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  1. Dominique Bussereau à l’origine des problèmes du trafic ferroviaire

    14 novembre 2011

    Quand on voit Dominique Bussereau participer à une manifestation contre les problèmes actuels que subissent les usagers des trains de notre région, sous-entendant que le conseil régional porte la responsabilité de la suppression des arrêts à Pons (17), on croit rêver ! Quand on sait que ces arrêts concernent les TET dont l’autorité organisatrice des transports est l’Etat…

    Le conseil régional, lui, assure 12 TER dans un sens dont 8 arrêts à Pons et 13 TER dans l’autre sens dont 9 arrêts à Pons (+ 25% de développement d’offres en 2012 sur l’axe Bordeaux/ La Rochelle, côté Poitou-Charentes).

    Les problèmes actuels ont une cause double : la mise en place du cadencement (les TGV au départ de Paris et Bordeaux partent ou arrivent à la même minute de chaque heure) et des travaux de grande envergure pour la rénovation du réseau ferré.

    Ces deux chantiers nationaux simultanés ont été décidés par le gouvernement UMP et c’est donc bien la responsabilité de l’Etat qui est en cause.

    Dominique Bussereau est à l’origine du cadencement avec son gouvernement qui en a décidé alors qu’il était ministre des transports malgré les réticences de Guillaume Pépy, directeur général de la SNCF, sur le temps imparti pour cette mise en œuvre.

    Dominique Bussereau est, avec les gouvernements de droite, à l’origine du retard des travaux sur le réseau ferré (plus de 10 ans de retard ! On va donc passer de 400km/an à 1000km/an en rénovation).

    Le conseil régional a essayé de trouver des solutions aux problèmes les plus compliqués pour les usagers et continue dans sa volonté de développer l’offre (globalement, +10% en 2012) et les arrêts, sur les créneaux accordés par Réseau ferré de France (RFF) et la SNCF.

    Nous soutenons la mobilisation des usagers qui souhaitent un service public des transports de qualité et portons ces revendications auprès des représentants de l’Etat !

     

    Françoise Coutant

    Vice-présidente du conseil régional chargée des transports

    Porte-parole du groupe des élus régionaux Europe écologie Les Verts

     

     

  2. Discours au congrès du Parti Vert Européen : “Une certaine idée de l’Europe ”

     

     

    Cher-e-s ami-e-s,

    C’est avec beaucoup d’émotion et de plaisir que je m’adresse à vous ce soir, au moment du congrès européen de notre famille politique.

     

    Beaucoup d’émotion et de plaisir, parce que j’aimerais vous parler d’Europe, ce projet un peu fou d’unir politiquement des pays différents et rivaux sur tout un continent ; un projet qui nous tient tous tant à cœur, et à moi tout particulièrement, qui suis à la fois d’ici et d’ailleurs, et me sens européenne de cœur et d’esprit.

     

    Il y a une saveur particulière pour moi à évoquer la politique européenne. D’abord parce c’est par l’Europe que j’ai fait mes premiers pas en politique. Ce chemin qui me mène à vous ce soir a commencé il y a trois ans maintenant, avec la constitution des listes du Rassemblement Europe-Écologie pour les élections européennes. Je  n’étais qu’une jeune débutante en politique mais il n’y avait pas de meilleure école que de chausser les lunettes (vertes bien sûr) de la politique européenne pour comprendre et affronter les défis auxquels nous devons faire face.

     

    Je siège depuis plus de 2 ans maintenant à la présidence de la Commission du Développement au Parlement européen. Je m’y suis fait une certaine idée de l’Europe.

     

    J’aime l’Europe lorsqu’elle protège les pêcheurs de Guinée contre les intérêts de multinationales qui encouragent au pillage de la ressource.

     

    J’aime l’Europe lorsqu’elle se lève aux côtés des démocraties arabes naissantes comme en Tunisie.

     

    J’aime l’Europe lorsqu’elle défend sans relâche les droits de l’homme que ce soit sur son territoire, auprès du gouvernement israélien dans les territoires occupés ou bien même en France.

     

    Cette saveur particulière, c’est aussi la chaleur des amitiés nouées dans le combat politique européen. Je pense en particulier à celui qui pour nous tous ici, Français-es et Européen-ne-s, incarne une certaine idée de l’Europe, le rêve et l’idéal européen – il n’est pas là ce soir, en tout cas pas en chair et en os, mais d’une certaine façon, quand nous parlons d’Europe, son esprit de grand Européen plane quelque part au dessus de nous.

     

    Dany, s’il y a aujourd’hui un homme politique qui incarne le sens et l’idéal européens, toutes familles politiques et tous pays confondus, c’est bien toi !

     

     

    Et je suis fière d’avoir l’occasion de porter au cœur de la campagne présidentielle française les idées de la grande famille verte européenne et notre rêve commun d’une Europe fédérale, écologique et sociale.

    Parce que ce qui donne aussi cette saveur particulière à la politique européenne, c’est qu’elle est devenue le grand horizon politique essentiel, l’échelon pertinent pour l’action – malgré ses tendances technocratiques et ses lourdeurs institutionnelles.

    L’Europe est une construction qui nous dépasse, un projet encore jeune si on le compare à la construction de nos Etats nations modernes, mais tellement plus ancien si l’on considère le temps long et les origines de l’unité européenne.

     

     

    Parce que cette origine, c’est toujours la même : la guerre.

    La guerre et son cortège d’horreurs, de destructions, de viols, de pillages et de meurtres. La guerre qui excite, la guerre qui mobilise.

    «Quelle connerie la guerre». La guerre et sa poésie médiocre, son caractère exaltant et machiste pour tous ceux qui aiment à célébrer virilement “les orages d’acier” de Jünger, en faisant mine de trouver de la grâce aux alignements pathétique des « croix de bois » à la Dorgelès.

     

    En ce lendemain de célébration du 11 novembre, parler d’Europe, c’est plus que jamais parler de la paix.

    Parler d’Europe au lendemain du 11 novembre, c’est célébrer comme nous le faisons chaque année, les mutins de 1917, tous ceux qui ont osé se lever contre l’absurdité de cette guerre criminelle menée entre 1914 et 1918, qui a coûté la vie à presque dix millions d’hommes et blessé ou mutilé plus de vingt millions.

