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  1. Cumul des fonctions de député et ministre : notre recours devant le Conseil d’État

    Léa Balage El Mariky et le Groupe Écologiste et Social à l’Assemblée nationale ont déposé ce jeudi 25 juillet une question prioritaire de constitutionnalité (QPC) afin de prouver que le cumul des fonctions de député et de ministre démissionnaire est incompatible avec la Constitution.

    Un recours qui intervient alors que 17 ministres démissionnaires ont voté à l’Assemblée en tant que députés tout en continuant de gérer les affaires courantes et de prendre des décrets.

    Voici l’article qui résume le recours : https://www.ouest-france.fr/politique/gouvernement-demissionnaire-les-ecologistes-deposent-un-recours-devant-le-conseil-detat-a501ae50-4ab0-11ef-94b6-90bbc9e43b93

    LES EXPLICATIONS DE LÉA BALAGE EL MARIKY DÉPUTÉE DE LA 3ÈME CIRCONSCRIPTION DE PARIS

    ? Pourquoi je dépose un recours devant le Conseil d’État ? ?

     Article 16 de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen : « Toute société dans laquelle la garantie des droits n’est pas assurée, ni la séparation des pouvoirs déterminée, n’a point de Constitution. » 

    ? Le contexte
     Le 18 juillet, le Premier ministre et 16 autres membres du gouvernement, élus députés, ont participé à l’élection de la présidence de l’Assemblée nationale. C’est un problème majeur… ⚠️ 

    ? La Constitution
     Elle ne s’oppose pas à ce que des ministres se présentent à des élections. Cependant, son article 23 interdit strictement de cumuler les fonctions parlementaire et ministérielle, quelle que soit la situation du gouvernement (en exercice ou démissionnaire). ?

    ?️ Une violation claire
     En participant à cette élection, les ministres concernés ont créé une confusion entre les pouvoirs législatif et exécutif, allant à l’encontre du principe de séparation des pouvoirs, essentiel dans notre démocratie. ⚖️

    ? Qui veille à la Constitution ? Le Conseil constitutionnel n’a pas été conçu pour être le « garant du respect de la Constitution ». Cette mission revient au Président de la République, selon l’article 5 de la Constitution. ? 

    ? Limites du Conseil constitutionnel Il se déclare souvent incompétent lorsqu’une situation ne correspond pas à ses attributions. En 1986, il n’a pas statué sur la régularité de l’élection à la présidence de l’Assemblée nationale, et il pourrait en être de même cette fois-ci. ?

    ⚖️ Et le Conseil d’État ?
     Bien que juge de l’Exécutif, il refuse traditionnellement d’intervenir dans le fonctionnement des assemblées, au nom de la séparation des pouvoirs. Il considère les votes au sein de l’Assemblée comme des actes parlementaires, et non administratifs. ?️ 

    ? Une situation inacceptable
     Aucun juge ne s’estime donc compétent pour trancher ce grave dysfonctionnement. Nous ne pouvons pas rester passifs face à une telle confusion des pouvoirs. Comme député, il est de notre responsabilité de défendre les principes de notre démocratie

    ? La séparation des pouvoirs en jeu Le principe de séparation des pouvoirs est le pilier de notre démocratie. Il implique l’obligation politique pour le Gouvernement de rendre compte de son action devant la représentation nationale. Le Parlement doit pouvoir assurer cette mission de contrôle de  l’Exécutif dans les meilleures conditions, lesquelles ne sont pas réunies si le contrôleur est identique au contrôlé. Le cumul des fonctions ministérielle et parlementaire rompt l’équilibre et la transparence nécessaires à une démocratie saine.

    ⚙️ La stratégie choisie
     Pour contester cette situation, nous empruntons une voie contentieuse moins directe mais prometteuse : la Question Prioritaire de Constitutionnalité (QPC). ?

