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  1. Pour un nouveau contrat social fondé sur l’égalité femmes-hommes et la fin des stéréotypes de genre

     A la Saint Valentin, confirmant son engagement pour l’égalité femmes-hommes et contre les stéréotypes de rôles et de genres, Eva Joly – Europe Ecologie – Les Verts – lance une campagne ludique à travers deux séries de visuels :

    « Qui est Qui ? A la Saint Valentin, Embrassez qui vous voulez »
    « Qui fait Quoi ? A la Saint Valentin, et si l’Egalité c’était tous les jours ? »

    Comme pour l’énergie ou la redéfinition de l’aménagement du territoire, EELV propose un autre modèle du « Vivre Ensemble ». Un modèle social et sociétal qui intègre à leur juste place l’ensemble tous les êtres humains.

    L’égalité Femmes-Hommes est une des valeurs fondamentales de l’écologie politique. Et les équilibres écologiques, sociaux et économiques ne pourront être atteints que si les droits de toutes et de tous sont garantis et respectés. Respectés par un partage du pouvoir et des richesses, par une égalité réelle des salaires et par une lutte sans relâche contre la précarité des femmes, par la mise en œuvre de dispositions qui garantissent la liberté à disposer de son corps et combattent l’ensemble des violences sexistes.

    Opérer cette transition c’est aussi engager une mutation majeure, notamment à travers un programme massif pour faire évoluer nos institutions et sortir des stéréotypes: manuels scolaires, publicité, medias, rôles déterminés des filles et des garçons dès leur plus jeune âge, articulation des temps de vie.

    Ces visuels rappellent les engagements pour l’égalité femmes-hommes et la lutte contre les stéréotypes présentés par Eva Joly dans son projet présidentiel à Roubaix le 11 février dernier au travers des mesures précises permettant l’émancipation de toutes et tous.
    •    FAVORISER LE PARTAGE DES TÂCHES dans la vie familiale et domestique. Ouverture de 400 000 places d’accueil de jeunes enfants. Congé parental transformé en crédit-temps de trois ans et réparti à part égale entre les deux parents.  Campagnes d’incitation au partage des tâches.
    •    LUTTE CONTRE LES STEREOTYPES. Dès l’école et au niveau de l’orientation professionnelle.  Formation initiale et continue aux inégalités de genre des acteurs et actrices de l’éducation, de la petite enfance à l’université, ainsi que par la garantie de matériel pédagogique et de manuels scolaires non-sexistes
    •    LA MEILLEURE CONTRACEPTION C’EST CELLE QU’ON CHOISIT. Accès gratuit pour les jeunes et remboursé à 100% pour le reste des assurés sociaux.  Réouverture de tous les centres IVG fermés, et remboursement à 100% de l’acte.

    •    VIOLENCES SEXISTES. 1 femme sur 10 est victime de violences conjugales. 75 000 femmes sont victimes de viol chaque année en France. Augmenter sensiblement le nombre de logements  temporaires et d’urgence pour les femmes victimes de violence.

     

  2. Inégalités et droits des femmes : Eva Joly commente les chiffres 2011

    Article publié sur Terra Femina

    A l’occasion de l’élection présidentielle, Terrafemina a rassemblé quelques les chiffres forts tombés en 2011,  révélateurs des inégalités touchant les femmes et des progrès à accomplir en termes de droits des femmes. Ces données ont été soumises à chaque candidat. Eva Joly, représentante d’Europe Ecologie-Les Verts, commente ces chiffres pour nous et revient sur la nécessité de faire de l’égalité femmes-hommes un enjeu du prochain quinquennat.

    En France, 1 femme sur 10 serait victime de violence conjugale (Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales)

    Eva Joly : « Les violences faites aux femmes sont le marqueur dramatique et mortel de l’ampleur des inégalités entre les femmes et les hommes dans notre pays. Si je suis élue, je me suis engagée à proposer au Parlement dès 2012 un projet de loi-cadre contre les violences faites aux femmes afin de suppléer aux insuffisances de la loi de 2010.