    C’est célébrer ceux qui ont refusé de mourir pour rien, dans la boue, l’horreur et l’indignité, sous les ordres imbéciles d’un commandement incompétent.

     

    C’est pourquoi je voudrais d’ores et déjà faire une proposition ici – elle est symbolique et ne changera pas la marche du monde ; mais elle permettra d’honorer ceux qui sont morts, au front, à l’arrière ou face aux pelotons d’exécution, de chaque côté des tranchées, à cause de cette absurde monstruosité qu’est la première guerre mondiale ; une proposition qui valorise ce que leur sacrifice a contribué à faire naître : le dégoût de la guerre.

     

    Je propose donc qu’on en finisse avec les commémorations militaires nationales du 11 novembre, qui de plus sont limitées aux vainqueurs de ce conflit, pour les remplacer par une “Journée européenne de la paix”, célébrée partout, et bien sûr fériée dans les pays qui le souhaitent.

     

     

    Cher-e-s ami-e-s,

    Quoi qu’on vous en dise ailleurs, parler d’Europe, c’est encore et encore parler de paix.

    La réconciliation des peuples européens, et tout particulièrement de l’Allemagne avec ses voisins, aura été le moteur principal du processus d’intégration européenne depuis 1945, offrant aux habitants de ce continent une chance historique d’envisager la paix dans laquelle ils vivent comme un acquis durable et non un compromis fragile soumis aux vents contraires de la scène internationale.

    Rendons-nous compte : pour la première fois depuis des siècles, la majorité des Européens n’ont jamais fait l’expérience directe de la guerre. En France, Lazare Ponticelli, le dernier ‘Poilu”, ultime survivant de la première guerre totale venue tremper le sol européen du sang de millions d’hommes, s’est éteint en mars 2010, centenaire et pacifiste.

     

    La leçon de la construction européenne c’est que la force du droit a remplacé le droit de la force.

     

    Dans les jeunes générations qui ne savent plus ce qu’est la guerre, heureusement, Qui mettra encore au crédit de l’Europe ce qui semble normal, que les Allemands et les Français ou les Allemands et les Polonais ne songent plus à se faire la guerre ? Après tout, c’est la paix qui est l’état normal. Et l’Union européenne est en ce sens un projet marqué par une grande maturité historique.

     

    Il y aura fallu pour cela commencer par bâtir des solidarités concrètes et lier les destinées de nations jadis ennemies dans le réalisme des intérêts économiques partagés et la mise en commun des appareils industriels stratégiques. De la CECA au traité de Rome, des premiers élargissements à la signature de l’Acte unique, de Maastricht à Lisbonne, nous avons progressivement construit un espace de paix et de prospérité partagées et de libre circulation par delà les frontières, aux dimensions d’un continent enfin réunifié.

    L’Europe a apporté la paix entre les peuples qui participent à sa construction.

     

    Sans bâtir d’Etat, l’Europe s’est néanmoins constituée en communauté politique, dotée de règles communes et d’institutions politiques communes. Ainsi les peuples d’Europe collaborent sur le plan économique et résolvent leurs conflits avec leurs « ennemis héréditaires » par des négociations et d’interminables discussions dans les administrations de Bruxelles ou dans les couloirs du Parlement européen. Ils ont renoncé à massacrer leurs voisins et, s’ils tentent encore d’imposer leur volonté, c’est par le compromis et la négociation.

     

    En tous cas, c’est une certaine idée de l’Europe. Car la réalité n’est hélas pas si rose… Les conflits et les rivalités n’ont pas disparus. Et je trouve qu’un vent mauvais souffle sur l’Europe. C’est le vent des crises. Alors que les défis gigantesques d’une crise multiple exigeraient des réponses communes, au moins conçues à l’échelle européenne, trop d’hommes et de femmes politiques cèdent à la tentation de croire en un salut seulement national. En ces temps d’interdépendance et de mondialisation, s’accrocher ainsi aux ombres de la souveraineté nationale n’est pas seulement renier l’esprit communautaire ; c’est surtout se condamner à l’impuissance politique.

    Depuis une décennie et la mauvaise surprise d’un certain jour d’avril 2002, les signes d’un glissement vers la droite radicale en Europe se font chaque année de plus en plus alarmants : Hongrie, Pays-Bas, Danemark, Suède, Finlande – on ne compte plus les pays dont le paysage politique est bousculé par l’émergence plus ou moins brutale ou spectaculaire de partis politiques très nationalistes et ouvertement xénophobes, voire racistes pour certains. En Suisse, Autriche, Italie, et dans ce pays même, leur installation durable dans la vie politique nationale et leur influence sur le débat public ont fini par se faire sentir à tous les niveaux de la société et parfois jusqu’au cœur des institutions et des partis politiques démocratiques, comme le démontrent régulièrement Nicolas Sarkozy et ses ministres de l’intérieur.

     

    Ces mouvements sont le signe que rien n’est acquis, que le spectre de la guerre n’a pas fini de hanter l’Europe.

    Vous le savez, il faut toujours se méfier des évidences. Et en particulier celle de la paix. La paix n’est pas plus une évidence que la santé. Et les crises que nous traversons peuvent tout à fait tout remettre en cause, un jour.

    Il est temps que nous prenions conscience de la force que représente une Union de 27 pays, un demi-milliard d’Européens, la première économie et le premier marché mondial, malgré les crises. Il est temps que nous soyons à la hauteur des enjeux.

    Qu’on me pardonne ce raccourci mais je veux simplifier pour que ce soit clair : de quoi cette crise financière qui secoue le navire européen depuis trois ans est-elle le signe ? Elle est le signe qu’aucun des pays qui compose l’UE et surtout la zone euro n’a encore bien pris conscience que l’union monétaire signifiait l’union économique et politique. Et les réponses à la crise financière aujourd’hui passent d’abord par remettre la finance à sa place, comme nous l’avons fait avec Pascal Canfin en faisant voter l’interdiction des CDS au Parlement Européen, mais aussi, mais surtout par une mutualisation de nos dettes et une réelle politique économique européenne.

