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  1. Mensonges sur les chiffres de la sortie du nucléaire : EELV répond à Proglio

    Suite aux mensonges d’Henri Proglio sur la sortie du nucléaire, la commission énergie d’EELV a produit un document pour lui répondre point par point, chiffres à l’appui.Réponse à M. Proglio – Commission Énergie EELV Novembre 2011

  2. Invitée de Jean-Michel Aphatie sur RTL

    Ce matin, Jean-Michel Aphatie est avec la candidate EELV à la présidentielle. Eva Joly, jeudi dernier vous avez subitement renoncé à débattre avec Jean-François Copé sur France 2, puis vous avez annulé tous vos autres rendez-vous de campagne, et vous avez disparue. Vous êtes de retour dans votre campagne électorale depuis hier, une interview dans Le Monde, une interview hier soir sur France 2, et ce matin sur RTL. Cette disparition/réapparition était-elle le fruit d’un coup de colère ou d’un calcul tactique ?

    Elle était le fruit d’une situation qui pour moi était insupportable. Un coup de colère ; l’accord avait été conclu, et c’est dans la norme, tous les partis politiques concluent des pactes et des compromis, ça je l’acceptais. Mais ce qui était pour moi totalement innaceptable, c’était l’intervention d’Areva dans cet accord, qui obtenait qu’on biffe un paragraphe qui ne leur convenait pas sur la filière du MOX. Comme vous le savez j’ai combattu les lobbys et l’emprise excessive des multinationales depuis au moins quinze ans, et voir que ça se faisait aussi ouvertement, que la réalité de la vie politique, c’était qu’Areva avait l’ambition d’interférer, j’ai trouvé ça absolument insupportable. Je n’ai pas voulu que ma parole puisse être instrumentalisée dans ce débat, et je ne voulais pas non plus intervenir dans ce que j’espérais être les dernières rondes de négociations pour rétablir ce paragraphe. Je n’ai pas pu faire le débat avec monsieur Copé ce jeudi, parce qu’on aurait pas parlé d’éthique en politique, on n’aurait parlé que de l’accord et des problèmes qu’il posait.

    À deux reprises hier vous avez dit que l’accord passé entre les Verts et le Parti socialiste ne vous faisait pas rêver. C’est donc un mauvais accord.

    Je ne dis pas que c’est un mauvais accord. Je pense que les négociateurs ont fait un travail remarquable pour faire l’accord le meilleur possible dans ces circonstances, mais ça ne veut pas dire qu’il porte tout le programme écologiste. C’est un socle qui fait qu’on peut avoir un groupe de députés lors des élections législatives mais ça ne fait évidemment pas le programme présidentiel.

    Donc ça n’est pas un mauvais accord, donc c’est un bon accord.

    Non, c’est trop simpliste. Je regrette vraiment que nous ne soyions pas allés au bout de la logique pour dire « nous allons sortir du nucléaire », parce que seule la décision de sortir du nucléaire va permettre la réindustrialisation et de vraiment changer de siècle et partir vers l’énergie renouvelable, qui seule peut assurer notre avenir en toute sécurité, et les emplois qui vont avec.

    Donc vous regrettez que l’accord ait été conclu.

    Non, c’est un compromis. Nous ne pouvons pas obtenir gain de cause sur tous les points, et cet accord a eu l’intelligence de ne pas camoufler nos désaccords, mais de les acter.

    Dépêche AFP hier, 21:11 : « Eva Joly de retour, s’en prend à François Hollande, et irrite dans son parti ». Il y a des citations : « Tout le monde est énervé à la direction d’EELV, elle ne dit pas un mot pour positiver l’accord, en gros elle dit ‘à elle les valeurs, aux autres la tambouille’ ». Vous avez un problème aujourd’hui avec les dirigeants d’EELV ?