    Cette loi-cadre, que je souhaite co-construite avec les associations mobilisées contre les violences faites aux femmes intégrera un large volet préventif ainsi qu’un volet permettant d’améliorer l’accompagnement des femmes victimes de violences. Elle augmentera de manière sensible le nombre de centres d’hébergement et de logements temporaires pour les femmes victimes de violences, et prévoira un large plan de formation des professionnel-le-s de la santé, de l’éducation, de la justice et de la police aux spécificités des violences de genre. »

    Aujourd’hui, une femme gagne en moyenne 27% de moins qu’un homme (Observatoire des inégalités)

    E.J. : « Cet écart est intolérable. Il est urgent de faire appliquer l’article 99 de la loi du 9 novembre 2010 sur les pénalités applicables aux entreprises en cas de non-respect de l’égalité professionnelle. Par ailleurs, j’introduirai une clause d’égalité salariale obligatoire pour tout marché public ou toute aide publique aux entreprises et réserverai l’exonération de cotisations sociales aux emplois en CDI de plus de 30h/semaine. Il s’agit également de lutter contre les stéréotypes de genre dès l’école et au niveau de l’orientation professionnelle, d’organiser la mixité des emplois, et de mettre en place une véritable politique d’articulation des temps de vie en liant la tendance à la réduction du temps de travail avec une campagne de sensibilisation au partage des tâches domestiques. »

    On compte moins de 20% de femmes parmi les députés, seulement 12,3% de conseillères générales, et plus de 90% des maires de communes de plus de 3500 habitants sont des hommes

    E.J. : « L’écologie politique a toujours été à l’avant-garde du combat pour la parité. Je souhaite que l’article 1er de la Constitution sur l’égal accès des femmes et des hommes aux responsabilités électives soit effectivement appliqué. Pour cela, nous devrons fonctionner en deux étapes :

    – La parité de candidatures : tout parti qui ne présentera pas 50 % de candidates aux élections verra son financement public entièrement suspendu ;

    – Pour aller vers une parité de résultat, tout parti qui n’aura pas a minima 40 % de femmes parmi ses représentant-e-s élu-e-s verra son financement public diminué. Ces pénalités seront proportionnelles au manquement à l’obligation légale. »

    La France compte 1,76 million de familles monoparentales en France. 30% vivent en-dessous du seuil de pauvreté. La majorité est constituée de femmes. (Chiffres Insee)

    E.J. : « L’enjeu de la précarité des femmes, et plus spécifiquement la pauvreté des familles monoparentales constituées de femmes, montre la nécessité de faire de l’égalité femmes-hommes un impératif transversal. Quand je propose des mesures concrètes pour lutter contre la précarité énergétique, bien évidemment, j’ai conscience que ce sont les femmes qui sont les plus touchées. Mais je prends également l’engagement dedévelopper un service public de la petite enfance au niveau local et de privilégier les structures de l’ESS pour créer 400 000 places en crèche supplémentaires, ainsi que celui de rouvrir la possibilité de scolariser les jeunes enfants dès deux ans. Cela permettra de mettre un frein à la contrainte des femmes les plus précaires de se retirer de la vie active à cause de moyens de garde trop peu développés et/ou trop chers. »

    12 000 à 15 000 avortements sur des mineures sont pratiqués chaque année en France. (Mutuelle Générale de l’Education Nationale)

    E.J. : « Il faut garantir le droit à l’IVG par la réouverture des centres qui ont été fermés par les gouvernements successifs de droite, une centaine depuis 2004, et en créer de nouveaux. J’engagerai également le remboursement intégral de l’IVG : les inégalités sociales en matière d’accès à ce droit sont inacceptables. Par ailleurs, il faudra bien évidemment développer la contraception. Cela se fera notamment par le financement de la recherche publique autour de la contraception masculine, par l’extension du dispositif de Pass contraception à l’ensemble des lycées français (initiative portée par Europe Ecologie – Les Verts dans la région Ile-de-France) pour aller progressivement au cours du mandat vers l’accès gratuit et anonyme à la contraception pour les jeunes de moins de 25 ans, et par le remboursement à 100% de tous les contraceptifs pour le reste des assurés sociaux, y compris les préservatifs. »

    18 % de femmes expertes sont intervenues dans les médias, contre 82 % d’hommes en France (Rapport de la Commission sur l’image des femmes dans les médias)

    E.J. : « Je connais ces chiffres et, si je peux me permettre, la constate régulièrement dans mes propres contacts avec les médias. Le rôle de l’Etat et du gouvernement sera d’assurer la parité de l’ensemble des nominations publiques et d’engager une réflexion sur la parité dans le monde associatif et syndical. »

  3. La caricature de la désinformation pro-nucléaire

     

    Publié le dans Désintox
    En une du site Lefigaro.fr, un article déclarait jeudi 9 février vers midi que l’Allemagne « réactive des centrales nucléaires», en raison du « grand froid qui touche l’Europe ». Un pur et simple mensonge, relayé par d’autres médias (Europe1.fr, boursier.com, aufemin.com) … et démenti depuis.