    C’est pourquoi je veux porter dans le débat présidentiel français ces quatre premières propositions:

    1. La mutualisation des dettes par un marché obligataire européen des Eurobonds, et la création d’un trésor européen pour gérer ces Eurobonds et superviser la convergence fiscale des Etats membres ;
    2. Un plan européen crédible pour mettre fin au secret bancaire, aux paradis fiscaux et à l’évasion fiscale, au moins à l’intérieur du Marché commun. Il faudrait en outre geler les actifs placés dans les paradis fiscaux par les ressortissants de tous les Etats membres dont le budget est menacé par les fraudes massives, comme la Grèce ;
    3. Une révision juste du plan d’austérité imposé à la Grèce, avec des objectifs et un échéancier plus réalistes, et une meilleure répartition des efforts, en particulier de la part du plus grand propriétaire terrien de ce pays : l’Eglise orthodoxe, pourtant exemptée d’impôts ;
    4. Et surtout, un grand emprunt européen, tel que nous l’avions proposé lors des élections européennes, pour mettre fin au cycle des crises récurrentes depuis une décennie en mettant l’Europe sur la voie de la transition écologique : éducation, formation, réseaux de transports, technologies vertes, infrastructures énergétiques, recherche à grande échelle et projets scientifiques.

     

    Bien entendu, je suis consciente que ces propositions demandent pour certaines qu’on rouvre le chapitre des traités… Car depuis que la Cour Suprême allemande a donné sa lecture très rigide des textes européens, la mise en place d’un gouvernement économique ne se fera probablement pas à traité constant. C’est une occasion importante… Car c’est le 2ème chantier que je veux ouvrir : la question de la légitimité et de la démocratie européenne.

     

    C’était déjà clair auparavant, mais ce que la crise a particulièrement mis en lumière, c’est qu’il ne peut y avoir de projet européen partagé sans une véritable démocratie européenne. Je veux redonner tout son pouvoir et sa place centrale au Parlement Européen pour qu’il ne soit pas seulement l’accompagnateur des décisions européennes mais pour qu’il en soit l’acteur et le moteur.

     

    La construction d’une union politique européenne représente une occasion historique sans précédent pour faire sortir la démocratie de son cadre historique national et bâtir une réelle démocratie transnationale. La question de la gouvernance économique est indissociable de celle du contrôle démocratique.

     

     

    Certes, quand on parle des traités, les traumatismes de la campagne référendaire de 2005 se réveillent. Valmy pour les uns, Waterloo pour les autres, l’affrontement du TCE a laissé de profondes traces. Car très loin de la substance du texte, ce sont deux imaginaires antagonistes, deux perceptions des finalités et du sens de la construction européenne qui se sont cristallisés le soir du 29 mai 2005. Depuis, une partie de notre classe politique en a fait un élément fondamental de son identité et s’obstine à vouloir rejouer le match, comme de vieux supporters nostalgiques d’une gloire passée ; tandis que les autres s’empressent d’en dissimuler les séquelles derrière la grande comédie de l’unité, alors que subsistent des blessures internes.

     

    Mais qu’on ait voté “oui” ou “non” au TCE, on ne peut que constater le déficit de légitimité politique de la construction européenne aujourd’hui.

     

    Seule une réelle légitimation politique du projet européen par les citoyens pourra résoudre la crise persistante de confiance envers les institutions européennes.

     

    C’est pourquoi je propose de relancer un véritable processus constituant, pour doter l’Europe d’une Constitution digne de ce nom – c’est à dire d’un texte court et compréhensible par tous, commun à tous les Européens, rappelant les valeurs et les projets qui les unissent, décrivant les institutions et les droits qui les régissent et donnant une substance à la citoyenneté européenne qui reste pour l’instant une fiction.

     

    Ce texte tirera sa légitimité de sa ratification par un référendum européen à la double majorité des Etats et des citoyens. Les peuples qui auraient choisi de le refuser pourraient alors enfin poser en toute clarté la question de leur participation ou non à l’UE – et quitter une communauté qu’ils rejettent.

     

     

    La question de la légitimité démocratique de la construction européenne ne se réglera pas uniquement par des changements institutionnels, même les plus nécessaires et les plus justes.

     

    Je crois qu’il faut par excellence rendre aux Européens les moyens de décider de leur avenir. Et cela passe par une vraie politique économique européenne.

     

    La première des politiques économiques, c’est de la rendre aux citoyens. C’est pour cela que je propose que dès l’année prochaine, les objectifs du Pacte de Stabilité soient remplacés par un Pacte de Solidarité Ecologique et Sociale, qui ne se contente pas d’avoir l’oeil rivé sur l’inflation mais qui attende aussi une véritable politique de l’emploi et de la baisse des inégalités. La justice sociale ne doit pas être la variable d’ajustement de l’Europe, elle doit en être la condition et l’objectif.

     

    Mais ne nous trompons pas : nous ne construirons jamais la justice sociale et la transition écologique en restant repliés sur l’Aventin de nos frontières. Ceux qui nous font croire que l’ennemi est ailleurs, voulant dresser des murs plutôt que des ponts se trompent de combat. Une politique économique juste, c’est celle là qui a l’ambition de faire la solidarité à l’échelle européenne et qui vise clairement à changer de modèle. C’est pourquoi je propose d’instaurer une préférence sociale et environnementale. Pour nous, ça n’est ni la nationalité, ni la taille du marché qui fait la différence mais bien la qualité. Celui qui produit à proximité, en respectant nos critères écologiques et sociaux devra être soutenu et protégé.

     

    Pour sortir de la crise, l’Europe a besoin d’un outil industriel performant et conquérant, tourné vers l’avenir. Cela signifie des investissements. Dans les outils et les méthodes de production, dans la qualité et l’adaptation aux nouveaux besoins de nos économies, et dans la formation au long cours des ingénieurs et des ouvriers

     

    Or alors même que les usines concernées étaient parmi les plus rentables du groupe mondial Arcelor Mittal, ces investissements n’ont jamais été réalisés ; est-ce un problème d’argent ? Grâce à une niche fiscale belge, les « intérêts notionnels », M. Mittal ne paye pourtant pas d’impôts sur ses usines en Belgique : en 2009, après impôts, Arcelor Mittal a réalisé un bénéfice net de 1,3 milliard. Impôt payé : 496€.

     

    En 2010,  bénéfices net : 1,39 – impôts 0 €. Il a donc largement les moyens de mettre en œuvre une véritable stratégie industrielle locale.

