Pour une alternative

Le 22 septembre s’est tenue à Hennebont une «Rencontre départementale pour une alternative» qui a rassemblé quelque 150 personnes.
Après trois interventions introductives (Voix de Gauche, EELV et Front de Gauche), une vingtaine de personnes ont pu donner leurs points de vue et formuler des propositions.
Les organisateurs doivent se retrouver prochainement pour tirer le bilan de cette soirée.

Vous trouverez ci-dessous l’intervention d’EELV (en la personne de Philippe Ladame, du groupe local Pays de Lorient) :

Après les années Chirac, puis Sarkozy nous avions grandement besoin d’en finir avec l’austérité sociale, besoin de prendre à bras le corps la question climatique et environnementale, et besoin de remplacer les égoïsmes nationaux par des relations internationales justes et solidaires.

Le moins qu’on puisse dire c’est qu’on n’a pas vu grand-chose de tout ça au cours des 4 dernières années. Hormis quelques miettes, ce qu’on a vu surtout ce sont des restrictions de libertés, de la stigmatisation, des retards, des reculs et des renoncements, et les vieilles recettes de l’accroissement des injustices et des précarités.
Ce contexte, mais aussi l’enkystement des institutions de la 5ème République et celui de nos partis et de nos pratiques politiques, favorise le développement de réflexes de repli et d’exclusion. L’adhésion à des «solutions» régressives et simplistes gagne du terrain.

Bien sûr des gens résistent, dans nos partis, dans les mouvements syndicaux, dans des collectifs, lors de mobilisations thématiques ou en mettant en oeuvre toutes sortes d’alternatives et de transitions en matière d’alimentation, d’énergie ou de mobilité par exemple.

Mais ce camp de l’alternative – tous ces gens qui ne se satisfont pas du monde et de la société actuels, toutes celles et ceux qui pensent préservation des communs, égalité, solidarités, ce qu’on pourrait appeler «la gauche» si le terme n’était pas galvaudé – ce camp de l’alternative est émietté et affaibli.

Tout l’enjeu des semaines qui viennent est de savoir si une dynamique nouvelle peut nous animer. Une dynamique qui nous amènerait à mieux connaître – et à partager – les combats des uns et des autres. Une dynamique qui nous verrait travailler ensemble sur des dossiers, au niveau des communes, des agglos, du département et au-delà. Une dynamique telle que nos divergences deviennent sources d’approfondissement et d’enrichissement et non plus de blocage.
Si nous parvenons à enclencher une telle dynamique qui implique toutes celles et tous ceux qui – de manières diverses – travaillent à des alternatives, alors tout est possible, y compris au niveau des législatives. (Vous comprenez par là que, dans notre esprit, cette question des législatives n’est pas un point de départ ou un objectif unique, c’est plus une cerise sur le gâteau … en espérant que le temps des cerises est revenu).

Construire une telle dynamique (diverse, forte et durable, donc) ne sera pas chose aisée. Voici quelques propositions que nous livrons au débat :
– Tout d’abord soyons inclusif. Évitons de tracer des frontières et d’exclure a priori. Celles et ceux qui «pensent préservation des communs, égalité et solidarités» ça fait potentiellement un paquet de monde. C’est tous ces gens qu’il faut mettre en synergie.
– Formulons en positif. Bien sûr les affirmations, les pratiques et les politiques auxquelles il faut s’opposer sont nombreuses. Mais faisons-le en exprimant ce que nous voulons, ce que nous rêvons, plutôt que ce que nous rejetons. Le consensus entre nous sera plus facile si nous procédons ainsi et nous serons plus audibles.
– Donnons-nous des moyens d’information. Par exemple, savoir et faire savoir qu’ici-même dans 2 jours il y a un concert de soutien aux réfugiés, que lundi à Pont-Scorff il y a un rassemblement de soutien à un militant anti-OGM, que jeudi prochain à Inzinzac-Lochrist passe le film «La bataille de Florange». Voilà des informations qui devraient circuler entre nous et autour de nous.
– Mettons en place des outils d’échanges. Ils sont nécessaires pour construire petit à petit une culture commune, pour mieux connaître les combats des uns et des autres et pour organiser le travail de réflexion et de mobilisation.
– Saisissons-nous des questions locales, notamment en préparant de manière collective et ouverte les conseils municipaux et communautaires. Nous pouvons le faire, assez facilement, autour des élu/es d’opposition dans certains endroits comme Lorient. Mais nous devons aussi essayer de le faire, à Lanester ou ici à Hennebont, en associant élu/es d’opposition et élu/es majoritaires qui partagent notre désir d’alternative. Pas facile ! Mais si nous réussissons ça, tous les espoirs sont permis.
– Enfin engageons-nous dans quelques événements marquants. Une campagne sur les questions de mobilité par exemple. Des ateliers pour une autre loi Travail. Un soutien fort aux Rencontres Internationales des Résistances aux OGM qui auront lieu au printemps à Lorient …

Voilà les réflexions et propositions que nous voulions soumettre au débat. Nous pensons qu’elles sont propres à créer cette dynamique dont nous avons tous tant besoin. Nous espérons qu’elles trouveront quelque écho et que nous pourrons ensemble poursuivre cet effort de rassemblement et de renouvellement. Et si cette démarche d’union citoyenne, solidaire et écologiste peut aussi avoir une traduction électorale, et bien tant mieux.

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