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  1. [Communiqué] Loi Asile-Immigration: le déshonneur de la République

    Communiqué de presse unitaire – Toulouse, le 21 décembre 2023

    LOI ASILE-IMMIGRATION : LE DÉSHONNEUR DE LA RÉPUBLIQUE

    Le Président de la République et son gouvernement, ont décidé d’une manœuvre parlementaire qui a abouti à une nouvelle loi Asile-Immigration répondant à la surenchère de la droite et de l’extrême-droite. La préférence nationale, pierre angulaire du lepénisme, vient d’entrer dans la loi, brisant le principe multiséculaire de l’égalité.

    Rappelons que, jusqu’à nouvel ordre, les député.es sont élus au nom de la représentation nationale et que le rejet préalable d’un texte doit valoir avant tout son retrait pur et simple.

    Pire encore, avant-hier soir, Emmanuel Macron a fait entrer la famille Le Pen au panthéon des grands inspirateurs de la seule loi fondamentale que l’on retiendra de son quinquennat. La plus abjecte d’entre elles. Ces jeux et artifices purement tacticiens et électoralistes sont tout simplement indignes et dangereux pour la République !

    Indignes, car ce texte issu des positions racistes de l’extrême-droite est contraire aux valeurs humanistes et à la tradition d’accueil portées par les diverses majorités de la 5ème République. Jusqu’ici, les coups de boutoirs sur l’accueil et le droit d’asile en France ont toujours été entravés par un arc Républicain garant du respect de notre constitution qui garantit elle-même les engagements de notre pays au regard des textes et traités internationaux, comme la convention de Genève.

    Dangereux, car en liant son avenir à celui de LR, le Président de la République, qui avait, lors de son élection en 2017, reconnu que cette victoire « l’obligeait » à combattre l’extrême-droite, ne pouvait lui laisser plus grand espoir de lui succéder qu’en agissant ainsi. Ce président élu avec les voix de toutes celles et ceux qui n’avaient que pour objectif de défendre la République, vient de les vendre sur l’autel de mesquines ambitions sans lendemain.

    Désormais, il revient à la gauche, aux écologistes, aux humanistes, aux progressistes, aux associations de solidarité, aux organisations syndicales, à tous les citoyens convaincus de l’universalisme républicain dans lequel il faut inscrire nos enfants, de sauver notre République aujourd’hui à la dérive.

    A Toulouse, où nous avons su accueillir 40 000 républicains espagnols fuyant le fascisme, nous savons ce qu’apporte la richesse d’une société multiculturelle et façonnée par l’histoire .

    Nous appelons donc tous ceux qui ne se reconnaissent pas dans les mesures nauséabondes portées par ce texte à se mobiliser avec l’ensemble des acteurs de la vie citoyenne locale. 

    Nous n’endosserons pas la honte et le déshonneur qu’Emmanuel Macron veut faire porter à celles et ceux qui ont bâti notre République contre toute forme d’obscurantisme. Il en va de l’avenir de millions d’hommes et de femmes, il en va de l’avenir de notre pays.

    Face à l’extrême-droite et ses nouveaux alliés LR et Renaissance, mobilisons-nous pour que cette loi du déshonneur ne soit jamais appliquée!

  2. Loi immigration : les digues républicaines ont cédé

    Triste semaine pour l’humanisme, la fraternité et la solidarité. En quelques jours, au Parlement français, mais surtout à Matignon, en dehors du cadre régulier de la Commission Mixte Paritaire,  ainsi que dans les institutions européennes ont été négociés des textes sur des politiques migratoires encore plus xénophobes. 

    Ce mardi 19 décembre 2023, les député·es de la Macronie et de la droite ont adopté grâce au soutien de l’extrême-droite, le projet de loi “Contrôler l’immigration, améliorer l’intégration” issu de la commission mixte paritaire, par 349 voix pour et 186 voix contre. Les Écologistes sont révoltés par cette alliance scélérate avec le Rassemblement national pour faire passer un texte xénophobe, aux antipodes des valeurs républicaines : la honte de la préférence nationale.