    J’ai été élue par les militants et tous ceux qui sont venus à notre primaire pour porter notre projet écologique, avec la sortie du nucléaire, avec la République exemplaire, avec la lutte contre le changement climatique, la lutte pour la biodiversité et la justice sociale. Je pense que j’ai l’appui de l’encadrement et des militants pour faire cela. Je suis très consciente que nous sommes dans le même bateau que les socialistes, mais vous admettrez que j’ai le droit d’intervenir sur le cap que nous devons fixer.

    Vous avez dit hier que les socialistes étaient « du bois dont on fait les marionnettes ». La formule est drôle, mais est-ce que vous ne faîtes pas le jeu de Nicolas Sarkozy avec de telles formules ?

    J’ai dit cela par rapport au fait qu’Areva a pu intervenir et obtenir qu’on change un accord qui était signé. Je regrette qu’ils n’aient pas résisté aux lobbys, alors que les écologistes ont résisté dans notre volonté de sortir du nucléaire. Ce qui m’étonne, c’est que les commentaires des journalistes ne l’ont pas relevé. Tout se passe comme si c’était normal, comme s’il n’y avait que moi que cela indignait.

    Les journalistes sont des gens étonnants sans doute, puisqu’ils vous étonnent. Ma question : est-ce que vous ne faîtes pas le jeu de Nicolas Sarkozy avec de telles formules ?

    Je pense que les Français ont envie d’un langage de vérité. Ils ont envie d’éthique en politique. J’espère pouvoir porter cela.

    À la une du Figaro, « Eva Joly attaque Hollande et le PS »

    C’est un très bon journal, mais je n’ai pas eu le temps, comme vous êtes très matinal, de le lire encore.

    Mais donc il y a la une du Figaro qui dit que vous attaquez le Parti socialiste.

    Mais ça, c’est évidemment leur vision des choses.

    Est-ce que vous appellerez, s’il est qualifié pour le second tour, à voter pour François Hollande qui s’est engagé à poursuivre la construction de l’EPR de Flamanville ?

    Pour moi, la sortie du nucléaire est une vraie question, c’est une question morale, et industrielle aussi. Il y a tellement de mensonges, tellement d’idéologie autour du nucléaire que je suis au moins contente que le débat du nucléaire soit sur la table. Nous avons toute la période de la préparation pour l’élection présidentielle, pour discuter du nucléaire, et j’ai tout ce temps pour convaincre mes concitoyens que la voie passe par la sortie du nucléaire, et la fermeture de la centrale de Flamanville.

    Pouvez-vous répondre à ma question ?

    Pas là, non.

    Vous ne pouvez pas dire « oui, je vais appeler à voter François Hollande » s’il est qualifié au deuxième tour ?

    Je ne me trompe pas d’ennemi. Mon objectif est de battre Nicolas Sarkozy, parce que je pense que le pays ne supporterait pas un deuxième mandat de Nicolas Sarkozy, qui creuse les inégalités et qui oppose les Français les uns aux autres. C’est mon ennemi. Pourquoi ne demandez-vous pas si François Hollande appellerait à voter pour moi ? C’est comme si cette situation ne pouvait pas se produire.

    Êtes-vous solidaire des salariés d’Areva qui redoutent un plan social ?

    Vous savez, j’ai passé mille jours de ma vie à faire de la restructuration industrielle, à sauver les emplois. J’ai négocié avec la CGT Docker, j’ai obtenu de sauver les emplois à Marseille, et la CGT du nucléaire ne me fait pas peur, et évidemment je travaillerai avec eux pour faire de l’accompagnement. La sortie du nucléaire se fait sur une génération, et à effectifs constants.

  3. Interview au journal de 20 heures de France 2

    Nous accueillons Eva Joly, dont l’absence depuis la semaine dernière, depuis l’accord entre les Verts et le Parti socialiste, a fait naître le trouble, et même le doute, y compris dans vos propres rangs. Vous revenez donc sur le devant de la scène ce soir. Êtes-vous toujours candidate à l’élection présidentielle ?

    Je n’ai jamais douté du fait que je serais candidate jusqu’au bout, et ma détermination est plus grande que jamais. Moi je porte un projet, un véritable projet de civilisation, par un mandat qui m’a été donné, par tous ceux qui ont voté aux primaires. Cette détermination là, elle est vraiment bien solide.