    Une QPC permet, à tout justiciable de contester, à l’occasion d’un litige, la conformité d’une loi aux droits et libertés que la Constitution garantit. C’est un outil puissant pour protéger les droits fondamentaux. Seul le Conseil constitutionnel est habilité à examiner une QPC. ?

    ? L’objectif de la QPC Une QPC ne peut être soutenue  qu’à l’appui d’un recours au fond. Nous saisissons donc le Conseil d’Etat d’un recours pour excès de pouvoir à l’encontre d’un  décret du Premier ministre en date du 19 juillet, le lendemain de sa participation au scrutin … Recours à l’appui duquel nous demandons au Conseil d’État de transmettre une QPC au Conseil constitutionnel. Cette QPC portera sur la conformité de l’article 1er de l’ordonnance du 17 novembre 1958 portant  loi organique pour l’application de l’article 23 de la Constitution  aux droits et libertés que la Constitution garantit.

    Plus précisément, nous considérons que cette loi organique mérite la censure du Conseil constitutionnel pour deux raisons : d’abord parce qu’elle ne prévoit aucune procédure de sanction en cas de violation de l’article 23 de la Constitution ; ensuite parce que la lecture qu’en fait le Gouvernement rend possible le cumul des fonctions ministérielle et parlementaire en situation de gouvernement démissionnaire, alors même que cette exception ne figure pas dans le texte constitutionnel .  ⚖️

     ? Pourquoi est-ce important ?
     Cette démarche vise à clarifier et renforcer le respect de la séparation des pouvoirs en France, un pilier de notre République. ? ??

    ?️ En conclusion Notre recours est une démarche pour protéger notre démocratie et assurer que les règles constitutionnelles soient respectées. La séparation des pouvoirs est essentielle à une gouvernance juste et équilibrée. Continuons de veiller sur notre République ! ?? ?

  2. Après une mobilisation pour l’eau réussie, moratoire sur les méga bassines !

    Les Écologistes saluent la réussite de la mobilisation de ces 4 derniers jours pour la préservation de la ressource en eau, le combat contre les méga bassines et la promotion d’un autre modèle agricole. Nous déplorons la mise sous tension sécuritaire des trois départements concernés, ainsi que les quelques débordements violents qui ont eu lieu à La Rochelle. Plus que jamais, le moratoire sur les méga-bassines, proposition désormais partagée par toute la gauche dans le cadre du Nouveau Front Populaire, doit pouvoir être mis en œuvre pour apporter une réponse d’apaisement immédiate.

    La mobilisation organisée par les Soulèvements de la Terre a permis à des milliers de personnes de manifester leur opposition aux méga-bassines, à l’agro-industrie, et de promouvoir un autre partage de l’eau par la transformation du modèle agricole. Dans un contexte d’interdiction disproportionnée de toute manifestation, des milliers de forces de l’ordre ont été déployées pour organiser des contrôles et des barrages à une échelle rarement atteinte sur trois départements. Cette mise sous tension sécuritaire découle d’une volonté d’intimidation et d’entrave à la liberté de manifester. 

    Les Ecologistes apportent leur soutien à toute l’équipe municipale de Melle. La commune de Melle a choisi d’accueillir, dans un cadre légal et encadré, le Village de l’eau, organisé par deux structures syndicale et associative. Ce fût un espace  militant,  ouvert, festif, non violent, pédagogique, qui s’inscrit pleinement dans l’exercice des libertés fondamentales de notre République : liberté d’expression, libertés associatives, libertés culturelles… Nous condamnons les entraves à son accès, le harcèlement et les intimidations policières autour de la commune qui ont eu lieu toute la semaine. 

    Malgré ce contexte sécuritaire disproportionné, des milliers de manifestants ont défilé vendredi. La manifestation a dû s’arrêter après l’incendie d’un champ déclenché par un jet de grenades lacrymogènes lancées par les gendarmes, acte irresponsable compte tenu du terrain moissonné et de la météo. 