     

    Liège ici, Gandrange là – j’y suis allée à Gandrange l’année dernière. J’y ai vu la détresse des syndicalistes, trahi-e-s par les promesses creuses et les mensonges de Sarkozy, laissé-e-s pour compte dans les calculs de rentabilité financière qui tiennent lieu de stratégie industrielle à Mittal comme à tant d’autres.

     

    J’ai vu qu’avec les investissements adaptés, en éco-production, en formation, en innovation technologique, il y a un avenir pour ces sites et pour ceux qui les font vivre. La désindustrialisation de l’Europe n’est pas une fatalité imposée par la mondialisation.

     

    C’est pourquoi, plutôt que de se replier derrière des barrières protectionnistes inutiles, je propose la création d’un pôle industriel européen. Car la puissance publique doit se substituer à la défaillance privée. Et cela doit se faire au niveau européen. Ce pôle pourrait être l’un des premiers projets financés par un financement commun européen.

     

    Et puis ce sera l’occasion d’introduire enfin cette fameuse assiette fiscale européenne consolidée dont la Commission parle depuis 2001 au moins, et dont on commence seulement à envisager l’introduction avec ô combien de précaution tellement nous avons peur d’effrayer tous ces grands industriels qui prétendent défendre les emplois en Europe. Mais eux ne s’embarrassent pas de ces détails : ils font jouer la concurrence fiscale entre les Etats membres, menacent à tout bout de champ de délocaliser leur production au détriment même de la mise en en œuvre de réelles stratégiques industrielles, privilégiant le court terme et la rentabilité financière à toute vision économique durable.

     

    Il est temps que nous cessions de trembler devant la capacité de nuisance de quelques grands patrons pour prendre nos responsabilités et offrir à tous, ouvriers, ingénieurs, patrons, politiques, tous ceux qui croient encore dans l’avenir industriel européen une chance de construire cet avenir. Cette chance elle commence avec les usines d’Arcelor-Mittal.

     

    L’Europe doit devenir notre réponse à la mondialisation. Mais pour cela nous avons besoin d’une Europe, surtout de la Commission européenne, qui se pense en « puissance publique », pas en Gentil Organisateur des clubs de vacances de chefs d’Etat et de gouvernements. Nous avons besoin d’une Europe qui fasse son travail d’initiative et de responsabilité.

     

     

    C’est par les investissements qu’on sortira de la crise, pas par les plans d’austérité cumulés. Et tout particulièrement des investissements dans la lutte contre le dérèglement climatique, évidemment. Tout cela est lié au pôle industriel européen. Pour remplir nos objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre, nous avons deux options : laisser la désindustrialisation progressive de l’Europe déplacer les émissions vers d’autres territoires moins contraignants. Ou investir massivement dans la transformation écologique de notre appareil productif.

     

    C’est pourquoi je propose en premier lieu que les objectifs européens de réduction d’émissions de CO2 soient maintenus avec force et détermination.

     

    L’Europe a longtemps fait preuve d’initiative et même parfois d’audace en matière d’environnement. Cette préoccupation n’était pas prévue par les premiers traités, mais parce qu’il s’agit par excellence de défis transfrontaliers qui concernaient directement l’intérêt général communautaire, l’UE s’est assez rapidement dotée d’une politique environnementale, mettant bientôt la défense de l’environnement  et le développement durable explicitement dans les objectifs des traités.

     

    Il est primordial de pouvoir renouer le fil de cette partie de l’histoire de l’Europe si ambitieuse pour l’environnement.

     

     

    C’est pourquoi je propose que nous commencions à batir l’Europe des biens communs. Une Europe qui protège ses ressources naturelles ici contre leur épuisement et leur prédation, mais aussi partout dans le monde. C’est cette Europe qui devra entamer d’une seule voix les discussions au Sommet de Rio +20, avec l’ambition de faire passer la planète à l’heure de la transition écologique.

     

    C’est ainsi que nous pourrons prétendre influencer nos partenaires : par la combinaison d’objectifs ambitieux et une stratégie industrielle et  économique ambitieuse.

     

     

    Cher-e-s ami-e-s,

    Le monde a besoin d’une Europe sûre de ses choix, avec les moyens de ses ambitions. Pas d’un club de vieilles nations frileuses qui se rapprochent pour avoir l’illusion d’être encore grandes.

    Le monde a besoin d’une Europe forte et solidaire, qui parle d’une seule voix à Washington, à Delhi ou à Pékin et joue son rôle sur la scène internationale. Pas d’une bande d’acteurs égocentrés uniquement préoccupés par leur image et en compétition les uns les autres.

    Le monde a besoin d’une Europe en paix, porteuse et faiseuse de paix. Pas d’un continent déchiré par les conflits nationaux, capables d’entraîner toute la planète par deux fois dans les ravages de la guerre.

     

    Pour conclure, j’aimerais revenir sur le fondement du projet de construction européenne : la paix. La promesse de paix continue chaque jour de se construire, à commencer dans les Balkans.

     

    Tirant de son expérience historique et des valeurs de sa civilisation, l’Europe prétend défendre l’idée de la paix dans le monde. Mais il reste encore du chemin pour que les valeurs qu’elle affiche haut et fort dans les fameux critères de Copenhague soient défendues de la même façon et avec la même vigueur partout. Trop souvent des logiques mercantiles et prédatrices prennent le pas sur les logiques de développement et de défense des droits de l’homme.

     

     

    Amis de toute l’Europe, c’est à l’heure où nous traversons sa crise la plus grave que nous avons le plus besoin de l’Europe. L’heure n’est plus aux discours théoriques et aux postures, aujourd’hui c’est chaque citoyen et chaque citoyenne d’Europe qui a besoin d’une Europe fédérale et solide.

     

    Je pense à ce jeune homme grec qui chaque jour se lève en se demandant si nous avons enterré son avenir.

     

    Je pense à cette femme polonaise qui attend que l’Europe renoue avec la prospérité mais amène aussi la solidarité.

     

    Je pense à cet homme russe qui n’a plus vu depuis trop longtemps la démocratie et attend de ses voisins européens, le courage de s’indigner.