    On va parler de ce que vous pensez de cet accord, de savoir si c’est cet accord qui a motivé votre silence. Mais d’abord, est-ce que vous avez eu un moment de doute, un coup de blues en quelque sorte, est-ce que vous vous êtes interrogée sur cette candidature ?

    J’ai été très choquée par l’intervention directe d’une société qui ne porte pas l’intérêt général, Areva, qui s’est permise d’obtenir des socialistes la rature d’un paragraphe qui avait été signé, le paragraphe sur le MOX. Cela, pour moi, est totalement inadmissible, voir le lobby intervenir directement dans la vie politique, dans un accord entre partis politiques. Je me suis battue toute ma vie contre les multinationales et leurs lobbyistes, et voir qu’ils avaient un accès direct pour modifier notre accord, cela a été pour moi absolument insupportable.

    C’est anormal que des dirigeants politiques de premier plan puissent consulter y compris les groupes qui sont après tout les fers de lance de l’industrie française ?

    Ça, c’est le langage correct, on « consulte ». Mais justement, ça n’était pas une consultation ; ils ont modifié l’accord.

    Personne n’obligeait le Parti socialiste à le faire.

    Mais ils l’ont fait, après la signature de l’accord avec nous, Europe Écologie-Les Verts. Et moi, je ne voulais pas intervenir dans cette période-là, parce que j’étais très en colère, et j’espérais bien que les négociateurs allaient le rétablir.

    Vous étiez en colère, ou vous étiez en porte-à-faux ?

    J’étais en colère, et c’est vrai que cet accord ne me faisait pas plaisir ; il ne me fait pas rêver.

    Au point peut-être de vous inciter à vous poser la question de continuer dans ces conditions-là ?

    Non, mon objectif à moi était vraiment de réfléchir sur le sens de l’action politique dans ces conditions-là. Mon objectif est vraiment de restaurer la confiance entre les citoyens et les politiques. Je ne suis pas une femme politicienne, je viens de la société civile. Je porte des valeurs d’éthique, de rigueur peut-être, et aussi de lutte contre l’injustice. Il me semblait que toutes ces valeurs-là étaient bafouées à ce moment. Et je n’ai pas voulu que ma parole puisse être utilisée dans cet accord.

    Vous en voulez à François Hollande ?

    J’en veux à François Hollande d’avoir cédé aussi visiblement, aussi directement, au lobby du nucléaire. Monsieur Pujadas, c’est exactement comme si dans votre rédaction le matin, le porte-parole d’Areva se présentait et vous dictait ce qu’il fallait que vous disiez le soir à propos du nucléaire. Je pense que vous êtes attaché à l’indépendance de la presse, je suis attachée à l’indépendance des hommes et des femmes politiques.

    Vous avez eu l’occasion d’échanger avec François Hollande et de lui dire ce que vous nous dîtes ce soir ?

    Non, pas encore.

    Vous le souhaitez ?

    Nous aurons sûrement l’occasion de le faire, mais pour moi, la séquence des négociations entre partis politiques est terminée, maintenant c’est la séquence des candidats à la présidentielle.

    Je vous demandais si vous en vouliez à François Hollande, est-ce que vous en voulez à Cécile Duflot ; c’est elle qui a signé cet accord, et dans ces conditions ?

    Je trouve que les négociations ont été remarquablement bien menées ; il y a un socle qui fait l’accord commun pour les élections législatives. Cet accord est indispensable pour un petit parti, et c’est indispensable pour battre la droite. Je sais gré à Cécile Duflot d’avoir redressé la barre, car finalement le passage qui avait été enlevé a été réintégré par l’effort d’EELV.