    La préférence nationale dans l’attribution des aides sociales, les cautions demandées aux étudiant·e·s étranger·es, le retour du délit de séjour irrégulier, la facilitation des obligations de quitter le territoire français (OQTF) contre les personnes actuellement protégées (étrangers arrivés avant 13 ans, avec des liens familiaux en France ou présents depuis plus de 20 ans…), durcissement du regroupement familial et du droit du sol sans compter la promesse d’une réforme de l’aide médicale d’État (AME) à venir… le Rassemblement National ne cache pas sa joie de voir son programme appliqué dans le projet de loi voté mardi soir. Jamais un texte n’avait autant été plébiscité par les élu·es d’extrême-droite, qui y voient une “victoire idéologique” de leur camp. Jamais une loi sur une question de droits fondamentaux n’avait, du propre aveu du ministre de l’Intérieur, comporté autant de dispositions contraires à notre Constitution. Ce faisant, le gouvernement ajoute l’irresponsabilité à l’indignité. 

    En établissant de fait une préférence nationale dans des politiques publiques comme les aides sociales, l’enseignement supérieur, le gouvernement s’accommode de violation des droits fondamentaux dont notre République promet pourtant de garantir l’effectivité. 

    • Quelle logique applique-t-on, lorsqu’on supprime les tarifs sociaux dans les transports, dans un monde où la mobilité est une condition pour accéder à un emploi ?
    • Quel rayonnement  pour l’université quand, à l’heure d’accueillir des étudiant·es étranger·es, on fait payer une caution à un public déjà précaire et qui reste pourtant une richesse pour la France ?
    • Ou est notre humanité lorsqu’on refuse l’hébergement d’urgence aux personnes sous OQTF ou lorsqu’on conditionne l’aide au logement à cinq ans de présence sur le territoire réduit à trente mois pour les étrangers qui travaillent, quand on connaît les difficultés pour obtenir un logement décent ?

    À l’Europe aussi le refus d’accueillir les personnes en exil se fait de plus en plus manifeste : accélération des procédures de demandes d’asile qui est de fait un recul du droit, fichage des personnes arrivantes dès l’âge de 6 ans, possibilité de déroger au principe de solidarité entre Etat, criminalisation des ONG considérées hostiles aux Etats… L’Europe continue à se faire forteresse mortifère, alors que 30 000 personnes sont mortes en tentant de rejoindre le continent sur les 10 dernières années.

    Aujourd’hui, la sidération et la colère dominent en voyant ici avec quelle facilité les élu·es de la majorité ont renié nos valeurs républicaines, là, en Europe, les mains tendues aux gouvernements de droite les plus dures.

    Heureusement, les élans de solidarités existent et continueront à exister : des hébergements solidaires aux navires de sauvetage en mer, en passant par les collectifs citoyens qui se battent pour faire reconnaître les droits des jeunes exilé·es, nombre de nos concitoyen·nes démontrent quotidiennement leur solidarité et une volonté d’accueillir inconditionnellement les chercheur·ses de refuge. 

    Cette France humaniste trouvera toujours les Écologistes à ses côté pour lutter contre le populisme migratoire xénophobe des marchand es de haine.

     Nous demandons solennellement au Président de la République de ne pas promulguer cette loi indigne de notre Nation.

    Sophie Bussière & Aminata Niakaté, porte-parole nationales 
    La commission Immigration d’EELV

  3. JOP d’hiver 2030 dans les Alpes : attention au hors-piste écologique !

    La candidature des « Alpes françaises » aux JOP 2030 est un déni de démocratie, au détriment de l’environnement mais au service des ambitions de Laurent Wauquiez et de Renaud Muselier.

     Le Comité International Olympique a engagé le 29 novembre un « dialogue privilégié » avec les représentants de la candidature portée par les régions AURA et PACA pour l’organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques d’hiver 2030.

