Irradiés de l’île Longue. EELV réclame un suivi médical et la levée du secret défense.
Jeudi 18 avril, Janick Moriceau, conseillère régionale a proposé un voeu à la dernière session du Conseil Régional de Bretagne.
Irradiés de l’ile longue : l’Etat doit agir en employeur humain et responsable.
Plusieurs dizaines de travailleurs de l’Arsenal de Brest , mécaniciens, pyrotechniciens, électriciens, en retraite ou actifs, sont atteints de maladies graves, parmi lesquelles des leucémies et des cancers. Plusieurs sont morts, qui avaient entre 45 et 60 ans. Ces ouvriers ont travaillé de 1972 à 1996 au montage de têtes nucléaires, sans aucune protection. Pour avoir exposé, sans protection, ses salariés aux rayonnements, la « faute inexcusable » de l’Etat vis à vis de ses personnels a été reconnue par le tribunal des affaires sanitaires et sociales de Quimper pour quatre anciens travailleurs atteints de leucémie. D’autres procédures sont en attentes.
La liste des irradiés étant connue, tous devraient aujourd’hui, faire l’objet d’un suivi médical et être informés de l’ensemble de leurs droits. Un protocole du même type devrait concerner les personnels militaires officiant ou ayant officié sur les sous marins nucléaires. Au lieu de cela, l’Etat porte en appel les jugements rendus par le tribunal des affaires sanitaires et sociales de Quimper. De même, l’étude commandée à l’amiral Geeraert, aujourd’hui achevée, est classée secret défense.
Ainsi, le Conseil régional de Bretagne :
– souhaite témoigner son soutien aux victimes et à leur famille.
– demande à l’Etat d’agir de manière humaine et responsable en reconnaissant l’ensemble des préjudices subis.
– demande que le rapport Geeraert soit déclassifié, qu’un suivi médical soit effectué pour l’ensemble des personnels ayant travaillé à l’Ile longue au montage et à la manipulation des ogives nucléaires de 1972 à 1996.
Les élus régionaux EELV ont voté pour. Les autres groupes politiques n’ont pas pris part au vote.
Sur le même sujet, à l’Assemblée nationale, vendredi 19 avril 2013, le député EELV François de Rugy a attiré l’attention de M. le ministre de la défense sur la classification du rapport l’Amiral Geeraert, relatif à l’affaire dite « des irradiés de l’île Longue ».
« Jusqu’en 1996, une trentaine de personnels civils de la direction des constructions navales (DCN) étaient affectés au montage d’ogives nucléaires sur la base de l’île Longue sans aucune protection. Aujourd’hui, une proportion anormalement élevée de ces personnels souffre de pathologies graves, notamment des cancers. Selon l’association Henri Pezerat, spécialisée dans la santé au travail, dix personnes ont contracté une maladie à la suite d’irradiations. Sept d’entre elles ont été reconnues en « maladies professionnelles » par la DCN et le Ministère de la Défense. Quatre sont mortes.
A plusieurs reprises, le tribunal des affaires sanitaires et sociales de Quimper a condamné la DCN, dont l’Etat est actionnaire majoritaire. Ces procédures ont fait l’objet d’appels et de reports d’audience. A la suite d’une interpellation par les syndicats, le Ministère de la Défense a commandité un rapport à l’Amiral Geeraert, dont les conclusions restent inconnues en raison d’une classification secret défense. Aussi, il lui demande s’il entend lever cette classification, reconnaître la responsabilité de l’Etat et mettre en place une politique d’information et de prise en charge des victimes d’irradiations sur site de l’île Longue. »