    Vous parlez d’éthique, Eva Joly. Je vous mets en face d’une de vos déclarations, pendant les négociations de cet accord, où vous disiez clairement : « Si le Parti socialiste n’indique pas qu’il souhaite renoncer à terme complètement au nucléaire et qu’il n’indique pas qu’il souhaite dans l’immédiat à l’EPR de Flamanville, il n’y aura pas d’accord ». Ça ressemblait à un ultimatum. Finalement, le Parti socialiste n’a renoncé ni à l’un, ni à l’autre, et il y a un accord. Alors est-ce qu’il n’y a pas contradiction entre vos déclarations et ce qu’il s’est passé ?

    J’ai essayé de peser sur ces négociations, j’ai dit exactement le fond de ma pensée, et ce qui est aussi dans notre programme chez EELV. La sortie du nucléaire, pour moi, c’est une obligation morale. J’invite vraiment toute personne en responsabilité à aller comme moi à Fukushima, discuter avec les mères qui élèvent les enfants sur des territoires pollués, contaminés, pour comprendre que cela ne doit jamais arriver à mon pays, à la France. Je veux vraiment éviter cela, donc je continue à porter la sortie du nucléaire dans ma campagne, et je dis que c’est aux Français de le décider. Mais l’avenir de nos enfants, leur sécurité, dépend du fait que nous sortions du nucléaire. Le nucléaire est une énergie du passé, une énergie archaïque, une énergie dangereuse.

    Mais pour que les choses soient bien claires, cela signifie que vous ne vous reconnaissez pas dans cet accord, vous ne vous sentez pas engagée par cet accord.

    J’ai dit que cet accord ne me faisait pas rêver, et je pense qu’il ne ferait pas non plus rêver les citoyens. Mais c’est à moi de porter notre projet, qui ne porte pas que sur le nucléaire, qui porte aussi sur la République exemplaire, sur la lutte contre le changement climatique, qui comporte des volets sur la lutte pour la biodiversité, et surtout pour la justice sociale. Il faut absolument que les citoyens comprennent que l’austérité n’est pas une fatalité, qu’il y a d’autres façons de faire.

    Autant d’éléments, en tout cas pour certains d’entre eux, qui sont dans cet accord. Est-ce que si la gauche l’emportait dans cette élection présidentielle, vous pourriez être ministre dans un gouvernement avec François Hollande comme président de la République ?

    Aujourd’hui cette question est complètement prématurée. Je suis candidate à la présidence de la République, et j’entends faire un bon score, et peut-être que c’est François Hollande qui sera mon Premier ministre.

    Mais vous pourriez dire en tout cas « s’il l’emporte, il est hors de question que je sois ministre dans un gouvernement de cette nature ».

    Je ne dis pas cela, je dis simplement que cette question est prématurée.

    Deux questions encore à vous poser, des questions d’actualité. Je vous propose de regarder une photo d’abord : vous aux côtés de Danielle Mitterrand. Vous avez partagé certains de ses combats, encore tout récemment. Quelle réaction après sa disparition ?

    Je suis très triste, j’ai l’impression de perdre quelqu’un de ma famille. C’est vraiment une femme magnifique, une militante, et elle a eu une vie vraiment exemplaire pour nous tous et toutes. Elle est morte militante. Elle a encore fait des démonstrations contre les gaz de schiste, elle est venue au Parlement européen nous parler du combat pour l’eau. Et Danielle Mitterrand, c’est une femme qui combattait les lobbys, qui combattait l’injustice partout où elle se trouvait, c’est une femme magnifique.

    Dernière question, et c’est aussi à l’ex-juge que je m’adresse. Il y a un meurtre qui a beaucoup ému les Français ces derniers jours, celui de la jeune Agnès au Chambon-sur-Lignon. Est-ce que vous estimez vous-même qu’il y a eu défaillance de la justice ?

    J’ai été substitut des mineurs pendant plusieurs années, et j’ai été confrontée à ces problèmes, et je sais combien ces décisions sont difficiles à prendre. Je voudrais aussi dire toute ma compassion pour les amis, la famille d’Agnès. C’est un crime horrible et terrible.

    Mais défaillance ou pas défaillance ?