    Cette candidature est seule en lice : celles de la Suisse et de la Suède ont été écartées essentiellement parce qu’elles auraient été soumises à des consultations des citoyen·nes. Ce simple fait en dit long sur les critères du CIO pour faire survivre cet évènement au modèle contestable et de plus en plus contesté.

    L’organisation des JOP ne serait acceptable qu’avec une validation démocratique, en respectant des conditions sociales, climatiques et environnementales strictes, en garantissant leur compatibilité avec la préservation absolue des sites et de la biodiversité et en respectant les limites planétaires.

    Sans le respect de ces conditions, ces JOP 2030 seront socialement inacceptables et incompatibles avec les enjeux climatiques et environnementaux de notre temps, et les Écologistes – EELV s’opposeront à leur organisation.

    A l’instar de nombreux élu·es de ces territoires, les écologistes ne sont pas dupes du « greenwashing » entrepris par les présidents des Régions AURA et PACA. Comment osent-ils nous vendre des JOP « vertueux » alors que le premier veut se mettre en marge de la loi sur le ZAN (zéro artificialisation nette) et que les deux sont d’ardents défenseurs des retenues collinaires et des canons à neige artificielle, des techniques qui invitent à la privatisation de nos montagnes tout en aggravant leur fragilité ?

    A ce jour, aucun chiffrage sérieux, aucun élément technique et organisationnel précis n’a été fourni aux élu·es et aux citoyen·nes : nul ne sait, pas plus le grand public que les porteurs du projet, sur quoi repose cette promesse de « JOP durables ».

    Cette candidature des Alpes françaises ne peut se concevoir qu’en s’appuyant sur les infrastructures existantes, plutôt que d’équiper à chaque fois de nouveaux sites et de facto, générer des pollutions supplémentaires. Les annonces de Christian Estrosi, Maire de Nice, de construire une nouvelle patinoire, nous semblent ainsi aller à contre-courant de ce principe de bon sens.

    La phase finale de la préparation des JOP 2024 de Paris nous invite à être particulièrement prudents tant les annonces problématiques se succèdent sans cesse.

    En l’état, Les Écologistes – EELV, formation politique responsable et consciente des enjeux environnementaux, sociaux et budgétaires d’une telle organisation, considèrent que le soutien à cette candidature aux JOP 2030 est prématuré. 

    En tout état de cause, le projet des JOP alpins 2030 doit être soumis à un référendum citoyen avant toute validation par les collectivités concernées et par le gouvernement français.

    Les enjeux autour de ce type d’événement sont colossaux et cela ne peut se faire sans un débat contradictoire, une information réelle des citoyen·nes et une validation formelle de leur part. Il ne peut être uniquement le projet de responsables d’exécutifs régionaux à la recherche de notoriété et de grands événements associés à leur nom.

    Aminata Niakaté et Sophie Bussière, porte-paroles
    La Commission sports, loisirs et tourisme d’EELV

  4. [Aveyron] Loi immigration: les digues ont sauté !

    Communiqué de presse des Ecologistes de l’Aveyron

    Millau, le 20 décembre 2023

    Les macronistes votent avec l’extrême droite contre les valeurs de la République.  

    La préférence nationale, Le Pen en rêvait, Macron l’a fait. Cette loi immigration piétine les valeurs humanistes qui ont construit la France.

    En Aveyron, les députés macronistes Jean-Francois Rousset (POUR) et Stéphane Mazars (ABSTENTION) ont contribué, main dans la main avec le Rassemblement National, à cette victoire de la haine.

    Messieurs Mazars et Rousset, comment pouvez-vous siéger dans une majorité qui collabore avec l’extrême droite?

    Monsieur Mazars, vous qui êtes issu du Parti Radical de Gauche, vous qui défendez l’arc Républicain, vous qui dénoncez les extrêmes, vous qui représentez l’Aveyron à l’Assemblée nationale, comment pouvez-vous continuer à cautionner cette déchéance morale?

