Des lycées pour construire l’avenir de l’agriculture

Le contrat d’autonomie et de progrès dans les exploitations agricoles des lycées illustre le sérieux du travail de terrain réalisé et entre pleinement dans les cadres de l’action de la Nouvelle Alliance votée en juin 2011 et plaçant au centre les questions de l’autonomie et de l’agronomie.

Ces établissements préparent la nouvelle générations aux différents métiers de l’agriculture et du paragricole et ce dans un contexte en pleine évolution. Ainsi les fermes des lycées ne doivent pas être la photographie de l’agriculture régionale du moment mais bien celle de l’avenir.

Selon une étude de 2011de l’A.S.P. (Agence de Services et de Paiement, ancien CNASEA), le nombre d’installation en France à considérablement chuté : elle a baissé de moitiée ces dix dernières années. Dans le même temps le profil des candidat-e-s à l’installation a évolué. Deux tiers d’entre elle se font désormais sans les aides de la Dotation Jeunes Agriculteurs, 2/5 sont le fait d’agriculteurs de moins de 40 ans, et 3/5 sont portées par des femmes. Les souhaits et exigences des candidats évoluent aussi et c’est une bonne nouvelle. Plus d’un tiers d’entre eux souhaitent s’installer sur des structures moins grandes que la moyenne et exprime le souhait d’un lien fort, par la diversification de leur activité, avec le reste de la société. Ils ont plus de besoin de voisins, que d’hectares. A titre d’illustration, un nombre croissant de candidats à l’installation ne souhaitent plus, ou ne peuvent plus, prendre de parts dans des GAEC ou sociétés agricoles importantes alors que l’offre existe. Ainsi, le cadre actuel du parcours d’installation est de moins en moins adapté à la réalité.

Ainsi, paysans c’est plus qu’un métier, c’est une façon de vivre, et l’aspect sociologique est l’un des éléments forts à intégrer au processus de formations. Il reste encore trop souvent délaissées.

Si nous nous félicitons de l’orientation prise dans la recherche de cohérence, d’autonomie et de valeur ajoutée des exploitations agricoles des lycées qui sont de véritables laboratoires d’expérimentations des futurs agriculteurs de demain, j’aurai néanmoins quatre questions :

– Nous sommes au cœur d’une société ou les mutations professionnelles sont la règle, ou le rural et l’urbain s’interpénètre, ou l’un des défis en terme de renouvellement des générations en agriculture est de pouvoir accueillir majoritairement des enfants en dehors du milieu agricole, voir du milieu rural. Faire connaître plus largement ces fermes ne serait-il pas un bon moyens de participer à recréer du lien entre l’agriculture et la société?

– La seconde sur l’équilibre financier des fermes dans les lycées. En effet, le poste « main d’œuvre » ne devrait pas être comparé avec le fonctionnement d’une exploitation classique du fait qu’une partie importante de temps salarié relève d’un accompagnement pédagogique. Pourquoi ce poste souvent très lourd n’est-il pas pris en charge par des financements d’Etat?

– Troisièmement, il nous apparaitrait pertinent qu’une sensibilisation aux question de l’ergonomie dans les métiers de l’agriculture soit intégrée dans les formations au travers des fermes des lycées.

– Enfin, quelle adéquation entre les actions proposées ici, qui vont dans le bon sens – celui d’une plus grande autonomie des exploitations – la proposition n°24 de la Nouvelle Alliance sur la fabrication d’aliments à la ferme?

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