    Vous savez, l’idée qu’on puisse avoir zéro crime, qu’on puisse vivre dans une société où grâce aux textes, aux institutions, il n’y aurait plus jamais de crime, c’est cette idée qui est fausse. Nous avons eu sept lois sur la récidive ; chaque fois qu’il y a un nouveau fait divers, il y a une nouvelle loi. Je voudrais dire que j’ai connu un temps, comme substitut pour mineurs, où il y avait une brigade des mineurs qui était dans les rues, qui repérait visuellement les enfants en difficulté, où il y avait des services d’action éducatifs qui aidaient les magistrats à prendre en charge les enfants en danger, et qui intervenaient dans les familles pour empêcher la folie de s’installer. C’est la seule efficacité que nous avons, et cela a été supprimé pour des raisons d’efficacité. Donc penser qu’encore une énième loi pourrait régler le problème, pour moi c’est faux.

    Merci Eva Joly d’avoir répondu à nos questions ce soir.

  4. « Je ne suis pas une femme sous influence »

    Eva Joly, Le Monde, mardi 22 novembre 2011

  5. Hommage à Danielle Mitterrand

    Résistante courageuse, politique engagée, militante infatigable des droits des peuples ; Danielle Mitterrand nous laisse un héritage sans commune mesure. Elle représente à mes yeux un exemple d’engagement politique. Elle avait su tout au long de son engagement rester une femme simple, attachée à chacune et à chacun.

    Résistante à 17 ans, Danielle Mitterrand fera de sa vie un combat pour les droits humains. Intransigeante dans ses engagements ; du Chili au Kurdistan, elle se rendra, souvent sur place, au péril de sa vie défendre la liberté et les droits humains. Ce combat pour les droits humains était aussi devenu celui des biens communs, c’est à dire de la planète et de ses habitants.

    Je salue son parcours de vie demeurant une femme simple et de convictions, sa fidélité aux idées progressistes, son engagement sans faille, cher aux écologistes, pour l’accès à l’eau pour tous. Je l’avais encore rencontrée il y a quelques mois lors de la mobilisation contre l’exploitation du gaz de schiste, Danielle Mitterrand était infatigable.

    Elle nous a quittés ce matin, laissant un grand vide.

  6. EDF et le combustible MOX à la Centrale du Blayais

    Dans le cadre de la demande d’EDF d’utiliser dans les réacteurs 3 et 4 de la Centrale du Blayais du combustible MOX, EELV Poitou-Charentes déposera entre autres, les éléments suivants sur le registre d’Enquête Publique.

    EELV Poitou Charentes tient à informer les populations de la dangerosité du combustible MOX. Ce Mélange d’Oxydes de Plutonium et d’Uranium est un combustible nucléaire bien plus dangereux que les combustibles « classiques » à base d’uranium enrichi.
    Pour rappel, le Plutonium est l’un des poisons les plus dangereux au monde. Un microgramme inhalé suffit pour déclencher un cancer du poumon. On dit qu’une cuillère à café suffirait à tuer des millions de personnes. De surcroit, la demi-vie radioactive du PU 239 est de 24000 ans !
    La sagesse démocratique et citoyenne, c’est évidemment de ne pas mettre en place de MOX dans les tranches 3 et 4 du Blayais, de les retirer des réacteurs 1 et 2 et de penser dès aujourd’hui au démantèlement d’une centrale vieillisante qui a frolé l’accident majeur en 1999…

    Plus globalement, soulignons que l’industrie nucléaire est une industrie obsolescente du siècle passée car il n’y a pas assez d’uranium sur la planète. Au maximum, son extraction durera moins de vingt ans.
    Au reste, ce minerai ne se trouve ni en France, ni même en Europe, mais au Niger ou au Canada. On est loin de l’indépendance énergétique dont les nucléocrates se rengorgent.

    Avec l’atome, les risques ne sont jamais nuls, même en mode de fonctionnement optimal (ou « nominal », comme disent les techniciens) : pollutions au radon des « stériles » de mines, incidents lors du transport ou du stockage des déchets, etc.