    Le samedi, à La Rochelle, après un blocage surprise sur le port d’une entreprise de négoce agricole par des agriculteurs, ce sont près de 10 000 manifestants, pour la grande majorité pacifistes et festifs, qui ont bravé l’interdiction et manifesté contre l’agro-industrie en direction du port d’où partent les exportations agricoles. 

    Nous déplorons les dégradations et affrontements avec les forces de l’ordre. Jamais les écologistes ne soutiendront ces modes d’action et aucune cause ne justifie la destruction de mobiliers urbains, d’une supérette, les pillages et les attaques des forces de l’ordre. De plus, ces actions offrent trop d’opportunités de diversion à nos adversaires et mettent en danger l’ensemble des manifestant.es. Nous les dénonçons mais rappelons qu’à l’échelle de la mobilisation, ces comportements sont restés minoritaires et ne doivent pas occulter la magnifique détermination pacifiste de la mobilisation ainsi que la nécessaire sauvegarde de la ressource en eau, d’intérêt général.

    Nous apportons notre soutien à toutes les victimes.

    Nous appelons de nouveau à un changement de doctrine du maintien de l’ordre, aucune leçon n’ayant été tirée du fiasco de Sainte Soline.

    Après la réussite de cette grande mobilisation pour l’eau, il devient urgent de faire baisser la tension sur ces territoires.La proposition d’un moratoire sur les méga bassines, portée avec constance par Les Écologistes et notamment les élu.es locaux, désormais partagée par toute la gauche dans le cadre du Nouveau Front Populaire, doit pouvoir être mise en œuvre pour apporter une réponse d’apaisement immédiate.

    La question de l’eau, de son usage et de son partage doit être largement débattue. Les Écologistes s’y attelleront dès la mise en place d’un gouvernement du Nouveau Front Populaire. 

    Aminata Niakaté et Sophie Bussière, porte-paroles nationales
    Thomas Dossus, sénateur

  3. Élection d’Ursula von der Leyen : la délégation Europe écologie n’apporte pas son soutien

    Aujourd’hui, la candidate choisie par le Conseil européen pour présider la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a présenté sa feuille de route au Parlement européen.

    Nous saluons le travail du groupe Verts-ALE pour influer le mieux possible sur ce programme. Cela constitue un point d’appui utile et déterminant pour le mandat de combat pour la justice sociale et écologique qui s’annonce face à une extrême droite renforcée.

    Si nous saluons qu’Ursula von der Leyen ne se soit pas adressée à l’extrême droite de l’hémicycle et que son discours sur l’agriculture, le logement, l’Europe de la défense et le Buy European Act aille dans le bon sens, un certain nombre de points restent pour nous inquiétants.

    À une période où les effets du dérèglement climatique se font sentir quotidiennement, son discours axé sur la simplification des normes et la compétitivité ne nous semble pas aller dans la bonne direction. Pas de poursuite volontariste du Pacte vert, pas de révision ambitieuse de la directive REACH, rien sur la santé environnementale et un risque de financiarisation de la nature. En économie, beaucoup de place laissée au libre-échange et à la dérégulation, la porte ouverte à un extractivisme au risque de renforcer une exploitation des pays du Sud global ; peu de choses sur la solidarité économique, le budget européen, la fiscalité de la finance ou des multinationales, les politiques sociales.

    Par ailleurs, sur le sujet clef des droits humains, madame von der Leyen souhaite continuer dans la lignée du pacte asile-migration, tripler les effectifs de Frontex, déployer la surveillance de masse aux frontières, multiplier les accords avec les pays-tiers, y compris avec des dictatures : tous les processus qui conduisent l’Union européenne à ne pas être à la hauteur de ses valeurs, à faire détenir les personnes migrantes dans des pays dangereux où elles sont maltraitées.

    Pour ces raisons, il ne nous apparaissait pas possible d’apporter notre soutien à Ursula von der Leyen et de figurer dans une majorité moins-disante sur la justice sociale et climatique et sur les droits humains, que la précédente à laquelle nous avions refusé de participer.