    Monsieur Rousset, vous qui déclariez le 18 novembre en soutien à une famille menacée d’expulsion du territoire : “Je suis très attaché aux valeurs que nous ont transmises nos prédécesseurs. La France doit s’honorer de la capacité qu’elle a à accueillir tous les gens qui tapent à sa porte. Collectivement, on doit faire cet effort”. Où sont vos belles paroles?

    20 députés Renaissance ont voté contre cette loi immonde, pas vous. Pourquoi? Plusieurs ministres ont menacé de démissionner et de quitter la majorité présidentielle, aurez-vous suffisamment de courage politique pour en faire de même?

    Respectez vos valeurs, vos engagements et vos électeurs. Quittez cette majorité qui sombre dans les eaux rances de la haine et du populisme.

    Les Écologistes de l’Aveyron.

  5. Aujourd’hui, les digues ont cédé.

    La Commission mixte paritaire sur le #PJLImmigration est conclusive, et Renaissance et l’extrême droite ont voté ensemble le texte. Fait historique majeur : la préférence nationale est entrée par la grande porte dans la loi française. C’est une grave compromission. 

    Emmanuel Macron et son gouvernement resteront les artisans de l’abandon des valeurs humanistes de la République. Ils ajoutent donc le déshonneur à la compromission. Le texte Darmanin-Lepen-Ciotti acte une régression sans précédent des droits des étranger·es. 

    La CMP vient d’en produire la mouture finale, d’une dureté jamais égalée. Renaissance, LR et RN votent ensemble. C’est gravissime. Élu en 2022 pour faire barrage à l’extrême droite, le parti présidentiel s’apprête à voter main dans la main avec eux. 

    Aujourd’hui les digues ont cédé. Fournir à l’extrême droite une victoire culturelle et politique est une immense faute morale. Ce texte va supprimer des prestations sociales pour les étrangers, l’accès à l’hébergement d’urgence universel, va précariser davantage … 

    Renaissance, Horizons, Les Républicains s’assoient sur les principes fondateurs de notre République. C’est Charles de Gaulle qui a mis l’asile dans la Constitution ! Ils sont devenus fous. 

    Ce qui se passe aujourd’hui est une honte pour notre République. L’accueil digne des étranger·es est une exigence républicaine.  Ainsi nous appelons tous les humanistes à affirmer leur opposition à l’ignominie et à voter contre ce texte, ce soir dans l’hémicycle.

  6. Le nord toulousain condamné aux bouchons pour toujours ?

    Communiqué de presse du groupe local Nord 31 d’EELV – 13/12/2023

    Avec un réseau routier saturé, le nord de la Métropole toulousaine plaçait de l’espoir dans le projet des Aménagements Ferroviaires du Nord de Toulouse (AFNT), qui, à horizon 2031, permettrait un progrès significatif dans le développement d’un RER toulousain, avec une fréquence au quart d’heure. 

    Déjà, l’entêtement des politiques à vouloir lier ce projet à celui de la Ligne à Grande Vitesse (LGV) Toulouse-Bordeaux (Paris valant bien de négliger les autochtones) a retardé le projet de manière très conséquente. 

    Mais surtout, le projet actuel d’AFNT déçoit par son absence d’ambition pour résoudre nos difficultés quotidiennes de déplacements dans l’agglomération. 

    Le projet devrait pourtant s’inscrire dans la dynamique de la toute nouvelle loi sur les Services Express Régionaux Métropolitains (SERM). Le ministre des transports, Clément Beaune, de passage le 2/12 à Toulouse, a d’ailleurs évoqué un délai de 6 mois pour que les principaux acteurs du RER toulousain (Occitanie et Toulouse Métropole) trouvent enfin un accord dans le but que des aides de l’État soient débloquées. 

    Hélas, bien que le projet proposé par SNCF Réseau affiche des objectifs concernant les transports du quotidien, celui-ci souffre de nombreux manquements : 

    – pas de gare nouvelle à Lespinasse malgré l’attente des habitants. La Région et la Métropole doivent insister pour que cette gare soit intégrée au projet, et surtout garantir des moyens supplémentaires. 