    Loin d’être « propres », les centrales polluent. Elles réchauffent à l’excès les eaux des fleuves ou des baies marines. Si les rivières tarissent, les réacteurs s’arrêtent. (Cf : à Chinon sur la Vienne…)

    Une terre empoisonnée par des isotopes radioactifs peut être stérilisée pour des milliers d’années.

    Inhabitable. Incultivable… Aucun autre accident industriel ne peut revêtir ce caractère d’irréversibilité, du moins, à l’échelle humaine.

    Il y a toujours le risque du terrorisme. Songeons au scénario d’un 11 septembre dont la cible serait une centrale nucléaire…

    Il y a les déchets. Nul ne sait qu’en faire. Aucune solution scientifique ou technique pour leur traitement, sinon la vitrification des plus dangereux et leur conservation en silo ad vitam aeternam.

    Le citoyen exige d’être branché sur le réseau électrique, mais refuse qu’on ouvre une décharge atomiqueprès de chez lui. Le syndrome « pas dans mon jardin » (nimby) rend socialement ingérable la généralisation de l’énergie atomique.

    Quoi qu’en proclame EDF ou Areva à propos de leurs MOX et autres combustibles, soulignons que celui qui  possède des installations nucléaires peut toujours, s’il en a la volonté ou la perversité, les détourner pour leur faire fabriquer les ingrédients (uranium enrichi, plutonium) nécessaires à la bombe atomique. Fût-elle artisanale ou « foireuse » comme celle de la Corée du Nord !

    Il n’y a jamais eu, il n’y aura jamais de nucléaire « pacifique ».
    Soyons-en persuadés : la prolifération de telles armes de destruction massive constitue le plus menaçant, le plus terrifiant, le plus définitif de tous les périls écologiques.

    EELV Poitou-Charentes invite tous les citoyens à déposer eux aussi leurs remarques sur le registre à la Mairie de Saint-Bonnet sur Gironde (17) notamment et ce jusqu’au Mercredi 14 décembre 2011 inclus.

    Europe Écologie Les Verts Poitou-Charentes
    EELV, actif aujourd’hui pour ne pas être radioactif demain!!!.
    Didier Coupeau, Secrétaire régional, tél : 06 37 64 66 99
    Stéphane Trifiletti, Porte-parole régional, tél : 06 58 53 66 25
    Béatrice Pailler, Porte-parole régionale, tél. : 06 64 88 18 60

     

  7. Un gouvernement qui détourne l’État de l’intérêt général !

    18 novembre 2011

    La « sanction » de l’État vis-à-vis des collectivités locales qui ne souhaitent pas
    subventionner la LGV est scandaleuse.
    Ce projet typiquement d’intérêt national – et même européen puisqu’il pourrait à terme relier l’Espagne au reste de l’Europe – n’a pas à être financé par des régions ou
    départements traversés. C’est une nécessaire clarification dans le millefeuille administratif qui pollue les décisions nécessaires à la vie quotidienne. Il serait par ailleurs indécent que les collectivités locales misent sur un projet dont les bénéfices futurs iront à un concessionnaire privé.

    Une route nationale, dont la fréquentation Bretagne-centre de la France est évidente, ne serait plus financée par l’Etat ! On se demande bien alors quel sens donner à l’adjectif « nationale » ? !
    A l’heure où il est indispensable de favoriser la mobilité de tous, notamment en facilitant aux voyageurs l’utilisation des transport en commun, que le projet de pôle d’échange multimodal de la gare de Niort soit mis à l’index, c’est bien plus que du chantage, c’est une véritable faute de gouvernance !

    Le gouvernement Sarkozy-Fillon confirme ici sa volonté d’enterrer le Grenelle de
    l’Environnement, sous des prétextes politiciens de bas étage… que nous espérons très
    bientôt qualifier « d’un autre âge » !

    POUR EUROPE ÉCOLOGIE LES VERTS DEUX-SÈVRES
    Virginie LEONARD, secrétaire d’EELV 79
    06.77.82.45.09
    Jean COLLON, Porte- parole d’EELV 79
    06.79.55.09.74

  8. Lettre de Cécile Duflot aux membres d’EELV

    Paris, le lundi 21 novembre

    Chers amis, chères amies,

    Le Conseil fédéral a voté ce week-end un accord de mandature avec le Parti socialiste qui porte à la fois sur les questions programmatiques et électorales.