    David Cormand, président de la délégation Europe écologie

    David Cormand

    Marie Toussaint

    Mounir Satouri

  4. Mobilisations du 18 juillet : rejoignez les rassemblements

    Les Ecologistes rejoignent l’appel de la CGT à se rassembler ce jeudi 18 juillet à proximité des préfectures pour faire pression populaire et citoyenne afin que le résultat des urnes soit respecté : le Président doit demander à la force politique qui est arrivée en tête de désigner un·e premier·e ministre.

    Pour rejoindre les rassemblements, découvrez les mobilisations qui auront lieu dans la région :

    – (09) Saint-Girons : Local CGT Centre Hospitalier 18h  

    – (31) Toulouse : Préfecture 12h  

    – (31) Saint-Gaudens : Sous-préfecture 17h 

    – (32) Auch : Préfecture 12h  

    – (65) Tarbes : Préfecture 12h30  

    – (81) Albi : Préfecture 18h  

    – (82) Montauban : Préfecture 12h

     TÉLÉCHARGER LE TRACT DU 18 JUILLET

  5. Arrêt de la CJUE sur l’accès aux contrats de vaccins COVID

    Aujourd’hui, mercredi 17 juillet, la Cour de justice de l’Union européenne a rendu sa décision sur la plainte déposée par cinq eurodéputées du groupe Verts/ALE demandant l’accès aux documents relatifs à l’achat groupé de vaccins Covid. Une victoire posthume de notre regrettée collègue Michèle Rivasi contre l’influence des lobbys sur la politique européenne dont elle avait fait le combat de sa vie.

    La plainte a été déposée en 2021, suite au refus répété de la Commission de fournir au Parlement européen autre chose que des versions fortement expurgées des accords d’achat des vaccins Covid-19, invoquant la confidentialité commerciale. Le groupe Verts/ALE se félicite que l’arrêt d’aujourd’hui précise que la Commission a indûment refusé l’accès à certains éléments des contrats. Le Tribunal a invalidé la décision de la Commission et a estimé que la Commission n’avait pas suffisamment démontré, entre autres, pourquoi l’accès à des dispositions clefs telles que l’indemnisation pour tout dommage lié aux vaccins et les dons et reventes de vaccins porterait atteinte à des intérêts commerciaux.

    Déclaration de Tilly Metz, eurodéputée écologiste luxembourgeoise, membre du groupe Verts/ALE, qui était parmi les plaignantes :

    « Nous sommes heureux que la Cour ait jugé que la Commission n’avait pas donné un accès suffisant aux accords d’achat. Dans son arrêt d’aujourd’hui, la CJUE a reconnu l’importance d’une justification appropriée pour toute demande d’atteinte à la confiance commerciale. L’automatisme de la Commission consistant à revendiquer la confidentialité pour à peu près tout ce qui est pertinent dans les contrats a été rejeté. De telles revendications ne peuvent et ne doivent être faites que lorsqu’il peut être démontré que l’accès du public pourrait réellement et spécifiquement porter atteinte à ces intérêts commerciaux.

    La Cour confirme la nécessité de fournir des justifications solides pour invoquer la protection des intérêts commerciaux. Cet arrêt est important dans la mesure où la Commission européenne devrait procéder à davantage de marchés publics conjoints dans des domaines tels que la santé et la défense. La nouvelle Commission européenne doit maintenant s’efforcer d’améliorer l’accès aux documents dans l’intérêt du public afin de se conformer à l’arrêt rendu aujourd’hui.

    En savoir plus :

    L’action en justice a été initiée par les eurodéputées du groupe Verts/ALE Kim van Sparrentak (Pays-Bas), Tilly Metz (Luxembourg), Jutta Paulus (Allemagne), Margrete Auken (Danemark) et Michèle Rivasi (France).