    Se reposant sur de soi-disant révélations de la presse allemande, Le Figaro annonce que des centrales nucléaires sont relancées en Allemagne. Aucune source n’est citée. Et pour cause.

    La presse allemande n’a jamais révélée une telle information, car celle-ci est fausse. Aucune centrale ne peut être «rallumée » pour faire face à un pic de consommation. Techniquement, ceci n’a pas de sens :  réactiver une centrale nucléaire est une opération longue et compliquée qui ne peut pas se faire uniquement pour quelques heures de production.

    Ce que la presse allemande a réellement déclaré est que des centrales électriques au charbon mises en réserve cet été ont été réactivées.

    Le Figaro est un journal mensonger sur le nucléaire. Le 22 septembre 2011, Le Figaro titrait déjà en une de son édition papier qu’en France,  la sortie du nucléaire couterait 750 milliards d’euros. Un chiffre totalement aberrant, mais surtout, il n’émanait pas de Bernard Bigot, Administrateur Général du CEA alors interviewé, mais du journaliste qui a lui-même suggéré ce montant. Aujourd’hui, LeFigaro.fr titre une information fausse. LeFigaro.fr a depuis corrigé son erreur par un autre article, sans modifier le premier mais en se défaussant sur l’AFP comme source de l’erreur. Lire aussi : Nucléaire/Allemagne : l’AFP invente un redémarrage de centrales dans la rubrique « Vite dit du site Arrêt sur Images

    Au-delà du mensonge sur le nucléaire, on peut regretter que des centrales polluantes aient été réactivées. Mais pourquoi l’ont-elles été ? Simplement parce que la France a battu son record de consommation électrique à l’occasion des «pointes de consommation », pointes qui ne peuvent être passées que par des importations massives électricité (jusqu’à 3 000 MW en provenance d’Allemagne ces jours passés). En conséquence, c’est la France qui est responsable de la réactivation des centrales au charbon allemandes. Lire aussi : Froid: la pénurie évitée grâce à la coopération européenne.

    Nous rappelons que la « pointe de consommation » française est supérieure à celle de l’ensemble des autres pays d’Europe réunis. Le besoin de puissance électrique allemand est de 50 000 MW, tandis que la France a eu un besoin double le mercredi 8 février. Cette caractéristique française est principalement due au développement massif du chauffage électrique, lui-même promu comme le pendant naturel de la production nucléaire. CQFD.

  4. Le « Sarkozysme », c’est la mise au pilori d’une partie de nos concitoyens

    Nicolas Sarkozy souhaite proposer deux référendums aux Français en cas de réélection.

    Eva Joly, candidate écologiste à l’élection présidentielle, déclare : « Voilà plus d’un mois que le candidat Sarkozy multiplie les promesses et les grands discours. Ce que le Président n’a pas fait en cinq ans, le candidat Sarkozy le promet. Et il voudrait que les Français le croient.

    Sur le chômage et l’immigration, Sarkozy a choisi d’engager sa campagne en allant braconner sur les terres de la droite extrême. Après avoir souvent opposé les français les uns aux autres, le président de la République semble avoir décidé, en annonçant ces deux référendums, de faire passer les salariés sans emplois pour des feignants et de mettre en place une justice sans garanties pour les étrangers. Le « Sarkozysme », c’est la mise au pilori d’une partie de nos concitoyens, jetés à la vindicte. Cette pratique est détestable.

    Après avoir fait exploser le chômage, il souhaite mettre en place le travail forcé. Après avoir assimilé immigration et délinquance dans son discours de Grenoble, il promet une justice expéditive pour les étrangers en situation irrégulière.

    Voilà deux raisons supplémentaires, s’il en était encore besoin, de congédier cet apprenti sorcier. Les valeurs de la République ne peuvent être davantage malmenées par celui-là même qui est sensé les incarner et les défendre. »

  5. Contre ACTA avec Eva Joly et EELV

     La logique qui vise à mettre les ressources de l’État au service des monopoles d’une poignée de multinationales doit être rejetée.”
    Eva Joly, janvier 2012

    ACTA, « Accord Commercial Anti-Contrefaçon » est un accord négocié dans la plus grande discrétion par 39 pays, dont l’Union européenne, les États-Unis et le Japon. Sans aucun débat démocratique, ACTA contourne les parlements et les organisations internationales pour imposer une logique répressive dictée par les industries de la recherche et du divertissement.