     

    A tous ceux là, j’ai envie de dire aujourd’hui nous sommes là, mais nous ne sommes pas là juste pour vous, nous sommes là parce que devons réussir ensemble. L’Europe nous allons la faire avec vous, pour vous, avec nous, avec moi.

     

    (seul le prononcé fait foi)

     

  3. Eva Joly / Henri Guaino : « Qu’est-ce qu’être français? »

    À l’invitation de France Inter, Public Sénat, Le Monde et Dailymotion, Eva Joly et Henri Guaino (conseiller spécial de Nicolas Sarkozy) se sont confrontés sur la question de la citoyenneté française, dans le cadre des “Grands débats de la présidentielle”.

     

     

    Téléchargez le projet de budget pour 2012 (14 pages) en cliquant ci-dessous

  4. Un budget pour 2012 : un new deal écologique et social

    Je suis heureuse  de vous présenter ce que nous, les écologistes, présenterions comme projet de loi de finances si nous étions au pouvoir.

    J’ai demandé à nos experts et à nos parlementaires, de préparer un véritable contre-budget face à celui présenté par le gouvernement. Je suis la première candidate à l’élection présidentielle à me livrer à cet exercice, cela fait partie pour moi de la nouvelle pratique du pouvoir que nous proposons : dire ce que l’on fait, faire ce que l’on dit.

    Téléchargez le projet de budget pour 2012 (14 pages) en cliquant ci-dessous

    La crise que nous traversons est exceptionnelle par sa brutalité et sa globalité. Elle remet en cause les fondements mêmes du système sur lequel repose l’économie mondiale depuis la Seconde Guerre mondiale. L’urgence n’est donc pas de changer le pansement mais  de penser le changement.

     

    Nicolas Sarkozy n’apporte aucune solution. C’est un pompier pyromane. Nous avons depuis 2007 assisté à un véritable assèchement de la puissance publique. L’hôpital a été sacrifié, l’éducation saignée et les collectivités locales rackettées. Pendant ce temps, l’endettement public n’a cessé de s’alourdir à coups de cadeaux fiscaux aux plus riches des Français et de projets irréalistes et dispendieux.

     

    Le budget qu’il nous présente aujourd’hui consiste tout simplement à faire payerà la grande majorité des Français les frais de la politique inefficace qu’il a menée. Il repose par ailleurs sur une vision fantaisiste de la réalité économique de notre pays en pariant toujours sur le mythique retour de la croissance.

     

    Après avoir  été le président de l’endettement de la France, il veut être aujourd’hui le président de l’austérité. Cette voie est une impasse. Ajouter aujourd’hui de l’austérité à la dette, c’est ajouter demain de la dette à l’austérité. Et ajouter de la crise à la crise. L’exemple grec devrait en faire réfléchir beaucoup.

     

    Il existe pourtant un chemin pour sortir notre pays et l’Europe de la crise, sans attendre une mythique croissance, et pour nous permettre de retrouver une prospérité partagée.

     

    Le budget que je vous présente aujourd’hui est une alternative réaliste et responsable aux hypothèses mensongères et aux propositions austères  du gouvernement.

     

    C’est un budget réaliste. On ne peut miser comme le font l’ensemble des forces politiques traditionnelles de notre pays sur le retour d’une hypothétique croissance. Le scénario que je vais vous présenter est bâti sur l’hypothèse de croissance , la plus restrictive, celle de l’OFCE c’est-à-dire 0,8% de croissance. L’année dernière alors que j’avais présenté un budget alternatif, basé sur une croissance de 1,5% de croissance, certains m’avaient considérée comme pessimiste. Au contraire aujourd’hui, telle est la réalité à laquelle nous faisons face. Il est temps de cesser de mentir aux Français, car tous ceux qui promettent 2% ou 2,5% de croissance augmenteront la dette sans le dire, qu’ils soient de droite ou de gauche.

     

    A ce propos permettez-moi de dire une chose essentielle : les écologistes sont responsables face à la dette. Tout d’abord parce qu’elle ne fait que transmettre demain aux générations futures le fardeau auquel nous ne voulons pas faire face aujourd’hui. Ensuite parce qu’elle nous empêche de mener à bien les politiques d’avenir dont notre pays a besoin.

     

    Mais pour faire face de manière réaliste à l’endettement, il nous faut refuser les dogmes. Le premier dogme, c’est celui de la règle d’or, inefficace économiquement et absurde politiquement, qui voudrait graver dans le marbre une politique économique. Le second, c’est celui qui voudrait faire d’une date un horizon indépassable. Nous ne sommes pas en capacité de promettre qu’en 2013 ou en 2014, nous pourrons en avoir fini avec le poids de la dette. Mais je prends ici l’engagement d’une sortie réaliste du déficit, sans le faire peser sur les citoyennes et les citoyens, le réduisant d’au moins 1% par an.

     

    C’est un budget responsable, également, dans l’accomplissement des missions de la puissance publique. Le rôle de la collectivité, c’est de préparer l’avenir, de protéger les citoyens, d’assurer la paix publique et la solidarité.

     

    En ce sens, c’est aussi un budget pour la transition écologique de la société. Il nous faut investir massivement, en effet, pour une société plus sobre, plus efficace, plus durable et une économie moins vulnérable aux chocs énergétiques. Nous pouvons mobiliser dès cette année 15 milliards d’euros supplémentaires.

     

    Je pense en particulier à l’équipement des logements pour les rendre plus économes en énergie. Je propose ainsi que, dès 2012,  l’équivalent de 315 000 logements soient ainsi rénovés. Je propose que, dès 2012, 150 000 logements sociaux soient construits sur les normes les plus élevées d’efficacité énergétique.

     

    Plus globalement, notre projet de budget prévoit la création de centaines de milliers d’emplois durables et non délocalisables, grâce aux aides de l’Etat envers les entreprises qui investissent dans la conversion écologique de notre société. Les PME pourront également  bénéficier de davantage d’aides à l’amélioration des conditions de travail de leurs salariés.

     

    Un budget réaliste, un budget responsable, mais aussi un budget plus juste.

     

    Nous voulons sanctuariser les services publics : l’école, l’hôpital, la justice doivent être protégés pour permettre aux Français de vivre dans une société apaisée. A la casse du service public mise en place par Nicolas Sarkozy, j’oppose une véritable restauration des biens communs. Il nous faudra plus de place en crèches, plus de transports en commun, une meilleure alimentation pour les enfants à la cantine.

