Budget 2016 du SYCTOM : les écologistes ne peuvent accepter la prime à l’incinération des déchets
Alors que se clôt la COP21 sur un accord international en demi-teinte, les élu-es écologistes membres du comité syndical voteront contre cette nouvelle tarification et s’abstiendront sur le reste du budget primitif 2016 proposé par le Syndicat Métropolitain des Ordures Ménagères (SYCTOM).
En effet, la nouvelle tarification que le Syctom propose aux collectivités territoriales envoie un bien mauvais signal en direction des promoteurs de » la valorisation énergétique « , du tri des déchets à la source et du recyclage. Elle constitue tout simplement une prime à l’incinération. En baissant de plus de 3 euros le prix à la tonne partant à l’incinération, la démarche adoptée constitue un contre-sens historique.
Pour Anne Souyris, co-présidente du Groupe écologiste de Paris et vice-présidente du SYCTOM, « s’il faut souligner les efforts consentis sur la progressivité des subventions, le SYCTOM n’a pas compris que la valorisation des déchets par l’incinération ne constitue pas une étape vers le 0 déchet et la baisse du coût de l’incinération constitue une incitation de facto à ne pas investir sur le champs du recyclable. »
« Alors qu’il aurait fallu, en toute cohérence amplifier les dispositifs d’incitation à la collecte sélective existants, le syndicat mixte préfère aujourd’hui adopter la position inverse » ajoute Antoinette Guhl, adjointe à la Maire de Paris chargée de l’économie sociale et solidaire, de l’innovation sociale et de l’économie circulaire. « Le signal donné sur les biodéchets est bienvenu, mais lui aussi largement insuffisant. C’est à la construction d’une trajectoire 0 déchet du SYCTOM que l’année 2016 devrait être consacrée ».
« Alors que le Syctom était un partenaire de la Cop21, que les organisateurs de cette dernière revendiquaient une exemplarité dans les décisions arrêtées et les choix de transition énergétique, je m’étonne que nous n’emboîtions pas le pas en matière de traitement et de valorisation des déchets » indique Stéphane Weisselberg, maire adjoint de Romainville chargé de la culture et du développement durable, conseiller communautaire d’Est Ensemble.
Les élu-es écologistes s’étaient déjà positionné-es contre la construction du nouvel incinérateur d’Ivry-Paris 13, en raison notamment du projet de Tri-Mécano-Biologique qui y était prévu pour le traitement des biodéchets. La loi portant transition énergétique qui rend caduque ce procédé leur donne raison. Les élu-es écologistes rappellent également que grâce au travail de l’association Zero Waste et du Collectif 3R, un projet alternatif crédible au « tout incinération » existe, le plan B’OM.
Communiqué du groupe écologiste de Paris, du 17 décembre 2015