Espaces culturels, salles polyvalentes : Pour une mise en synergie de ces équipements ?
Dans le contexte de difficultés financières , il est toujours compliqué de voter une politique culturelle régionale. Pour les écologistes, il est des lignes budgétaires où il est plus ou moins simple de faire des économies. Pas toujours en accord avec la majorité régionale…Par exemple: le manque de cohérence ds la politique de financement des salles culturelles… Pour cela, à quand une véritable décentralisation culturelle ? Yannik Bigouin pose la question.
Mission 7: Pour une politique culturelle et sportive au service de tous
Nous votons une politique culturelle régionale dans une situation financière, comme vous l’avez souligné, bien compliquée.
Dans ce contexte, il reste tout de même des lignes budgétaires où nous pourrions faire des économies et gagner en efficacité comme, par exemple, la politique d’investissement dans les salles culturelles. J’ai souligné ici, à maintes reprises, le manque de cohérence que représente parfois ces financements. Non pas qu’il ne faille pas d’espaces de diffusion financés par la région mais nous devons sortir de la logique de guichet dans l’attribution de subventions à ces équipements. Il nous faut mener une réelle politique de mutualisation et de mise en synergie de ces équipements, une réflexion concertée avec les partenaires institutionnels et les acteurs de la filière pour la mise en place d’un « Schéma Régional des lieux et salles de diffusion et de création du Spectacle Vivant ». Une démarche participative pour imaginer des projets culturels par pays… Le conseil de développement du pays de Brest préconise, dans une de ses études, des éléments dont nous pourrions nous inspirer. Un exemple parmi d’autres : sur mon territoire il va y avoir 3 salles et peut-être 4 salles culturelles dans un rayon de 20 km sur le même EPCI. Aucune programmation commune n’est prévue a priori malgré toutes les conventions passées avec la région qui le préconisait. Je propose que le Ceser en lien avec les conseils de développement se saisissent de ce dossier et fassent un état des lieux et des propositions pour une harmonisation et une réduction des coûts.
Second point : dans la galaxie de la culture en Bretagne, la région avec d’autres collectivités a mis en place des EPCC pour permettre une coopération de gouvernance comme le pôle d’enseignement supérieur du spectacle vivant Bretagne ou l’école supérieure d’Art de Bretagne. Par ces structures vous avez eu le mérite de créer des partenariats sans nécessairement chercher le pouvoir. C’est tout à l’honneur de la Région que d’avoir mené ce travail d’intérêt général. Il reste que des structures proches de la Région – car largement financées par elle- sont en crise et nous nous en inquiétons. Je pense en particulier à la cinémathèque régionale de Bretagne basée à Brest qui possède des trésors dans ses réserves et qui malheureusement ne se relève pas de conflits internes.
Que pensez-vous faire en 2015 pour que cette structure soit à la hauteur de son projet régional ?
Autre question : pourquoi faire le choix de financer moins de voyages d’artistes bretons à l’étranger en 2015 en passant de 19 en 2013, 18 en 2014 à 15 prévus en 2015 ? J’ai été surpris de voir cette baisse.
Enfin, j’espère qu’en fin de semaine Manuel Valls apportera dans ses valises le projet d’une véritable décentralisation culturelle, en tout cas un engagement significatif de l’Etat pour la culture qui soit davantage que les quelques éléments que sa ministre de la culture, Fleur Pellerin, a pu poser, après des négociations bien âpres et longues, lors de la signature du protocole d’accord de mise en œuvre du volet culturel du pacte d’avenir pour la Bretagne. A se demander si la majorité régionale est de la même couleur politique que la majorité nationale. C’est vrai que le jacobinisme et le centralisme francilien sait se fondre partout. Certes, ces conventions avec l’Etat représentent un symbole, une faille dans le forteresse jacobine mais, Monsieur le Président, il faudra bien trouver des leviers plus important pour dépasser la symbolique policée que représente les signatures de conventions – même si elles apportent quelques subsides- afin de répondre à la demande des Bretonnes et des Bretons de pouvoir pleinement décider de la politique culturelle qu’ils et elles souhaitent mener, de pouvoir expérimenter de nouvelles politiques pour la culture et le spectacle vivant, et notamment jouer le rôle « d’incubateur de projets culturels à dimension économique et sociale ».