    – pas de « saut-de-mouton » route de Launaguet qui permettrait pourtant de faciliter notre accès direct au sud-ouest toulousain. 

    – un dimensionnement des capacités de transport basé sur des estimations de population datant de 2012, et n’intégrant pas les dernières évolutions réglementaires notamment en termes d’urbanisation. 

    – Un aménagement des gares qui manque d’ambition quant au potentiel d’attractivité du train, grâce à de meilleures connexions avec le vélo et les bus. Les places de stationnements vélo sont particulièrement fantaisistes et indigentes. 

    Avec ces économies de bouts de chandelle, SNCF Réseau prend le risque de devoir revenir dans 5-10 ans sur ce réseau pour ajouter des capacités. Or nous savons localement ce que cela veut dire : Toulouse a déjà subi 3 étés d’interruption de la ligne A du métro et une multiplication par 10 du budget nécessaire pour rattraper l’économie initiale de 3 stations aux quais trop courts. 

    Les Écologistes demandent donc à SNCF Réseau de revoir son projet à la lumière de la dynamique autour des SERM et à l’État de soutenir ses capacités financières. Les Écologistes demandent aux collectivités territoriales et locales de s’accorder sur un projet de RER rendant les services attendus par et pour la population du Nord de la Haute-Garonne. 

    Mathilde BEUILLE et Patrice RENARD, co-secrétaires du groupe local Nord 31 des Écologistes

    LA CONTRIBUTION DES ÉCOLOGISTES À L’ENQUÊTE PUBLIQUE SUR LES AFNT

  7. Naréoux : interventions des élus écologistes

    Conseil d’agglomération – 13 décembre 2023

    Intervention du groupe Europe Ecologie – Les Verts – Point IV/4.1 Ordre du jour
    Monsieur le président, chers collègues
    Alors que le projet d’une ZAE à Naréoux se confirme, les élus écologistes sont déçus et
    inquiets.
    Nous sommes déçus, car la phase d’échanges et de travail menée avec Monsieur Pensivy
    depuis août pouvait faire espérer une discussion sur le fond et une réflexion sur toutes les
    hypothèses envisageables, ainsi qu’une meilleure information et participation des élus sur les
    dossiers sensibles.
    La récente étude interne comparative entre le site Mouliot 2 et le site de Naréoux affiche de
    manière surprenante des conclusions diamétralement opposées à celle de l’étude de faisabilité
    en 2018, qui recommandait le choix de Mouliot 2.
    En ce qui concerne la concertation dont le bilan est présenté, nous considérons – comme nous
    l’avons déjà exprimé – qu’elle ne remplit pas les conditions d’une démarche d’information et de
    concertation auprès des habitants et des riverains : quasiment aucune publicité, espace très
    difficile à trouver sur le site de l’agglomération, présentation sommaire du dossier…
    Nous sommes inquiets, car ce projet concentre tous les défauts des projets du siècle dernier, au
    point de vue environnemental et économique. Nous avons développé nos arguments à de
    nombreuses reprises et nous les résumons de nouveau :

