producteurs qui les réalisent. La stratégie commerciale s’y intéresse avec l’objectif de dépasser la notion de compétitivité prix, fondée sur les cours mondiaux, par la promotion de la compétitivité hors prix négociée avec les acteurs du marché. Cette évolution devrait amener les acteurs de la filière à se réorganiser et à rechercher l’activation des ressources locales et/ou des savoir-faire spécifiques générateurs d’un surplus de valeur, la rente de qualité territoriale.
Parmi les Syal, ceux qui privilégient la demande de proximité s’aligneraient sur des pratiques d’intensification écologique de la production, qui a pour slogan de faire « plus et mieux avec moins » ; ils présenteraient potentiellement plus de bénéfices pour le consommateur et pour le territoire en promouvant les circuits courts et une meilleure prise en compte globale des dimensions qualitative, écologique, sociale, identitaire, éthique… et même économique (création et répartition de la richesse) !!!

Rui OLIVEIRA SANTOS

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