    Nos négociateurs et négociatrices, qui représentaient la diversité du mouvement, sont partis du mandat donné par l’Assemblée fédérale de La Rochelle. Dans cette motion, nous avions acté le choix de présenter un-e candidat-e à l’élection présidentielle défendant le projet de l’écologie politique. La motion visait également à élaborer un pacte d’alternative reposant sur le principe d’autonomie contractuelle. Cette conjonction est inédite. En 1997, il y avait un accord, mais il n’y avait pas d’élection présidentielle. Ce qui n’était pas le cas en 2002 et 2007.

    Le Front de gauche, malgré des sollicitations lors de nos Journées d’été et un appel public à l’occasion de la Fête de l’Humanité, n’a pas souhaité participer à ces discussions. Avec le Parti socialiste, elles ont débuté au mois de juin et se sont accentuées dès septembre, les questions électorales et programmatiques étant conduites parallèlement. L’ambition a été de mener les négociations sur l’ensemble des sujets que nous portons, la diversité et la globalité des projets écologistes et socialistes ne pouvant se résumer à quelques propositions. Six groupes de travail ont ainsi travaillé sur les questions environnementales, énergétiques, économiques, sociales, sociétales, internationales et démocratiques.

    Rapidement, nous sommes arrivés à un certain nombre d’accords et de désaccords sur des sujets majeurs. Les questions du nucléaire et de la construction de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes étaient des points de clivage. Ces négociations ont également été ralenties par les débats internes aux socialistes lors de leur primaire. Certain-e-s candidat-e-s socialistes se sont ainsi prononcés pour la construction de Notre-Dame-des-Landes, d’autres contre. Sur le nucléaire, les candidat-e-s ont toutes et tous eu des positions différentes : favorable à la poursuite du programme électro-nucléaire, pour la réduction à moyen terme, pour la sortie à moyen terme voir à très long terme.

    La primaire terminée, les négociations ont repris. Ces négociations ont toujours eu lieu entre partis, mais la vision présidentialiste du parti socialiste a personnalisé ces négociations, la délégation socialiste changeant à l’issue de la primaire socialiste.

    Le candidat socialiste ne souhaitant pas fixer un horizon à la politique énergétique française au delà de 2025, il ne souhaitait pas inscrire la sortie programmée du nucléaire dans l’accord. Nous étions prêts à ce pas, à condition que la transition énergétique jusqu’à 2025 soit compatible avec un scénario de sortie du nucléaire. L’EPR de Flamanville est devenu rapidement un point de crispation.

    François Hollande s’est néanmoins prononcé publiquement, le lundi 14 novembre pour la poursuite du chantier de Flamanville, refusant tout recul sur la question. Il semble qu’une partie de son entourage était favorable à cet accord, considérant qu’un rassemblement était un préalable pour vaincre la droite, et que d’autres y étaient opposé. Pour des raisons idéologiques, pour des raisons électorales, certains estimaient que l’on pouvait se passer de concessions aux écologistes pour gagner. L’échec de l’accord puis de la gauche en 2002 et en 2007 a montré les limites de ce raisonnement. Pour permettre une victoire de la gauche et des écologistes, et acter les multiples avancées de l’accord nous avons décidé de sortir du texte les questions de l’EPR de Flamanville et de Notre-Dame-des-Landes.

    En effet, il était impossible pour nous de trouver un compromis qui aurait envisagé la poursuite des travaux. Nous avons ainsi convenu que cet accord actait une coalition de majorité parlementaire et qu’il n’était pas un accord de gouvernement. La question de la participation au gouvernement se décidera à l’issue de l’élection présidentielle et dépendra bien évidemment des débats menés lors de celle-ci.