    Au prétexte de protéger les droits d’auteur, ACTA est un cheval de Troie qui organise le contrôle de l’Internet dans l’intérêt d’une poignée de multinationales. Son champ d’action va bien au-delà de la protection des droits d’auteur : mise en danger des libertés publiques, entrave à l’accès aux savoirs et aux médicaments, brevetabilité du vivant, prohibition du partage de la culture sur internet…

    En outre, le comité ACTA aura carte blanche pour modifier ses propres règles et sanctions, sans intervention d’instances démocratiques.

    ACTA est une menace pour le principe fondamental de la présomption d’innocence :

    • En accroissant de façon disproportionnée les droits des industries du copyright aux détriments de ceux des citoyens.
    • En obligeant les fournisseurs de services sur internet à faire la police du copyright.

    tract ACTA

    ACTA est une menace pour les libertés publiques :

    • Vos supports informatiques seront inspectés aux frontières (disques dur, lecteurs mp3…)

    ACTA représente une menace pour les libertés des internautes :

    • Sanctions pour les utilisateurs violant le copyright en leur coupant l’accès à l’internet.

    • Accès des industries du copyright à vos informations personnelles sans recours à un juge.

    • Des activités banales criminalisées (partager un article de journal ou mettre en ligne la vidéo d’une fête où on entendrait de la musique)

    ACTA permet à de grandes entreprises de censurer Internet.

    ACTA remet en cause l’accès aux médicaments génériques.

    ACTA interdit aux agriculteurs de réutiliser leurs semences.

    Face à cette menace, Eva Joly et les députés européens EELV ont été les premiers à se mobiliser, aux côtés d’associations citoyennes. Il faut à présent peser sur le Parlement Européen pour que l’accord soit rejeté par les parlementaires en avril.

    Télécharger le tract ACTA

    Communiqué : Eva Joly appelle les citoyens européens à s’opposer à ACTA

    Communiqué EELV : Les citoyens et les élus européens doivent se lever contre ACTA

    Commission numérique : Manifestations internationales contre ACTA le 11 février 2012

  6. Civaux : dépôt de plainte du Réseau SDN

    Le Réseau Sortir du Nucléaire a déposé une plainte le 7 février auprès du procureur de la République du Tribunal de Grande Instance de Poitiers au sujet de la fuite de tritium du CNPE de Civaux.
    Le Réseau Sortir du Nucléaire a relevé 2 délits et 6 contraventions.

  7. Discours d’Eva Joly à la Convention Agriculture EELV à Caen

    Cher-e-s ami-e-s,

    Au cours de mes nombreux déplacements sur ce vaste territoire qu’est la France, je n’ai de cesse d’observer la richesse des paysages, façonnés pour une bonne part par les agriculteurs et les agricultrices

    Je crois que pour beaucoup de citoyens et de citoyennes qui comme moi savent apprécier la diversité de notre territoire, il est difficile d’imaginer les lourds enjeux qui se cachent derrière ce paisible spectacle.

    Il est difficile de percevoir « par-dessus la haie », la mainmise des multinationales sur notre agriculture. Il est difficile de comprendre l’impact d’un productivisme effréné, de voir la pollution des rivières, la disparition des abeilles. Il est difficile d’entendre, dans un monde agricole qui parle si peu de lui, toute la difficulté d’être paysan aujourd’hui. Mais le monde agricole est en danger. En 10 ans, 200 000 emplois ont été rayés de la carte ! Et les revenus subissent les à-coups de la dérégulation des marchés. Les agriculteurs sont les victimes sociales de cette évolution, mais aussi les victimes sanitaires. Je ne cesse de repenser à ces paysans, malades des pesticides, que j’ai rencontrés lors d’un déplacement en Alsace. Quel amour de la terre quand on doit la travailler en tenue de cosmonaute pour espérer ne pas être contaminé ? Quel dilemme quand on doute de l’impact de ses produits sur la santé des consommateurs ?

