Pacé : la mobilisation a payé, l’avenir reste à construire
A 6h, mardi 2/11, 183 personnes migrantes dont 73 enfants, ont été expulsées de l’ancienne maison de retraite de Pacé qu’elles occupaient depuis plusieurs mois.
Si les occupations ne constituent en rien une solution pérenne de logement, en pleine trêve hivernale, aucune urgence ne justifiait cette expulsion. En effet, les travaux de réhabilitation du bâtiment ne sont pas annoncés avant début 2013, l’occupation était bien gérée, le bâtiment en bon état et inutilisé depuis près d’un an par son propriétaire. Cette expulsion va provoquer une rupture dans la scolarité des enfants et un éloignement de Rennes pour certaines familles. Nous demandons donc à la Préfecture de s’assurer qu’au plus vite les enfants puissent reprendre une scolarité normale, que les familles bénéficient bien de titres de transports gratuits pour continuer à se rendre régulièrement sur Rennes où elles doivent remplir leurs obligations administratives.
Le pire aurait été que la Préfecture agisse comme à son habitude par une expulsion sans qu’aucune autre solution ne soit proposée. Nous notons ici, avec soulagement, que des hébergements ont été prévus pour l’ensemble des occupants. Nous saluons la mobilisation des collectifs, associations et des citoyen-ne-s de Pacé qui a pesé sur les choix de la préfecture et permis que personne ne soit mis à la rue. Nous demandons que l’ensemble des personnes soient effectivement relogé et que les hébergements soient garantis jusqu’à la fin de l’hiver.
Le Président F.Hollande avait affirmé que sous son quinquennat il n’y aurait « pas d’expulsion sans relogement ». Cet engagement pourrait ici être tenu. Un premier pas a été fait, l’avenir reste à construire.
Régine Ferron, conseillère municipale démissionnaire de Pacé,
Sylviane Rault, conseillère régionale de Bretagne,
Nicole Kiil-Nielsen, députée européenne,
Gaëlle Rougier, conseillère régionale,
Françoise Bontemps, adjointe à Vern sur Seiche,
Nicolas Deleume, adjoint de Vern sur Seiche,
Christiane Bizon, conseillère municipale de Vern sur Seiche,
Delphine Pubert, conseillère municipale de Vern sur Seiche
Nadine Denis-Le Ruyet, conseillère municipale de Chantepie,
Philippe Lussot, conseiller municipal de Chantepie,
Philippe Couzelin, conseiller municipal de Betton,
Yves Salmon, conseiller municipal de Bruz
le zèle déployé par la Police pour empêcher les accompagnateurs et soutiens de savoir vers quelle destination partaient les familles en cours de relogement rend extrêmement difficile une « traçabilité » qualitative dudit relogement ; d’ores et déjà nous savons que des personnes relogées se retrouvent déjà dehors.
Vigilance donc plutôt que satisfecit dans ce bras de fer entre le ministre de l’intérieur (encore lui) et la ministre du logement.
Bernard Mérand