     

    Nous voulons faire le choix d’une véritable qualité de vie pour toutes et tous. Il est possible de la retrouver dès  2012.

     

    Enfin, la fiscalité doit être à son tour remise au service de tous les citoyens. Par exemple, nous disposerons de deux milliards d’euros supplémentaires en créant deux nouvelles tranches d’impôt sur le revenu : 60% pour les revenus au-delà de 100 000 euros par an et 70% pour les revenus au-delà de 500 000 euros par an.

     

    Une fiscalité au service de toutes et tous, c’est aussi nous mettre enfin sur la voie d’une fiscalité écologique. Nous voulons en cinq ans, hisser la France au niveau du Danemark, qui est aujourd’hui le meilleur élève de l’Europe en matière de fiscalité écologique. Cette grande réforme fiscale devra dès 2012 comprendre notamment une taxe sur les énergies non renouvelables, fixant le prix du carbone à 36 euros la tonne de CO2 comme l’avait proposé dans son rapport Michel Rocard.

     

    Là encore, il ne s’agit pas de pénaliser les plus défavorisés, mais d’engager la transition écologique en incitant les citoyens au changement nécessaire et en organisant la nécessaire redistribution écologique, en instaurant des chèques verts , qui aideront les couches les plus défavorisées à financer les investissements nécessaires au changement.

     

    Ce projet de budget préfigure le new deal écologiste qui assurera en même temps un développement durable, une solidarité réaffirmée et une puissance publique efficace et responsable. C’est un projet ambitieux. C’est un changement important. Nous proposons tout simplement de faire dès 2012 ce que d’autres nous proposent de faire en cinq ans.

     

    Si je suis élue Présidente de la République, tel est le chemin que je proposerai aux Français, un chemin de vérité, un chemin d’ambition, le chemin du changement juste.


  5. Déclaration d’Eva Joly le 11 novembre 2011, devant le mur de la paix, en hommage aux mutins de la guerre 14-18

    Chers ami-e-s je ne suis pas ici par hasard.  Alors que dans tous les villages de France on commémore les soldats tombés sur le champ de bataille, j’ai décidé consciemment que ma place était avec vous et au côté de mes amis verts allemands et de toute l’Europe pour honorer le sort des mutins sacrifiés de 1917. Ces hommes  considérés comme des traitres à leur patrie, la France,  n’étaient ni des pacifistes, ni des révolutionnaires dans leur immense majorité. C’étaient des soldats du rang qui, sous l’uniforme, restaient des citoyens et protestaient contre leur massacre organisé par un Etat-major irresponsable et criminel.

     

    En 1917, ils en avaient assez des boucheries, Ils en avaient assez d’être traités comme du bétail. Et ils se révoltèrent contre l’injustice. En novembre 1998, Lionel Jospin a prononcé une parole historique et courageuse pour les mutins de 1917 : »Que ces soldats, désignés pour l’exemple, réintègrent pleinement notre mémoire collective nationale ». En effet ces hommes en 1917 n’ont, en se révoltant, qu’essayé de sauver leur vie et celle de leurs camarades. Ils luttèrent contre ces bourreaux que furent pour des millions d’hommes les généraux tels Pétain ou Nivelle et encore plus les hommes politiques qui avaient décidé cette guerre pour le profit.
 Ces hommes condamnés à mort en 1917 furent plus courageux et dignes que bien des héros officiels qui donnent leur nom à nos rues.

     

    Je veux ici dire trois choses :

    Premièrement, la lutte pour la réhabilitation des victimes des tribunaux militaires d’exception n’est pas une lutte contre l’armée ou contre la guerre en général, c’est un combat pour le droit et la justice.  Il n’est pas ici question de  chercher à réécrire l’histoire ou à l’instrumentaliser, mais au contraire de partager une mémoire apaisée. J’invite solennellement la République Française à reconnaître les soldats condamnés pour l’exemple comme des soldats de la grande guerre à part entière, comme des “poilus” comme les autres, de façon à permettre que leurs noms puissent être légitimement inscrits sur les monuments aux morts des communes de France. Près d’un siècle après, je propose la révision judiciaire de condamnations injustes dont ces innocents ont été victimes. Je dis aussi que les soldats indigènes, maghrébins, africains, indochinois des troupes coloniales ne doivent pas rester des victimes anonymes et être reconnus et honorés comme tous les autres.

     

    Deuxièmement, combattant pour une Europe de paix et dénucléarisée, nous devons être fidèle à l’esprit de ces hommes qui ont trouvé la force de se révolter contre une société qui exigeait leur mort, d’hommes qui avaient compris que la rebéllion contre une guerre qui ne profitait qu’aux puissants était juste, d’hommes dont le seul crime fut d’avoir repris le cri de Jaurès : « Paix aux peuples et guerre à la guerre ». “Guerre à la guerre”, cela suppose aujourd’hui de démanteler les bases militaires françaises en Afrique et à Abu Dhabi. “Guerre à la Guerre” signifie que les troupes de la coalition et tout d’abord les troupes françaises sortent immédiatement du bourbier d’Afghanistan. “Guerre à la Guerre” suppose la sortie du nucléaire militaire. Là aussi l’Europe et la France doivent donner l’exemple. L’Europe doit devenir une zone dénucléarisée. Elle doit appliquer une politique de désarmement et construire une défense fédérale européenne, qui ne soit pas soumise à l’OTAN.

     

    Troisièmement, le 11 novembre doit être remplacé par une journée européenne pour la paix. L’armistice est encore trop souvent considéré comme le jour de la défaite de l’Allemagne et de l’empire austro hongrois. Mais au delà des réfractaires à la guerre, des dizaines de millions de victimes de cette guerre appartiennent dans l’immense majorité au peuple européen. Cette boucherie a enfanté la barbarie du XXème siècle. L’Europe c’est d’abord et avant tout le sentiment de rejet des deux guerres européennes qui ont ravagé le monde. C’est pourquoi nous devons, malgré la crise, le chômage, la précarité, oser construire l’Europe, la renforcer, la transformer en un espace permanent de coopération et de paix. Arrêtons de chercher des boucs émissaires, un jour les immigrés, l’autre les musulmans ou les turcs, et un troisième les grecs. Cinq jours avant son assassinat, Jaurès démontrait que chaque pays et notamment la France avait sa part de responsabilité dans le cauchemar que l’Europe s’apprêtait à vivre. Le 11 novembre comme le 14 juillet appartiennent à tous les citoyens et pas seulement aux puissants qui réécrivent l’Histoire.

