Réfugié-es : le nouveau gouvernement doit s’engager pour une politique d’accueil digne !

Ce matin, une nouvelle mise à l’abri a eu lieu permettant d’accueillir temporairement les 1609 personnes qui occupaient jusqu’à présent les campements aux abords du centre humanitaire de la porte de la Chapelle.

En moins de deux ans, Paris a déjà connu 33 opérations d’évacuations de campements. “Evidemment nous nous félicitons de cette mise à l’abri qui s’est tenue dans de bonnes conditions”, explique Galla Bridier, conseillère de Paris écologiste. “C’est un moment de répit pour ces hommes et ces femmes qui fuient la guerre et la misère. Mais cette gestion minimaliste de l’accueil ne peut plus durer. Elle manque de vision à long terme”.

Si des campements se forment dans les rues de Paris et d’ailleurs, c’est que le nombre de places ouvertes en centres d’accueil n’est pas encore suffisant malgré les efforts fournis par la ville comme par l’Etat. Qu’attend-on pour organiser un réseau d’accueil et d’hébergement d’importance suffisante, uniformément réparti sur le territoire ? Il devient urgent d’anticiper!

Une véritable politique d’accueil demande de la constance et des moyens. “Le gouvernement actuel sous la pression de la ville de Paris a mis en place un certain nombre de politiques et a notamment permis la création du centre de la Chapelle et d’Ivry”, rappelle Anne Souyris, co-présidente des élu-es du groupe écologiste de Paris. “Qu’en sera-t-il maintenant que nous avons élu un nouveau chef d’Etat ? Depuis des années maintenant, nous savons qu’il faut plus de places d’hébergement et plus d’accompagnement pour l’accès aux droits des migrant-es. Pour l’instant, nous sommes dans une imprévision qui frôle l’inconséquence. Que prévoit notre président pour accompagner dans la dignité les personnes fuyant les guerres, la misère, les changements climatiques, arrivant sur notre territoire ?”

Le groupe écologiste demande à Emmanuel Macron de se positionner clairement en faveur de l’accueil des réfugié-es et de s’engager à accompagner durant son quinquennat les collectivités, comme Paris, qui ont fait le choix de la solidarité. Une action vis à vis de l’Union européenne en faveur d’une réforme de la directive de Dublin qui impose le retour des réfugiés dans le premier pays d’arrivée sera nécessaire.

Anne Souyris et David Belliard, co-président-es du groupe écologiste de Paris
Galla Bridier, Conseillère de Paris, élue du 18ème arrondissement
 

Depuis le début du mandat, nous avons demandé et nous continuons à demander :

  • la mise en place d’un protocole d’urgence incluant la sécurisation du lieu, l’accès à des conditions sanitaires dignes ainsi qu’aux besoins fondamentaux. Un renforcement des dispositifs d’accès au droit sur et aux abords des campements doit permettre un accompagnement des personnes et une mise à l’abri rapide. Une mise à disposition de lieux protégés pour la distribution de nourriture à proximité des camps et des lieux de stockage pour la logistique humanitaire sont urgents.
  • la solidarité territoriale pour que chaque arrondissement, sans exception, accueille au moins un centre d’hébergement. Les arrondissements les plus riches de la capitale ne doivent pas s’exonérer de l’effort collectif, au détriment des arrondissements périphériques, fortement mis à contribution.
  • la mobilisation du domaine intercalaire de la ville qui rapidement avec peu d’investissement afin de mener à bien les rénovations nécessaires pourraient accueillir de nombreux réfugié-es. En étant inexploité, il coûte chaque année à la Ville environ 8 millions d’euros.

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