LGV Bordeaux-Toulouse et Bordeaux-Dax : une décision aberrante qui manque de lucidité
En annonçant que l’État donne le feu vert aux deux LGV du Sud-Ouest, Alain Vidalies contredit ses propres déclarations, en février dernier devant la représentation nationale, selon lesquelles il fallait donner la priorité à la rénovation des infrastructures ferroviaires existantes, très dégradées, et rompre avec la politique du tout LGV.
Cette décision va à l’encontre des conclusions de l’enquête publique et de l’avis de la cour des comptes.
A l’heure où l’État impose des restrictions aux collectivités, qui tendent à réduire les services publics pour le plus grand nombre, pourquoi donner la priorité à des projets qui engloutiront plus de 8 milliards d’euros, ne seront jamais rentables en fonctionnement – comme on l’a constaté avec la LGV Tours-Bordeaux – et qui ne concerneront qu’une minorité de voyageurs en capacité de payer cher leurs billets de train ?
Cette décision ne répondra pas aux besoins et aux priorités des citoyen-ne-s qui plébiscitent les TER comme moyen de transport pour leur déplacement du quotidien et souhaitent l’amélioration de ce service en terme de fréquence et de ponctualité.
L’État fait fausse route en privilégiant ce type de grands projets, qui relève plus du symbole que des besoins réels des territoires.
Il est à espérer que les Régions concernées, dont la future Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes, laissent à l’État la responsabilité de ses erreurs stratégiques en matière de transport ferroviaire et ne participent pas au financement de ces projets. La Région doit consacrer ses financements à l’amélioration des infrastructures et des dessertes TER, qui sont de sa compétence, et non aux LGV.
Françoise Coutant
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