    Au-delà de l’agriculture, c’est tout le monde rural qui est en danger. Un monde qui vit un abandon terrible. Ces territoires voient partir les services publics, les médecins, les industries de proximité et pour finir les moyens de transports.

    La mort lente des territoires ruraux est parfois masquée par ce que l’on nomme la rurbanisation. Je me réjouis que ceux qui veulent vivre dans un environnement plus naturel trouve un lieu de vie dans nos campagnes de France. Mais je me désole que ce soit souvent près de fermes vides de fermiers, ou de champs voués à la monoculture.

    Les territoires ruraux et leur économie sont largement tributaires de la santé du monde agricole et lorsque des cortèges de tracteurs répandent à quelques kilomètres d’ici, au pied du Mont-Saint-Michel, des milliers de litres de lait, je me dis qu’il est temps de prendre la question agricole à bras-le-corps.

    Je suis donc particulièrement heureuse d’aborder ce thème majeur aujourd’hui car je sais que je vais aborder des questions fondamentales ; que je vais vous parler de nos cours d’eau, de nos vallées, de notre alimentation, de notre santé, de la vie dans nos territoires ! Et aussi, à demi-mots, de tous ces accents qui habitent nos campagnes… et au-delà…

    « Au-delà », car il ne saurait y avoir de politique agricole sans la prise en compte de ce vaste sujet à l’échelle planétaire.

    *****

    Si à la sortie de la Seconde Guerre mondiale, il était nécessaire de restructurer l’agriculture pour atteindre l’autosuffisance et la souveraineté alimentaire, il fut bien imprudent de s’engager, sans discernement, dans les chimères du pétrole vert et de la révolution chimique.

    Dans ce sillon ont poussé les adventices de la destruction des agricultures familiales vivrières du monde et la généralisation des pollutions chimiques dans l’ensemble de nos rivières… Je ne peux évoquer ce dernier fait sans revoir le premier candidat écologiste à une élection présidentielle brandir un verre d’eau, nous enjoignant à considérer à quel point cette ressource était précieuse !

    En réalité, la voie empruntée par le développement agricole ces dernières décennies n’a pas été sans lourds dommages. Le productivisme a nourri les appétits d’un commerce international toujours plus débridé.

    Pour autant, je n’aurais pas l’hypocrisie de dire que cette politique agricole n’a pas permis, dans notre pays, de permettre l’accessibilité à une alimentation très diversifiée.

    Mais sans doute au point de faire oublier toute la valeur des produits agricoles et favoriser le gaspillage alimentaire.

    Mais sans doute au prix de la fragilisation de notre environnement, et certainement aussi en désertifiant nos campagnes, tout en enchaînant les paysans à leurs fournisseurs d’énergie, d’intrants et de semences !

    L’intégration de l’agriculture dans les négociations de l’OMC a renforcé l’expansion de monstres agro-industriels transnationaux qui dévorent l’économie agricole et les paysans, comme l’économie financière se repaît de l’économie réelle et du travail.

    Ces monstres qui vampirisent les peuples, l’agriculture et les subventions publiques sont Monsanto, Cargill, Syngenta ou Dupont de Nemours. Ils ne se sont jamais aussi bien portés qu’aujourd’hui, à l’heure où le peuple, dans sa grande majorité, se serre la ceinture !

    Oui, le projet que je porte veut mettre fin à cette logique dévastatrice. Seule une autre agriculture, respectueuse des peuples, de l’environnement et répartie sur les cinq continents, peut nourrir le monde.

    Pour cela, il est nécessaire de faire reconnaître au niveau international le droit inaliénable des peuples à la souveraineté alimentaire.

    Nous ne voulons plus, chez Europe Écologie Les Verts, voir les ailes de poulets congelés du groupe Doux inonder les marchés de Bamako. Nous ne voulons plus que les cultures pour l’huile de palme mangent la forêt indonésienne. Nous ne voulons plus que les champs de soja transgénique de Monsanto volent les terres des paysans brésiliens.

    La production des biens agricoles doit être organisée à l’échelle continentale, là où des règles sociales communes et cohérentes régissent les droits des travailleurs de la terre !

    La concurrence libre et non faussée n’aurait de sens que si l’on utilisait les mêmes règles du jeu social, économique et environnemental.

    Les agricultures paysannes familiales et vivrières doivent prospérer et l’Europe doit le permettre.