    • L’artificialisation de 27 hectares, sur une zone qui devrait être uniquement à vocation agricole,
      va détruire des zones naturelles essentielles autour d’Auch. Nous devons tenir compte de la loi
      Zéro artificialisation nette, même si des compensations sont prévues, comme des rideaux
      d’arbres ou des haies, qui ne remplaceront jamais ce qui a disparu. Nous avons besoin de
      réserves foncières servant à de futures installations agricoles approvisionnant nos cantines
      scolaires, de circuits courts. Nous avons besoin d’espaces verts en périphérie, afin d’améliorer
      notre cadre de vie et notre bien être et de lutter contre le réchauffement climatique.
      Nous sommes inquiets, car la nécessité économique d’un aussi grand projet est de moins en
      moins évidente. Les prévisions du SCot pour 2040 mises en avant, avec 7 000 habitants
      supplémentaires dans l’agglomération et la création de 1 500 emplois, sont basées sur les
      chiffres 2017 de l’Insee. Depuis, ceux-ci ont été revus à la baisse : 3 000 nouveaux habitants
      pour tout le Gers, 600 pour l’agglomération avec la création de 90 emplois… Le SCot va
      d’ailleurs prendre en compte ces nouvelles données. En effet, une phase durable de
      ralentissement de l’économie a commencé en 2020, avec une croissance quasi nulle, une
      inflation persistante, des taux d’intérêts qui demeurent à la hausse, des banques qui prêtent
      difficilement, comme on le constate dans l’immobilier. On ne peut continuer de faire comme si
      nous étions toujours avec une croissance de 3 à 4% et un taux d’intérêt proche de zéro, voire
      négatif.

    Nous n’avons aucune réponses précises sur le montage juridique et financier de l’opération, ni
    sur la prospection des entreprises intéressées. Quelles entreprises sont en capacité financière
    d’investir actuellement ? Combien en faut-il pour rentabiliser un investissment de plus de 11
    millions d’euros ? Y aura-t’il des créations d’entreprises, ou uniquement une relocalisation
    d’entreprises qui vont déménager, ce qui correspondra à un transfert des activités, sans réelles
    créations d’emploi.
    De plus, le site de Naréoux, à l’accès difficile et la contrainte d’un passage à niveau, va
    nécessiter la construction de voies d’accès, de rond-points, à la charge des collectivités. Le site
    de Mouliot 2, proche des autres zones d’activité et de la rocade ne nécessite pas de tels
    travaux.

    Alors que les budgets des collectivités doivent être maîtrisés, le recours à l’emprunt pèsera pour
    les vingt prochaines années, au détriment de la capacité de mener d’autres actions, en
    particulier au niveau social.
    Les alternatives existent pourtant, avec des surfaces moindres et le choix raisonné des zones
    Mouliot 2 ou de Sousson. Les écologistes proposent un déloppement économique maîtrisé,
    équilibré et durable, basée en priorité sur la reconversion, le recyclage, le renforcement de
    l’existant et la promotion des nouveaux secteurs émergents. C’est en concertation avec les
    communes, avec un schéma économique territorial partagé, dans une réelle démarche de
    développement durable qu’une revitalisation territoriale pourra se développer à l’échelle de
    l’agglomération.

    En conséquence, les élus écologistes ne voteront pas favorablement pour ce projet.
    Le Groupe EELV32 au Conseil communautaire Grand Auch-Coeur de Gascogne