    Parallèlement les négociations électorales ont permis de réserver aux écologistes 63 circonscriptions, plus d’une trentaine étant sérieusement gagnables dont une quinzaine en cas de défaite de la gauche. Pour ce qui est des contreparties, nous présenterons ainsi des candidat-e-s écologistes dans toutes les circonscriptions, sauf celles identifiées à fort risque FN, pour éviter l’élimination du candidat de gauche ou écologiste au premier tour.

    L’accord a été acté mardi à 15h30 après une rencontre entre Martine Aubry et moi-même. Cet accord a reçu l’assentiment du candidat socialiste à l’élection présidentielle. Il a été soumis au vote du Bureau national. Vous avez ensuite pu suivre dans les médias, l’intervention d’Areva sur un de ses paragraphes concernant le Mox et le retraitement. Pour lutter contre cet accord, les lobbys sont en effet sortis de l’ombre. On a ainsi vu les propos scandaleusement mensongers d’Henri Proglio, président d’EDF, soulignant le million de perte d’emplois qu’entraînerait la sortie du nucléaire (quand la sortie du nucléaire a été créatrice d’emplois en Allemagne). On a vu les éléments de langage d’Areva, complaisamment répétés par des ministres UMP. On a constaté le retrait du budget publicitaire d’EDF dans la Tribune, suite à la publication d’un article sur l’abandon du projet d’EPR par l’entreprise.

    Cette ambiguité sur l’intégrité du texte a provoqué chez nous une certaine stupéfaction. Nous devions résister à la provocation. Les virulentes réactions du lobby ont montré l’importance de ce texte. Cet accord trouvé était nécessaire. Il n’est ni un accord écologiste, ni un accord socialiste. C’est un compromis entre deux visions qui porte des propositions ambitieuses pour la mandature qui vient.

    Il permet un tournant de la politique énergétique française, placée au coeur du débat ces derniers mois en prévoyant la fermeture de 24 réacteurs d’ici 2025, l’absence de construction de nouvelles centrales sur la mandature, l’abandon progressif des filières du retraitement et du MOX et est une avancée majeure pour une sortie du nucléaire. Il prévoit la révision des infrastructures de transport. Une loi d’orientation agricole refondera cette politique. La contribution climat énergie sera au coeur d’une profonde réforme fiscale. Nous avons acté le retour à la retraite à 60 ans et l’abandon de la RGPP. Sur les questions démocratiques 15 à 20% des député-e-s seront élu-e-s au scrutin proportionnel, le conseil constitutionnel sera transformé, le cumul interdit et la réforme territoriale abrogée en poursuivant la décentralisation. Nous avons inscrit le droit de vote et d’éligibilité pour tou-te-s aux élections locales et une révision des lois sur l’immigration. Les troupes seront retirés d’Afghanistan et la France portera une réforme des institutions internationales. 1% du PIB sera affecté à l’aide publique au développement. Nous soutiendrons également le saut fédéral au coeur du projet européen. L’ensemble des mesures, qui ne peuvent être résumés ici, sont inscrites dans les 23 pages de l’accord que vous pouvez consulter sur le site Internet eelv.fr

    Je remercie nos négociateurs et nos négociatrices d’avoir écrit, grâce à leur travail acharné, l’accord le plus ambitieux qui n’ait jamais été soumis à notre mouvement. Il permet également à notre mouvement et à notre candidate, Eva Joly, de porter ses revendications et son projet propre lors des campagnes présidentielles et législatives.

    Un accord n’est jamais une fin, mais toujours le point d’appui d’une mandature. C’est une étape supplémentaire dans la construction de l’écologie politique en France. Cette construction sera encore longue, mais pour nous toutes et tous, face à la violence des crises présentes et à venir il est urgent d’agir. Les forces conservatrices et productivistes sont nombreuses et puissantes, nous ne l’ignorons pas. Mais nous pouvons les combattre. Dans la société civile, dans l’opinion et, plus sûrement maintenant, au Parlement.

    Avec l’assurance de toute mon amitié écologiste,

    Cécile Duflot
    Secrétaire nationale d’Europe Ecologie les Verts

     

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