    *****

    Venons-en à la politique agricole européenne. La droite conservatrice ne réformera jamais la PAC car sur les bancs de l’Assemblée nationale, au Ministère de l’Agriculture et dans les couloirs de la Commission européenne, nos représentants pour l’agriculture sont presque tous les serviteurs zélés du syndicalisme agricole majoritaire. Pour être encore plus claire, leur véritable président, c’est celui qui conduit à la fois le principal syndicat agricole, et Sofiprotéol, entreprise promotrice des agrocarburants. Ces mêmes agrocarburants qui prennent la place de cultures alimentaires aggravant les pénuries et la spéculation !

    Le dogme du libre-échange allié au culte de la technoscience, ça commence à bien faire ! Ce que je propose est bien différent, parce le monde change, parce qu’il faut répondre aux enjeux climatiques et transmettre aux générations futures un environnement sain et une agriculture porteuse d’avenir pour les paysans et les territoires.

    La nouvelle politique agricole européenne devra favoriser l’emploi, les pratiques agro-écologiques et la souveraineté alimentaire de l’Europe.

    Elle devra pénaliser les importations extra-européennes de protéines végétales, interdire la culture et l’utilisation d’OGM pour l’élevage. Elle devra cesser tout soutien à la production d’agrocarburants.

    Aujourd’hui, pour une bonne part, ce n’est plus l’activité de production qui génère le revenu des agriculteurs, ce sont les subventions européennes. Où est la viabilité de ce système, où est son efficacité économique ?

    Des mécanismes de régulation doivent être instaurés afin de garantir un prix rémunérateur aux paysans. Les subventions ne doivent intervenir que pour soutenir les efforts des producteurs, optimiser l’agronomie, et mettre en œuvre l’agriculture biologique, contre les solutions agrochimiques et consommatrices de carburants.

    En ce sens, il est normal que la société soutienne ces paysans mais il est anormal qu’elle les assiste pour finalement irriguer les actionnaires des multinationales !

    Le monde paysan doit passer un nouveau pacte avec la société, c’est ce pacte qu’incarne ma candidature et nulle autre ne le porte avec autant de conviction.

    La nouvelle PAC de 2013 n’ira en ce sens que si vous nous donnez la force d’intervention nécessaire pour que l’écologie politique influe véritablement sur la nouvelle majorité élue en 2012 ; et cela commence par le soutien à ma candidature.

    *****

    Le rendez-vous pour une autre politique agricole européenne devra être une réussite, mais l’impact de celle-ci ne sera véritablement important que si la France utilise toutes les marges de manœuvres à sa disposition et promulgue une Loi d’Orientation Agricole ambitieuse.

    Mais avant de préciser quelques éléments indispensables de cette LOA, je voudrais exprimer une urgence nationale : un moratoire sur le maïs OGM Monsanto 810 doit être en vigueur avant la fin de ce mois ! La protection des cultures de maïs conventionnel ou bio ainsi que l’apiculture en dépendent. Sans ce moratoire, notre environnement risque d’être modifié de manière irréversible.

    Il faudra d’ailleurs légiférer sur le thème de la coexistence entre cultures non-OGM et OGM. Et vous pouvez me faire confiance, tous les droits de ceux qui entendent produire sans OGM seront scrupuleusement défendus… comme les autres droits des paysans.

    J’étais cet après-midi dans le nord du Pays d’Auge où des agriculteurs et des agricultrices luttent depuis des années pour conserver leurs terres contre le projet d’un promoteur, qui veut installer un complexe hôtelier. Avec un golf !

    L’organisme détenant le monopole de la gestion du foncier agricole, la SAFER, agréée et contrôlée par l’État, dirigée par le syndicat agricole majoritaire, favorise l’attribution de terres à ce promoteur au mépris de toutes ses missions d’intérêt général.

    Cet organisme a été condamné deux fois extrêmement lourdement devant les tribunaux sans que l’administration agricole, le préfet ou le Ministère de l’Agriculture n’intervienne pour le rappeler à l’ordre.

    Cette situation, cette dérive foncière intolérable doit prendre fin et les terres agricoles doivent être protégées car il n’y aura pas d’agriculture durable sans briser le lobby foncier.

    Ici comme dans d’autres régions, les projets d’installation répondant aux enjeux de sociétés sont retoqués au profit de l’agrandissement des structures à l’optique industrielle.