    Naréoux : intervention de Rui OLIVEIRA SANTOS


    Naréoux est un dossier sensible qui exige un traitement attentif et de la concertation ; or, force est
    de constater que l’un et l’autre n’ont pas été pleinement réalisés.
    Le processus de concertation a été ouvert par le président Pensivy, qui a le mérite d’avoir mis sur la
    table l’ensemble de l’information disponible sur le dossier Naréoux, et pour cela nous le remercions
    vivement. Toutefois, le démarche n’est pas allé jusqu’au bout et manque pour le moins
    d’explication. Bon nombre de postulats de départ mériteraient d’être re-intérrogés à la lumière des
    données territoriales les plus récentes (données Insee) et des nouveaux objectifs du développement
    (loi Climat et Résilience). J’ai la conviction que nous avons toujours du mal à sortir de l’idée de la
    bétonisation et de l’artificialisation des sols, nous assimilons l’emploi au seul emploi industriel, nous
    affirmons penser aux nuisances mais nos projets les rapprochent au plus près des lieux d’habitation
    et de la ville….
    Notre démarche se doit d’être la plus économe possible en foncier et pour cela la question essentielle
    est d’identifier clairement le besoin ? Avons nous besoin d’une nouvelle ZAE et si oui, combien d’ha
    à artificialiser ?
    Un travail d’identification des espaces disponibles, des friches industrielles et commerciales a déjà
    débuté au sein de l’agglo et doit se poursuivre ; des espaces disponibles ont été identifiés à Auch (10
    ha à l’aéroport) et sur la ZAE à Pavie (10 ha), la parcellisation des espaces à l’intérieur des actuelles
    ZAE constitue une autre piste intéressante à creuser…
    Puis, l’emploi sur l’agglomération est très majoritairement tertiaire (+ de 87% de l’emploi relève
    des activités administratives et de commerce, 6% uniquement pour l’industrie, 4,9% pour la
    construction et 0,7% pour l’agriculture).
    Donc, partir de l’idée qu’il faut dimensionner une nouvelle ZAE pour absorber 1550 emplois à
    l’horizon 2040 est totalement infondé et irréaliste. Au mieux, dans le scénario le plus optimiste
    l’emploi industriel, construction et agricole (qui ne représente que 12 % de l’emploi total), nous
    amènerait à 186 emplois à installer et cela sur l’ensemble des sites disponibles sur l’agglomération.
    Puis, nous devons nous interroger sur le coût du projet, son financement, ses impacts…
    Si une nouvelle ZAE devait être créée à Auch, encore faut-il définir le bon emplacement et raisonner
    ses impacts économiques, sociaux et environnementaux.

    • Toutes les études démontrent que l’accessibilité est le point clef de l’attractivité d’une ZAE. Or, le
      choix de Naréoux est de ce point de vue le moins bien noté, car enclavé derrière la voie ferrée ;
    • Naréoux est entouré d’habitations, plus proche de la ville… ne devrions nous pas songer à éloigner
      les nuisances des habitations et de la ville ?
    • Naréoux va engager plus de 11 millions d’euros, alors que d’autres investissements apparaissent à
      nos yeux comme prioritaires , je pense au CIAS, à la Piscine….
      Pour terminer, le projet initial d’aménagement de Mouliot2 (réalisé en 2018) coûtait 400 K€ de
      moins que Naréoux ; la réévaluation de 2023 augmente le coût de Naréoux de 57 % contre 200%
      d’augmentation pour le site de Mouliot2. Désormais, aménager Mouliot2 coûterait environ 10
      millions d’euros de plus que Naréoux.
      Vous conviendrez que ce chiffrage aussi disparate nécessiterait pour le moins de plus amples
      explications.
      Raison pour laquelle, Mr le président, nous vous demandons de bien vouloir surseoir à toute prise
      de décision concernant le choix d’une nouvelle ZAE.

  8. COP28 : un accord a minima, des engagements concrets qui ne suivent pas

    Ce mercredi 13 décembre 2023, à 8h45, les 196 parties prenantes de la COP 28 se sont accordées sur un texte final qui, pour la première fois, mentionne toutes les énergies fossiles et le besoin de s’en éloigner. Un nombre toujours plus important de pays soutiennent l’objectif de sortie des fossiles et plus d’une dizaine de pays comme les Etats du Pacifique ou la Colombie s’engagent à soutenir l’initiative pour la création d’un traité de non prolifération des fossiles*.

    L’objectif réaffirmé dans cet accord est bien d’atteindre 1,5° et il est accompagné d’un  triplement de l’objectif de déploiement de capacités renouvelables d’ici à 2030. Malgré les critiques, les COP demeurent un processus démocratique incontournable pour permettre à l’humanité d’avancer sur le bon chemin. 

    Néanmoins, les avancées de cet accord sont largement insuffisantes pour tenir l’objectif des 1,5°. La rapidité de la sortie des fossiles est laissée à la discrétion des Etats ce qui n’est pas en ligne avec ce que dit la science si nous voulons éviter les conséquences d’un monde en surchauffe. En pleine COP, le service européen Copernicus annonçait que l’année 2023 serait l’année la plus chaude depuis le début de l’ère préindustrielle.

