L’écologie c’est la santé

« Le Plan Régional de Santé nous apparaît comme révélateur d’une politique bien trop cloisonnée pour pouvoir répondre aux enjeux sociaux et environnementaux en matière de santé publique. L’environnement doit être le pilier du projet santé, mais, nous ne voyons pas clairement cette ambition inscrite. Les solutions innovantes qui permettent de prendre davantage en compte les déterminants sociaux dans les politiques de santé n’apparaissent pas non plus. Par conséquent, nous suivrons l’avis négatif de la région sur la révision du PRS. »

Retrouvez ci-dessous l’intégralité de l’intervention de Sylviane Rault sur l’avis de la Région Bretagne au Plan Régional de Santé.

La santé est la deuxième préoccupation des Françaises et des Français après le chômage selon un sondage IFOP du 30 mars 2012.

En France, le cancer est devenu la première cause de mortalité, le nombre de malade a été multiplié par 2 en 25 ans. L ‘épidémie de maladies chroniques transparaît via un indicateur comme les affections de longue durée. Les maladies cardio-vasculaires , le diabète sont en hausse ainsi que l’asthme et les allergies liées à la mauvaise qualité de l’air. Encore aujourd’hui, à Rennes, Air Breizh nous indique une qualité de l’air médiocre.

Nous ne pouvons pas accepter la hausse des maladies chroniques comme une fatalité, les politiques de prévention doivent être prises au sérieux et financées à hauteur des besoins.

En effet, pour nous écologistes, la politique de santé doit être au cœur de l’ensemble des politiques publiques : urbanisme, transports, industrie, agriculture, alimentation, sport… Car, oui, l état de santé des bretonnes et des bretons est directement corrélé à ces politiques. Par exemple, en matière d’alimentation il nous faut sortir du triptyque « trop gras, trop sucré, trop salé ».

Surtout, nous savons que cette crise sanitaire est liée à la dégradation de notre environnement. Pollution urbaine liée à la circulation automobile, pollution de l’environnement intérieur et contamination chimique générées par les activités domestiques, emballages, jouets, cosmétiques… contiennent des polluants qui impactent notre santé.

Cette crise sanitaire est aussi liée aux difficultés sociales. 38% des personnes renoncent aux soins pour des raisons financières. La santé n’est pas perçu comme une priorité pour ceux qui doivent chercher d’abord à satisfaire leurs besoins élémentaires. Beaucoup de personnes en situation de précarité renoncent aux soins parce qu’ elles ont un sentiment de honte et de dévalorisation, une appréhension du monde médical et administratif.

Le maquis des procédures sème l’incompréhension, la souffrance et la rupture nous dit la sénatrice Aline Archimbault dans son rapport sur l’accès aux soins des plus démunis. Les personnes précaires sont plus exposées à la maladie, or, le PRS ne propose pas un accueil sufisant de ces populations. Nous avons aussi à conduire des actions de promotion de la santé en s’adressant prioritairement aux plus démunis.

Comme le souligne le CESER, nous devons davantage prendre en compte les déterminants sociaux dans nos politiques publiques et réactualiser le plan pour l’accès à la prévention et aux soins des plus démunis.

Des solutions innovantes existent et elle doivent être essaimées, elles redonnent du sens aux pratiques, elles impliquent les populations et les acteurs de terrain. Nous en avons eu des témoignages concrets lors de la journée organisée par le réseau rural breton à Mûr de Bretagne.

Le PRS nous apparaît comme révélateur d’une politique de santé bien trop cloisonnée pour pouvoir répondre aux enjeux sociaux et environnementaux en matière de santé publique. L’environnement doit être le pilier du projet santé, mais, nous ne voyons pas clairement inscrits les liens avec le PRSE. Les solutions innovantes qui permettent de prendre davantage en compte les déterminants sociaux dans les politiques de santé n’apparaissent pas non plus. Par conséquent, nous suivrons l’avis négatif de la région sur la révision du PRS.

 

 

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