    L’argument principal de l’affaire porte sur le refus répété de la Commission de fournir aux membres du Parlement autre chose que des versions lourdement expurgées, et donc largement incompréhensibles, des contrats d’achat des vaccins Covid-19. Le groupe Verts/ALE a demandé des informations sur, entre autres, le prix unitaire du vaccin, les paiements anticipés, les dons, la responsabilité en cas d’effets secondaires et l’indemnisation, estimant qu’elles devaient être mises à la disposition des représentants du public, l’intérêt public l’emportant sur la confidentialité commerciale. Pendant la pandémie, la transparence sur les contrats avait été demandée par le Parlement dans son ensemble, mais seuls les membres du groupe Verts/ALE ont poursuivi la Commission en justice à ce sujet.

    Michèle Rivasi

  6. Les priorités du groupe Verts/ALE pour le mandat 2024-2029

    Le groupe Verts/ALE s’engage à construire une Union européenne plus juste et plus prospère qui protège les citoyennes et les citoyens, la planète et notre démocratie commune.

    Face à la montée de l’extrême droite radicale en Europe et à des régimes autocratiques qui conspirent pour saper la paix et la démocratie sur notre continent commun, l’Europe est confrontée à un test existentiel. Nous sommes déterminé·e·s à travailler pour faire barrage à l’extrême droite, à agir rapidement pour protéger notre démocratie et à créer de la prospérité et des emplois de qualité grâce à un Pacte vert et social.
    Nous pensons que le prochain mandat de la Commission européenne devra se concentrer sur un Pacte vert et social pour une transition juste, la promotion de la démocratie, de l’État de droit et des droits fondamentaux dans l’Union européenne ainsi que la défense de la paix, de la sécurité et des droits humains dans le monde.

    Lire nos priorités

    <code>Les priorités du groupe Verts/ale pour le mandat 2024-2029</code> » src= »https://europeecologie.eu/wp-content/uploads/2024/07/202407-priorites.jpg »><code>Les priorités du groupe Verts/ale pour le mandat 2024-2029</code></p>

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  • Journées d’été des écologistes 2024 !

    Rejoignez-nous à Tours !

    Participez à la 40ème édition des Journées d’été des écologistes les 22, 23 et 24 août 2024 à Tours sur l’île Balzac. Les #JDE2024 c’est l’événement politique de la rentrée pour les écologistes.

     Au programme, 3 jours de débats, conférences, ateliers et formations. Inscrivez-vous sur journees-ecologistes.fr

  • Le président de la République doit se tourner immédiatement vers le Nouveau Front Populaire pour lui permettre de former un gouvernement

    Les résultats du premier et du second tour des élections législatives soldent l’échec de la macronie. Les Françaises et les Français ont placé en tête le Nouveau Front Populaire et son programme et ainsi empêché la victoire de l’extrême droite, pourtant présentée comme acquise il y a trois semaines. 

    C’est le résultat d’une formidable mobilisation populaire que nous voulons saluer et d’une responsabilité de tous les électeurs qui ont voté pour exprimer leur rejet de l’extrême droite. Elle a conduit à un record de participation. Même sans majorité absolue, elle nous donne une immense responsabilité.

    Dans ce contexte, le maintien prolongé de Gabriel Attal à la tête du gouvernement pourrait sonner comme une tentative d’effacer le résultat de dimanche. S’il n’était qu’un moyen détourné de ne pas proposer une personnalité du Nouveau Front Populaire au poste de Premier ministre, ce serait démocratiquement inacceptable.

    Nous mettons solennellement en garde le Président de la République contre toute tentative de détournement des institutions. 

    Le Nouveau Front Populaire est sans contestation possible la première force de la nouvelle Assemblée nationale. Conformément à l’usage républicain en période de cohabitation, il revient au président de la République de se tourner dès à présent vers le Nouveau Front Populaire pour lui permettre de former un gouvernement. Si le président de la République persistait à ignorer le résultat de l’élection de dimanche, cela serait une trahison de l’esprit de notre constitution et un coup de force démocratique auquel nous nous opposerions de toutes nos forces.

