Intervention de Jérôme Gleizes sur le budget supplémentaire et les vœux déposés par les écologistes

Jerome Gleizes

Madame La Maire,

Mes chers collègues,

Nous avons pris connaissance du budget supplémentaire 2014, et nous tenons une nouvelle fois à remercier les services et la direction des finances pour l’effort réalisé pour rendre les informations financières plus compréhensibles.

Ce budget supplémentaire 2014 permet de mettre fin aux attaques médiatiques de l’UMP sur le supposé trou caché de 400 millions et donc la sincérité du budget, alimentant volontairement la confusion entre la situation actuelle et celle de l’année prochaine sur laquelle je reviendrais plus tard mais surtout mon collègue Yves Contassot qui présentera les vœux du groupe écologiste en vue de la préparation du budget primitif 2015, discuté en fin d’année.

De la part d’anciens ministres, de maires, je suis même surpris par la nature des arguments, des accusations fausses, infondées, confondant budget primitif et budget supplémentaire. En effet, si nous regardons les comptes consolidés 2014, il n’y a pas de déficit caché. Bien au contraire, les recettes de gestion sont supérieures aux dépenses, permettant de dégager une épargne brute et donc de financer une partie des investissements sans recourir à l’emprunt.

Dans un contexte économique et social difficile, nous nous félicitons que ce budget supplémentaire mette au premier plan la nouvelle politique parisienne des transports, mené par Christophe Najdovski, avec 3 millions d’euros pour le lancement des études pour la prolongation de la ligne de tramway T3, 1,5 millions pour le lancement des études insertion urbaine des liaisons à haut niveau de service, 1,5 M€ pour les rocades des gares et les liaisons des quais hauts, 5 millions pour accélérer la sortie du diesel pour le parc automobile de la ville.

Nous nous félicitons que la ville assume sa solidarité envers les territoires plus fragiles d’Île-de-France en augmentant la péréquation de 5,74 millions d’euros car nous savons toutes et tous que la compétition territoriale est délétère pour tous les franciliennes et les franciliens.

Nous nous félicitons également que la ville assume son rôle social en augmentant les dépenses sociales de 12,23 millions d’euros. Cette hausse est une conséquence de la crise, du fait de l’augmentation des bénéficiaires du RSA. Face au désengagement de l’État, il est important que la Ville de Paris joue le rôle d’amortisseur social.

Par ailleurs, nous nous félicitons de la politique de la ville de résorption de l’emploi précaire avec 480 agents de catégorie C titularisés, la création de 84 emplois de catégorie A, 34 de catégorie B et 54 de catégorie C.

Mais il est d’autres dépenses que nous regrettons telle l’opération des Halles qui n’en finit pas de voir son coût s’allonger. Presque 71 % des nouvelles dépenses de travaux y sont consacrées. Manifestement, les dépenses ont été sous-évaluées, ce qui pose des questions sur l’évaluation initiale du projet et donc sur la sous-évaluation qui de fait a induit en erreur les conseillères et les conseillers de Paris. Nous regrettons toujours les autorisations de programme de 1,676 millions pour le stade Jean-Bouin, 350 000 pour l’extension de Roland Garros. Nous notons que le projet de la Tour Triangle impacte le budget de la ville de Paris avec les 100 000 euros de travaux prévus de réfection de la voirie pour l’opération de déplacement du déversoir d’orage, prévu dans le budget annexe supplémentaire de l’Assainissement.

Nous regrettons qu’un plan d’investissement ne soit toujours pas mis en œuvre pour réduire les dépenses énergétiques de la ville, en hausse de 5,43 millions d’euros, rien que pour le Service général, mais beaucoup plus si on tient compte de l’ensemble des établissements appartenant à la ville. Comme je l’ai dit lors de mon intervention précédente sur le compte administratif, la rénovation thermique des bâtiments est un investissement qui permet à terme de réduire les dépenses de fonctionnement, et donc d’améliorer l’épargne brute de Paris, permettant de nouveaux investissements. J’y reviendrais lors de mon intervention sur la délibération concernant le crédit municipal de Paris car il faut sortir des logiques de court terme qui à long terme sont plus coûteuses pour la collectivité. Nous le faisons déjà pour l’eau grâce à la régie municipale Eau de Paris, où 2 millions sont consacrés à l’arrosage des parcs et jardins en eau non potable. Ces dépenses d’investissement permettent de réduire les dépenses de fonctionnement de consommation d’eau potable.

Nous regrettons également la baisse des subventions de 10,31 millions car en période de crise, ce soutien permet de sauver des postes de salariés dans l’économie non marchande, qui sert aujourd’hui d’amortisseur social face à la hausse continue du chômage.

Nous nous interrogeons toujours sur la baisse des dépenses de personnel de 1,237 millions d’euros, inscrit dans la délibération DASES 1090G sur le budget annexe des établissements de l’aide sociale à l’enfance. La conseillère écologiste du 13ème arrondissement, Marie Atallah, a posé la question en 6ème commission et n’a pas eu à ce jour de réponse.

Pour finir, sur le budget de la Préfecture de Police de Paris, nous restons très attachés au fait que le budget de la Brigade Des Sapeurs Pompiers de Paris soit maintenu pour maintenir leur capacité opérationnelle. Un vœu a été déposé dans ce sens par le Conseiller écologiste du 18ème arrondissement, Pascal Julien.

Pour terminer mon intervention, nous avons conscience de la difficulté de la tâche avec le désengagement de l’État, notamment avec la baisse de la dotation générale de 11 milliards. Nous sommes en désaccord avec cette politique gouvernementale. Les 20 milliards du CICE pourraient être utilisés autrement, notamment au bénéfice de ceux qui investissent, les collectivités territoriales, 1,7 milliards l’année dernière pour Paris. Même si nous avons des désaccords sur certains investissements, nous vous remercions pour votre dialogue.

 

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