    De plus, les promesses de financements étatiques du fonds “pertes et dommages” ne sont pas du tout à la hauteur. Pour le rendre réellement opérationnel, les Etats vont devoir trouver de nouveaux moyens de financement en taxant les profits des industries fossiles ou en mettant en place des ISF climatiques. 

    Le technosolutionisme imprègne aussi cet accord encouragé par de trop nombreux pays. Les Écologistes tiennent à le réaffirmer clairement : chaque centime investi dans le nucléaire ou dans des solutions technologiques qui n’ont fait aucune preuve retardent la transition vers les renouvelables.

    La position de la France est d’ailleurs ambiguë : entre discours encourageant pour un accord ambitieux et présence en masse de lobbyistes des énergies fossiles comme Patrick Pouyanné, le PDG de Total Energies qui a été intégré dans la délégation française. La France doit porter l’intérêt climatique et non l’intérêt industriel de groupes privés.

    Les Écologistes tiennent donc à rappeler qu’une partie de la solution réside dans une action ambitieuse de la France et de l’Union Européenne. Celles-ci doivent s’engager à sortir des énergies fossiles dans leur objectif climat pour 2040 et viser un mix 100% renouvelables en 2040. Pour ce faire, une forte présence d’élu·es Écologistes au Parlement européen sera nécessaire. Face à la montée d’un populisme climatosceptique, plaçons les enjeux environnementaux au centre de la campagne pour les élections du 9 juin 2024 et au cœur des politiques de l’Union européenne.

    Aminata Niakaté et Sophie Bussière, porte-parole nationales

    * Les villes écologistes françaises ont été parmi les premières supportrices de ce projet de traité dès la fin 2021 peu après la COP26.

  9. Précarité des jeunes : oui à une allocation d’autonomie universelle !

    Le 19 septembre dernier, dans une tribune au « Monde », quatorze présidents et présidentes d’université appelaient à la création d’une allocation d’études afin d’enrayer la précarité étudiante.

    Alors que 1 400 000 jeunes vivent sous le seuil de pauvreté, Les Écologistes défendent depuis de nombreuses années la création d’une allocation d’autonomie. Le 13 décembre prochain, le Sénat examinera la proposition de loi de la sénatrice écologiste Monique de Marco qui vise à créer une allocation d’autonomie universelle pour tous les jeunes en formation.

    Notre système de bourses sur critères sociaux n’est plus en mesure d’endiguer la pauvreté et de garantir l’égalité d’accès aux études. Plus de 70% des jeunes sont exclu·es de toute protection sociale minimale et les montants perçus sont insuffisants. Les ressources des familles modestes et des classes moyennes ne suffisent plus à assumer la charge des études : 40% des étudiant-es sont contraint-es d’exercer une activité professionnelle au détriment de leur réussite scolaire.

    Les aides sociales actuelles à destination des jeunes dépendent des revenus des parents. Cette situation entraîne une mauvaise prise en compte de la situation réelle des jeunes et constitue un frein à leur émancipation, notamment pour celles et ceux en rupture familiale. Alors que les 18-25 ans sont les plus touché·es par la pauvreté, il est urgent de remettre à plat le système de protection sociale des jeunes. Parce que la précarité ne doit pas être un passage obligé pour les jeunes, une rupture avec la logique actuelle doit être amorcée.

    Une allocation d’études existe déjà dans plusieurs pays européens, comme au Danemark ou en Suède. Il est urgent de reprendre la démocratisation de l’accès aux études.

    Le 13 décembre, pour la première fois, le Parlement français examinera la possibilité de créer une allocation d’autonomie universelle.  Ainsi, afin de garantir des conditions de vie dignes aux jeunes, Les Écologistes appellent le gouvernement à s’emparer de cette proposition de loi du groupe écologiste au Sénat.

    • Commission Enseignement supérieur et recherche 
    • Les Jeunes Écologistes  
    • Monique de Marco, sénatrice écologiste 
    • Aminata Niakaté et Sophie Bussière, porte-paroles

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