    Dès demain, nous sommes prêts à gouverner notre pays pour appliquer le programme du Nouveau Front Populaire que nous avons présenté durant la campagne électorale. Nous le mettrons en œuvre, fidèles à l’engagement pris devant les Français, en excluant toute coalition contre-nature, dans le cadre d’une démocratie refondée dans laquelle le Parlement aura retrouvé toute sa place et la société civile et les forces sociales et associatives seront pleinement associées.

    Nous le disons avec force et détermination : le Nouveau Front Populaire sera fidèle à l’espoir qui s’est levé partout dans le pays.

    TÉLÉCHARGER LE COMMUNIQUÉ

  • L’ombre de Poutine plane sur le Parlement européen

    Lundi 8 juillet, le Rassemblement national a rejoint le groupe « Patriotes pour l’Europe » et Jordan Bardella en a pris la tête, fort des trente député·e·s européen·ne·s de sa délégation, la plus importante de ce nouveau groupe d’extrême droite.

    Les orientations politiques et la composition de ce groupe, qui sera le troisième plus gros du Parlement européen, derrière celui du Parti populaire européen (PPE) et celui des Socialistes et démocrates (S&D), ne peut que nous inquiéter.

    En effet, non seulement il a inscrit dans son manifeste la lutte contre « l’immigration illégale », la défense de « la famille traditionnelle » et la fin de l’aide militaire à l’Ukraine, mais Viktor Orbán, premier ministre dictatorial de la Hongrie et qui ne fait pas mystère de sa proximité avec Vladimir Poutine, en est le principal artisan. Enfin, clin d’œil appuyé à Donald Trump, le groupe s’est choisi pour slogan « Make Europe great again », qui est aussi le slogan de la présidence hongroise du Conseil qui a débuté le 1er juillet.

    Le groupe des Patriotes pour l’Europe assume donc pleinement son orientation pro-Poutine. C’est, d’ailleurs, probablement pour cette raison que Jordan Bardella et Marine Le Pen se sont bien gardés d’annoncer leur ralliement avant le résultat des législatives, tout à leur entreprise de dédiabolisation et de « dépoutinisation » de leur image.

    Lors du mandat précédent, nous avons répété de manière régulière nos inquiétudes quant à la capacité de Budapest à assurer la présidence du Conseil, compte tenu de ses manquements à l’État de droit et aux valeurs de l’Union européenne. Par ailleurs, depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie, Viktor Orbán s’est engagé dans un bras de fer contre Bruxelles, en ne cessant de s’aligner sur les positions de Moscou. Nos inquiétudes se sont avérées fondées puisque, depuis le 1er juillet, date de son accession à la présidence de l’Union européenne, Viktor Orbán est allé, sans mandat, rencontrer Vladimir Poutine à Moscou « dans le cadre de sa mission de paix ». Il s’est ensuite rendu en Chine voir Xi Jinping puis au sommet des États turciques, une organisation proche du président turc Recep Tayyip Erdoğan.

    Dimanche, les électrices et les électeurs français·es progressistes et républicains se sont mobilisé·es pour empêcher le Rassemblement national d’avoir la majorité absolue à l’Assemblée nationale et d’être en position de gouverner. Elles et ils ont évité ainsi à la France de devenir le vaisseau amiral de l’ingérence de Poutine au Conseil. Nous nous en réjouissons. Pour autant, nous nous inquiétons de l’influence qu’il aura sur les décisions du Parlement européen, via le nouveau groupe des Patriotes pour l’Europe. Nous resterons donc très attentifs à ce que le cordon sanitaire d’usage dans cette institution soit respecté afin de ne donner aucun pouvoir institutionnel et aucun poste clef à ses membres.

    David Cormand

    Marie Toussaint

    Mounir Satouri

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