PS-EELV : un accord à minima

Le projet d’accord électoral entre Europe écologie-Les Verts (EELV) et le Parti socialiste, dévoilé ce mardi, prévoit en Ille-et-Vilaine une candidature unique rose-verte dans la sixième circonscription (Fougères). Une décision qui ne satisfait pas Lars Kiil-Nielsen, délégué breton d’EELV en charge des élections.

Le Mensuel : Le PS, comme prévu, cède à EELV la sixième circonscription d’Ille-et-Vilaine en vue des prochaines législatives, suite à l’accord intervenu hier au niveau national. C’est loin d’être la plus facile à gagner pour vous dans le département. Etes-vous vraiment satisfait ?

Lars Kiil-Nielsen : Nous ne sommes pas satisfaits de cet accord-là, parce qu’on aurait voulu nous présenter seuls dans une circonscription de l’agglomération rennaise, étant donné nos scores dans ce territoire. Cela aurait été logique et équitable.

N’est-ce pas paradoxal, pour le PS, de céder à EELV une circonscription rurale détenue par le centre droit, alors que c’est en milieu urbain ancré à gauche que vous effectuez vos meilleurs scores ?

Bien sûr. Le PS considère que dans les grands centres urbains, EELV est un vrai concurrent. Le parti appréhende un peu quand on s‘installe trop fortement dans ces territoires. Il préfère nous voir loin. Si l’on noue des partenariats, il faudra aussi que le PS s’ouvre.

Les faibles intentions de vote accordées à EELV pour la future présidentielle ne justifient-elles pas cette situation ?

Cela n’aide pas, certainement. Mais le PS sais très bien que le mode de scrutin uninominal est très défavorable aux petits partis. Il favorise le bipartisme. C’est pour cela aussi que dans le cadre des négociations nationales, nous avons insisté pour qu’une part de proportionnelle soit instaurée lors des législatives 2017. Le PS sait qu’il y aura un vote utile en sa faveur. L’élections présidentielle s’annonce donc très difficile pour nous.

Le député socialiste Marcel Rogemont viserait actuellement la huitième circonscription d’Ille-et-Vilaine. Celle-là même que vous espériez décrocher. Son poids politique a-t-il joué en votre défaveur ?

Je pense effectivement que la huitième circonscription, où il n’y a pas de député sortant, aurait pu être laissée à EELV. Cela aurait été logique et aurait pu donner lieu à un accord. Mais il y a beaucoup de candidats et beaucoup de carrières au PS.

EEELV présentera, malgré tout, un candidat dans toutes les circonscriptions du département ?

Oui, a priori. Mais je n’ai pas de retour précis sur les contreparties. D’une manière générale, le PS a plutôt intérêt à ce que les écologistes présentent des candidats pour ratisser plus large et rassembler au second tour.

Ne craignez-vous pas que la ligne de conduite de Hollande vis-à-vis des écologistes soit calquée sur celle de Jean-Yves Le Drian, président de la Région, avec qui vous vous êtes accroché lors des dernières élections régionales ?

On constate un peu le même type d’attitude, sauf que François Hollande n’était pas seul à négocier ces jours-ci. La direction du PS y a aussi participé. Cela a permis d’instaurer un peu plus de souplesse.

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