Accueil à l'Assemblée Développement et solidarité internationale : la priorité à l’agriculture familiale et vivrière

Développement et solidarité internationale : la priorité à l’agriculture familiale et vivrière

Première loi sur le sujet, la Loi d’orientation pour le développement et la solidarité internationale présentée par le Ministre écologiste Pascal Canfin a été adoptée sans opposition hier soir à l’Assemblée nationale.

Brigitte Allain, députée de Dordogne, salue le travail d’une grande qualité menée par le Ministère, et des députés, notamment Noel Mamère, chef de file sur le texte pour les écologistes. Sur la proposition de la députée, la priorité a été donnée à l’agriculture vivrière et familiale et à la lutte contre la faim dans les orientations de la Loi. Le rôle de l’agriculture est en effet primordial dans les politiques de développement des pays du sud. Pourtant, 842 millions de personnes souffrent de faim chronique dans le monde et 80% des individus sous-nourris sont des agriculteurs – trices.

Brigitte Allain complète : «  C’est par le maintien ou la restauration d’une réelle souveraineté alimentaire, et non en les mettant à genoux, que les peuples et pays pourront dignement se développer. La référence à l’expression de « souveraineté alimentaire » dans la loi est une grande avancée à la fois pragmatique et sémantique. »

La souveraineté alimentaire rime avec l’autonomie des paysans dans le choix de leurs ressources, le choix de leurs semences, le refus des OGM, la conservation de leurs terres, la lutte contre  l’accaparement foncier et la déforestation. Brigitte Allain a fait préciser que l’Agence française de développement ne soutenait pas de projets allant dans ce sens.

Enfin, la France qui souhaite devenir un leader de l’agroécologie, en fera la promotion dans les autres pays. Olivier de Schutter, le rapporteur spécial des Nations unies sur le droit à l'alimentation, rappelle dans un rapport de 2011 que l'agriculture paysanne et agroécologique "peut doubler la production alimentaire de régions entières en dix ans tout en réduisant la pauvreté rurale et en apportant des solutions au changement climatique".

 Le communiqué du groupe écologiste sur la LOI :

Adoption du projet de loi Canfin : les député-e-s écologistes saluent "une victoire posthume de René Dumont"

 

 

    Le projet de loi développement et solidarité internationale présenté par Pascal Canfin a été adopté cette nuit peu avant 1 heure du matin par l'Assemblée nationale, en première lecture.  Les député-e-s écologistes se félicitent d'un  vote obtenu  à une quasi-unanimité, qui consacre pour la première fois un contrôle démocratique sur la politique française de développement.

    La participation très importante des député-e-s du groupe aux débats dans l'hémicycle témoigne de l'engagement des écologistes sur ce sujet et spécifiquement ce texte, porté par ailleurs par un des deux ministres écologistes du gouvernement.

    Transparence, lutte contre les inégalités entre les femmes et les hommes, lutte contre le changement climatique, défense des droits humains, responsabilité sociale et environnementale des entreprises,  évaluation des résultats : les principes posés par ce texte rejoignent les objectifs qui sont au fondement de la vision des écologistes en terme de rapports Nord/Sud.

    Au cours des débats, les principales améliorations apportées au projet ont porté sur le caractère programmatif de la loi sur 5 ans, la prise en compte de la lutte contre la déforestation, l'explicitation du financement des projets de protection de l'environnement par l'Agence Française du Développement ou encore la définition d'axes prioritaires dans la lutte contre l'érosion de la biodiversité.

    La question des évaluations de l'affectation des fonds de l'AFD et l'équilibre entre prêts et dons, ainsi que celle de l'obligation de publication d'information des activités bancaires dans l'attribution des marchés publics ont été abordées, et les amendements de compromis trouvés avec le Gouvernement donneront sans doute lieu à de nouveaux débats en deuxième lecture.

    Saluant en ce texte une "victoire posthume de René Dumont", Noël Mamère, chef de file des écolodéputé-e-s, a indiqué "regretter en revanche que notre amendement sur la création d'une délégation parlementaire n'ait pas été adopté, malgré nos efforts".

De même, si le texte a permis des avancées très positives sur la responsabilité sociale des entreprises, Danielle Auroi a rappelé sa volonté "de voir adopter au plus vite le texte spécifique sur ce sujet, sur lequel elle travaille depuis plusieurs semaines avec le groupe socialiste".

    Lors de l'adoption de cette Loi Canfin, les député-e-s écologistes ont exprimé leur "satisfaction de voir ainsi se concrétiser un engagement du président de la République, qui marque une réelle rupture avec les pratiques du passé et jette les bases d'une politique de développement et de solidarité internationale enfin transparente et contrôlée démocratiquement".