    Il est alors particulièrement difficile de mener une vraie politique de développement territorial agricole en faveur de l’emploi, de l’environnement, des productions de qualité et des circuits courts de commercialisation. Une ferme sur cinq a disparu ces dix dernières années : nous pouvons arrêter cette tendance. Dans mon Pacte pour l’emploi, ce sont des dizaines de milliers d’emplois que je souhaite créer dans ce secteur.

    Le gouvernement de droite et le syndicalisme majoritaire ont confisqué les terres agricoles au bénéfice de leurs intérêts et au détriment des territoires ! La majorité des élus locaux subissent cette situation. Je vous le dis, cette situation doit changer. Je mettrai un point d’honneur à faire inscrire dans la future Loi d’Orientation Agricole, une réforme foncière qui mettra fin à ce monopole. Il faut ouvrir les SAFER : les collectivités locales disposeront d’une minorité de blocage pour que l’installation et le renouvellement des agriculteurs priment réellement.

    Un coup d’arrêt doit être donné à l’agrandissement et à l’hyper-industrialisation. La concentration et le développement de méga-élevages porcins, encore encouragés dernièrement par l’assouplissement des règles d’épandage, ont provoqué l’asphyxie de certains territoires. Le processus pervers de production des algues vertes doit être stoppé à la source sous peine de collapse environnemental.

    La Loi d’Orientation que je défends mettra un terme à ces graves dérives et engagera le rééquilibrage des territoires. Elle soutiendra les pratiques agro-écologiques et le développement de l’agriculture biologique, de la production à la consommation. Sur le modèle de la loi de solidarité urbaine, la loi SRU, je veux inciter les collectivités et l’ensemble des acteurs locaux à atteindre, sur leur territoire, 20 % de surface agricole utile en bio d’ici la fin du nouveau mandat.

    Mais il faut également lutter contre l’artificialisation des territoires et l’étalement urbain, qui rognent sur la biodiversité et les terres agricoles ; à l’image de ce projet immobilier dont je vous parlais et contre lequel les agriculteurs que j’ai rencontrés aujourd’hui se battent. En France, l’équivalent d’un département est artificialisé tous les sept ans. J’ai un objectif : zéro artificialisation nette en 2025.

    *****

    Pour soutenir l’intégration locale des produits issus de l’agriculture biologique, nous pouvons compter sur la restauration collective : 100 % de bio dans les cantines, voilà un objectif que je souhaite atteindre pour que nos enfants puissent accéder à cette alimentation saine. 100 % de bio dans les crèches et les maternelles d’ici la fin du quinquennat, voilà mon engagement.

    Les Françaises et les Français exigent une alimentation saine et accessible. Ils ne veulent pas se demander chaque jour quelle quantité de pesticides ils ont ingérée. Des molécules de plus en plus complexes se diffusent dans notre environnement et nos organismes. Je ne reviendrai pas sur cette pomme qu’achète le consommateur et qui aura subi jusqu’à vingt-sept traitements chimiques avant d’arriver sur l’étalage ; ou sur nos 80 % de cours d’eau contaminés.

    Le lien entre la multiplication des cancers et des maladies neuro-dégénératives est suffisamment démontré pour que des mesures drastiques de prévention soient appliquées pour garantir la santé publique.

    Au lieu de prendre ces mesures, lors du Grenelle de l’Environnement, Nicolas Sarkozy et son gouvernement se sont laissés imposer l’objectif de la réduction de moitié de l’usage des pesticides d’ici 2018… si possible !

    Si possible ! Est-ce là une politique responsable et courageuse ? Où en sommes-nous de cet objectif en 2012 ? Nulle part ! Et bien moi j’affirme que c’est possible, que c’est indispensable et qu’il ne peut s’agir que d’une étape. L’horizon que l’on doit se fixer c’est la sortie des pesticides. J’ai confiance dans nos agriculteurs pour accomplir cela en une génération. Voilà un défi d’avenir pour la nouvelle génération d’agriculteurs.

    La transition écologique doit aussi se voir et se vivre dans nos assiettes, et pas seulement contre les produits phytosanitaires. Je veux une alimentation libérée de la mainmise des multinationales, protégée par des normes sanitaires exigeantes. Il faut interdire les publicités pour les produits sucrés et salés à destination des enfants, revoir les normes sur les quantité de sel dans les produits transformés, proscrire l’huile de palme.

    C’est la meilleure des garanties pour une alimentation plus saine de nos concitoyens. C’est la garantie de la diminution d’un certain nombre de pathologies invalidantes pour chacun et coûteuses pour l’ensemble de la société.

