Avis du Conseil général sur le schéma régional des infrastructures de transport
Monsieur le Président,
Mes chers collègues,
La Préfecture nous demande de nous prononcer sur le schéma régional des infrastructures de transports, la déclinaison locale du SNIT, la version nationale.
Je voudrais souligner un premier : la méthode.
Le SNIT n’a pas été voté. Il me semble donc particulièrement difficile de nous prononcer sur la déclinaison locale d’un schéma qui n’a pas encore de validation au niveau national.
Le 2e point essentiel, c’est la forme.
Moins qu’un schéma, il s’agit d’un catalogue de projets, plus ou moins anciens, qu’on ressort périodiquement sur la place publique. Pour que ce catalogue devienne un schéma, nous aurions besoin d’éléments d’aide à la décision comme :
– l’impact de ces projets en termes urbains
– son articulation avec les autres schémas : SCOT, DTA, etc.
– une évaluation en termes d’impact sur l’environnement au niveau local. Celle réalisée au niveau nationale indique par ailleurs que les objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre diminueront de 14% d’ici 2030, alors que notre objectif est un abaissement des seuils de 20% en 2020, et que ce schéma ne permettra pas d’atteindre le facteur 4 en 2050.
– ainsi que des certitudes financières. Le projet est évalué à 21 milliards d’euros au niveau régional, et la danse du ventre autour de l’A45 me laisse penser que nous savons d’avance que le tout ne sera pas égal à la somme des parties…
Troisièmement, la hiérarchie des priorités.
Sans hiérarchie, il est impossible d’envisager les actions prioritaires. Déplacements locaux, d’agglomération, fret et trafic de transit se trouvent présentés pêle-mêle sans être mis face aux réels enjeux.
L’aire urbaine attend quelques 200 000 nouveaux habitants d’ici 2030. Nous devons anticiper, mais avec cohérence et cohésion pour proposer un aménagement du territoire qui soit pertinent.
En conclusion, je rejoins les propos de la CGT : « ce projet n’engage que son auteur ». Aussi je vous propose d’ajourner cette délibération et de prendre le temps de la réflexion sur ce sujet qui nous engage, si nous l’acceptions en l’état, pour les cent années à venir.
Je vous remercie.
Gilles Buna