     

    Cher-e-s ami-e-s , les sacrifiées mutins de toute l’Europe  ne sont pas morts pour rien. Ils ont, dans le sang, forgé, contre cette guerre infâme, l’espérance européenne.

     

    (Seul le prononcé fait foi)

  6. Vers une Europe sociale, fédérale et unie : le 4è congrès du Parti Vert Européen

    Ce week-end, se tient à Paris à la Maison de la Chimie, le 4è congrès du Parti Vert Européen. Trois jours d’ateliers et de débats qui réunissent plus de 500 délégués de plus de 30 pays.
    Eva Joly y interviendra le samedi 12 novembre à 16h00, au lendemain de l’hommage aux mutins de la Première Guerre Mondiale.

     

    Aux mutins de la Première Guerre mondiale

    Les militant-es et les élu-es d’EELV Paris organisent le 11 novembre, depuis plusieurs années, une cérémonie d’hommage aux mutins de la Première Guerre mondiale. Cette année,  l’hommage aura lieu en présence d’Eva Joly, candidate EELV à l’élection présidentielle, d’une délégation internationale du Parti Vert européen* et de membres de l’Union Pacifiste de France.
    Alors que l’Europe est aujourd’hui fragilisée par la crise de l’euro, les divisions entre grandes puissances et les égoïsmes nationaux, les mutins de la Première Guerre mondiale nous rappellent que le projet européen est né du refus par les peuples de guerres absurdes.
    Pensons à ces milliers de militaires qui refusèrent de participer au massacre du Chemin des Dames (offensive du général Nivelle au printemps 1917) dont une partie fut fusillée après passage en cour martiale, à ces soldats britanniques et allemands osant réveillonner sur la ligne de front en 1914, ou à Louis Lecoin, qui fut emprisonné dès 1913 pour avoir appelé à l’insurrection en cas de déclaration de guerre. Le projet européen, ce n’est pas que l’échange du charbon et de l’acier, pas plus qu’une monnaie commune. Le projet européen, c’est le message des mutins : « A bas la guerre ».

     

    Toutes proportions gardées, les mutins de la Première Guerre mondiale nous rappellent aussi que la désobéissance civile aux ordres les plus cruels est un devoir de citoyen, quand l’État envoie aujourd’hui en France les forces de l’ordre pour expulser des sans-papiers ou déloger des familles Roms. Face à la barbarie de nos sociétés actuelles, à une spéculation effrénée pour le profit de quelques-uns, à la multiplication des plans sociaux, n’oublions pas le message des mutins : « crosse en l’air » quand cela devient insupportable.
    Lors du Conseil de Paris des 20 et 21 octobre 2008, les élu-es écologistes ont déposé un vœu pour que la Ville rende hommage à ces citoyens exécutés pour s’être opposés aux ordres iniques de leur état-major. Une exposition à l’Hôtel de Ville et un colloque associé seront organisés en 2013.

    En attendant, une gerbe en hommage aux mutins sera déposée devant le mur de la Paix du Champ de Mars ce vendredi 11 novembre à 11 heures.

    Le Parti Vert Européen, symbole d’une Europe fédérale, sociale, unie

    Le PVE, c’est ce projet un peu fou d’unir politiquement des pays différents et « rivaux » sur tout un continent  et au delà…LE PVE c’est une vision de l’Europe, une Europe fédérale, écologique et sociale.

    L’Europe est une construction qui dépasse les citoyens, un projet encore jeune si on le compare à la construction de nos États nations modernes, mais tellement plus ancien si l’on considère le temps long et les origines de l’unité européenne. Eva Joly fait le choix d’une Europe unie, forte, sociale dans laquelle se retrouve les citoyens et citoyennes du continent.

    Depuis une décennie et la mauvaise surprise d’un certain jour d’avril 2002, les signes d’un glissement vers la droite radicale en Europe se font chaque année de plus en plus alarmants : Hongrie, Pays-Bas, Danemark, Suède, Finlande.
    Eva Joly et Europe Ecologie les Verts font un autre pari celui d’une Europe ouverte, démocratique, sociale.

    De vendredi à dimanche 13 novembre le Parti Vert Européen se réunit à Paris pour continuer de poser les pierres d’une Europe fédérale.

     

     

    Pendant ces 3 jours, vous pourrez en suivre les avancées via les réseaux sociaux (Twitters @sav_evajoly et @EELV) et en retransmission vidéo sur le site www.evajoly2012.fr et le site www.EELV.fr

  7. Eva Joly aux 5e Assises Internationales du Journalisme à Poitiers

    Les écoles de journalisme, associations professionnelles, organisations syndicales, éditeurs, institutions partenaires (ministère de la communication, agglo de Poitiers, Conseil Général de La Vienne et Conseil Régional) ont accueilli, mercredi 9 novembre, Eva Joly.

    Eva Joly et Edwy Plenel

    Notre candidate était invitée à débattre avec Edwy Plenel de «  Quelle démocratie ? » devant un large public au TAP de Poitiers de 18h à 19h. Une grande salle très bien garnie, attentive. Edwy Plenel puis Eva Joly, petite bronchite vaillamment surmontée, ont imprimé un rythme lent fait de longues interventions qui permettaient d’aller au fond du sujet. Après une description sévère de ce qu’est devenue notre démocratie au regard de sa construction depuis Montesquieu en passant par le meilleur de la Révolution : un homme (on dirait maintenant une personne), une voix… La France de Nicolas Sarkosy atteint des sommets de dysfonctionnements.

    Mais nombreux sont ceux installés de longues date dans notre République devenue « monarchique »

    Eva Joly et Edwy Plenel dont on a eu bien du mal à distinguer d’éventuelles divergences de point de vue ont décrit ce que pourrait être un nouvel équilibre entre les pouvoirs politiques, judiciaires et médiatiques.