    L’alimentation doit être saine, elle doit aussi être accessible. J’entends ceux qui considèrent que pour manger bien, il faut être bobo, il faut être riche. Nous pouvons déjà manger mieux, pour le même prix et peut-être même moins : en mangeant bio, avec moins de viande, de sucre, de sel, de graisses.

    Enfin, vous l’avez tous noté, les prix alimentaires augmentent avec le coût des matières premières, à commencer par les céréales. Mais, et vous l’avez aussi certainement remarqué, l’inverse est rarement vrai. Si les hausses sont toujours répercutées, c’est bien moins évident pour les baisses. Je veux que les prix des produits alimentaires peu transformés soient indexés sur ceux des matières premières. Je dis non aux oligopoles privés qui profitent de la hausse du prix des matières premières pour augmenter leurs marges.

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    Je voudrais finir en allant au-delà de l’agriculture, en vous parlant du monde rural. Je vous annonce le grand retour de la puissance publique et de l’intérêt général dans nos campagnes. Je propose le retour d’un maillage efficace du service public. Chaque territoire doit avoir accès à chaque service dans des conditions satisfaisantes. Il peut y avoir des guichets uniques, le développement des nouvelles technologies… mais personne ne doit être privé de la possibilité de se former ou de se soigner. Comme je l’ai développé dans mon projet de transition énergétique, cela veut dire aussi que pas un village ne doit se trouver à moins de dix minutes d’un service public de transport qui lui permette non seulement de se désenclaver et de diminuer son empreinte carbone, mais aussi de diminuer le coût du transport : bus, taxis collectifs, covoiturages, transports à la demande… Les subventions à la route et au transport aérien iront désormais vers ces alternatives.

    Cher-e-s ami-e-s,

    La véritable politique agricole du XXIe siècle doit tourner la page du productivisme, de la chimie et de la désertification des campagnes.

    Elle devra rétablir les paysans dans le rôle qui est le leur : produire une alimentation saine, préserver et aménager l’environnement et faire vivre les campagnes.

    Nous connaissons les maux et les freins contre le développement d’une autre agriculture, celle que la société attend de ses vœux.

    Avec Europe Écologie Les Verts, je compte bien travailler sans relâche à soumettre les lobbys et les conservatismes à l’œuvre pour permettre à l’agriculture qui répond aux enjeux sociaux, économiques et environnementaux de notre ère de s’imposer.

    Alors en 2012, votons aussi pour un autre projet agricole et alimentaire, pour insuffler un souffle nouveau à la ruralité. Votons utile pour l’emploi et la planète. Votons juste !

    Je vous remercie.

  8. EELV demande au préfet de mettre hors service un réservoir de la centrale de Civaux.

    Au début du mois de janvier 2012, une fuite d’effluents radioactifs contenant du tritium a pollué la nappe phréatique située sous la centrale nucléaire de Civaux. Une inspection de l’Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN) a montré que la fuite provenait d’un réservoir et de son bassin de rétention qui n’étaient pas étanches et présentaient fissures, écaillages et cloques. Le 24 janvier, l’exploitant, EDF a été mise en demeure par l’ASN de rendre ce réservoir étanche sous dix jours. Les méthodes utilisées par EDF, qui consisteraient à appliquer un simple gel de type silicone sur un béton humide chargé d’effluents radioactifs présentant fissures, écaillages et cloques, sont-elles acceptables ? Non si l’on en croit l‘Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire qui préconise, pour se simples locaux destinés à la manipulation du tritiumque « le revêtement des sols, murs, des plafonds et des surfaces de travail doit être en matériau lisse, imperméable, sans joint et facilement décontaminable ».

    Les groupes locaux EELV de Poitiers et de Châtellerault adressent aujourd’hui un courrier au préfet de région et au président de l’Autorité de Sûreté Nucléaire afin de rappeler que les méthodes mises en œuvre par EDF ne semblent pas appropriées et qu’il convient de déqualifier le réservoir incriminé tant qu’il n’aura pas fait l’objet d’une réparation sérieuse et pérenne. Il en va de la protection de l’environnement et des habitants de la Vienne.

     Arnaud Clairand, porte-parole EELV du groupe local Poitiers sud-Vienne.

    Contact : 06 09 62 83 04.

    Lire la lettre au Préfet de Région

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