    Quelques exemples de remèdes sont proposés par Eva Joly 

    – Pour les nominations des grandes directions de l’audiovisuel public, une entité indépendante à construire entre représentants du public, professionnels et représentants de l’État.
    Mais le chef de l’État et les présidents des Assemblées seraient écartés de ces nominations.

    – Concernant la presse ou l’audiovisuel privé, l’interdiction pour toute entreprise dont l’essentiel des revenus provient de la commande publique d’être majoritaire au capital. On pense à Bouygues, Dassault ou Bolloré !

    – La disparition de la plainte en diffamation apparaît aussi comme une saine mesure qui obligerait les personnes publiques à répondre par un argumentaire plutôt que par des procédures judiciaires longues, coûteuses et qui ne permettent pas le débat transparent, d’autant que nombre de sources sont couvertes par le secret d’État ou autres dispositifs ( 25 ans pour le Conseil Constitutionnel…) Eva Joly est l’objet de 6 plaintes en diffamation dont l’objectif est la mise sous pression, le coût en finances et en temps…

    – La disparition du droit de réserve pour les fonctionnaires, avec des limites adaptées aux métiers mais concertées serait aussi une source de transparence pour la démocratie.

    – Retenons enfin que dans de nombreux pays d’Europe, les frasques de certains ministres ou grands élus conduiraient à la démission immédiate. Le cumul des mandats est aussi un mal bien français. Ce qui a amené le maire PS de Poitiers à réagir (question de la salle), avec embarras. D’après Hollande, une loi serait votée sur le cumul et il faudrait lier ce problème à celui du statut de l’élu.  On attend de voir…

    Jean-Luc Mélanchon et Nicolas Demorand

    Suite à ce débat d’une heure, c’était au tour de Jean-Luc Mélenchon et de Nicolas Demorand d’échanger sur la même question. Notons un rythme plus soutenu par des questions de N. Demorand devenu journaliste de presse à Libé mais qui a gardé le rythme radiophonique en tête, mais des réponses moins approfondies par la propension de J-Luc Mélenchon a vouloir faire un bon mot ! Intéressant quand même !

    De cet échange complémentaire au premier, je retiendrai que de même que les radios libres n’ont pas donné toutes les espérances suite à la reprise en main par les grands groupes, Internet qui peut être une formidable source de transparence peut faire connaître la même déviance tragique pour la liberté d’expression : ainsi Nicolas Demorand a-t-il indiqué que Apple sur sa nouvelle application ne souhaitait reverser que 30% des revenus abonnés sans que les organes de presse ne puissent connaître leurs abonnés et être en lien direct avec eux : une condition sine qua non pour faire vivre cette presse dans l’échange avec ses lecteurs et dans la transparence économique.

    La réponse du Groupement d’Intérêts Économiques de la presse écrite française, sauf 2 organes en difficulté économique : refus d’aller sur cette plate-forme qui reste donc vide… un beau bras de fer en vue…

    La transparence, source de liberté ?…
    Peut-être la question des prochaines Assises Internationales du Journalisme !…

    Ressenti : Jean COLLON, porte-parole EELV79

    En savoir plus :
    journalisme.com
    Article NR

     

     

  8. Budget 2012 : un new deal écologique et social

    La crise que nous traversons est exceptionnelle par sa brutalité et sa globalité. Elle remet en cause les fondements mêmes du système sur lequel repose l’économie mondiale depuis la Seconde Guerre mondiale. L’urgence n’est donc pas de changer le pansement mais  de penser le changement.

    Nicolas Sarkozy n’apporte aucune solution. C’est un pompier pyromane. Nous avons depuis 2007 assisté à un véritable assèchement de la puissance publique. L’hôpital a été sacrifié, l’éducation saignée et les collectivités locales rackettées. Pendant ce temps, l’endettement public n’a cessé de s’alourdir à coups de cadeaux fiscaux aux plus riches des Français et de projets irréalistes et dispendieux.

    Le budget qu’il nous présente aujourd’hui consiste tout simplement à faire payer à la grande majorité des Français les frais de la politique inefficace qu’il a menée. Il repose par ailleurs sur une vision fantaisiste de la réalité économique de notre pays en pariant toujours sur le mythique retour de la croissance.

    Après avoir  été le président de l’endettement de la France, il veut être aujourd’hui le président de l’austérité. Cette voie est une impasse. Ajouter aujourd’hui de l’austérité à la dette, c’est ajouter demain de la dette à l’austérité. Et ajouter de la crise à la crise. L’exemple grec devrait en faire réfléchir beaucoup.

    Il existe pourtant un chemin pour sortir notre pays et l’Europe de la crise, sans attendre une mythique croissance, et pour nous permettre de retrouver une prospérité partagée.

    Le budget que je vous présente aujourd’hui est une alternative réaliste et responsable aux hypothèses mensongères et aux propositions austères  du gouvernement.

    Lire la suite

     

  9. Manif contre le projet de maternité porcine

    Didier Coupeau, secrétaire régional Poitou-Charentes, Jean Collon, délégué régional aux élections, Virginie Léonard, secrétaire départementale Deux-Sèvres ainsi que d’autres membres d’EELV ont répondu à l’appel de Bon Vent le 5 novembre 2011.

    500 personnes sont venues réaffirmer leur volonté de s’opposer à l’implantation d’une maternité porcine géante – 1028 truies – de Luzay.Soutenue par des municipalités et des associations dont Deux-Sèvres Nature Environnement qui seront également co-plaignantes, Bon Vent mène une action en justice pour annuler l’autorisation accordée par la préfète.

    EELV soutient, depuis le début, l’action de l’association Bon Vent en participant en 2010 à une manifestation, en apportant une déposition à l’enquête publique, en participant aux réunions organisées par l’association. Yannick Jadot s’est lui-même engagé sur ce dossier.

  10. Eva Joly manifeste contre les paradis fiscaux

    Dans le cadre de l’altersommet, Eva Joly a participé ce matin à l’action unitaire de toutes les organisations altermondialistes exigeant la fin des paradis fiscaux. Les militants ont convergé vers la frontière monégasque, ce paradis fiscal voisin.
    La manifestation fut paisible et festive pour dénoncer l’évasion de milliards d’euros vers les paradis fiscaux, avant d’être bloquée à un kilomètre de la principauté par un important barrage de police.

    Voir le site evajoly2012

     

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