Pêche durable, agriculture bio… Cécile Duflot en Finistère sud. 🗺
L’ancienne ministre de l’égalité des territoires et du logement et députée EELV était en Bretagne les 17 et 18 mai 2016 avant de se rendre à Notre Dame des Landes en vue du référendum qui se déroulera en juin prochain.
Mardi 17 mai à Quimper
Rencontre-débat à 20h30, salle 1 des Halles Saint François (entrée rue Amiral de la Grandière). Entrée libre.
Mercredi 18 mai en Pays bigouden
A l’issue de sa visite au Guilvinec, qui concernera la pêche, et point presse
Dans la presse :
Le Télégramme
14 mai 2016 à 07h54 / Recueilli par Bruno Salaün /
Cécile Duflot. «Créer une plateforme à gauche»
La députée écologiste de Paris Cécile Duflot (EELV) animera, mardi, à 20h30, aux halles Saint-François, à Quimper, une réunion publique autour de l’avenir de l’écologie politique. Elle la voit portée par « une nouvelle plateforme de transformation à gauche ».
Vous figuriez parmi les 56 députés de gauche favorables au dépôt d’une motion de censure. En vain. Quel sens politique y donniez-vous ?
Des députés de gauche de tous les groupes de la majorité de 2012 ont signé ce texte. Ça veut dire qu’il y a la volonté de mettre un coup d’arrêt à cette méthode autoritaire du gouvernement, qui n’est pas en phase avec les engagements pris en 2012. Ce 49-3, alors que nous aurions dû aller au bout du débat parlementaire, est significatif de l’état de faiblesse du gouvernement. Quand on associe faiblesse et passage en force, on fait une faute à l’égard de la démocratie et du sens de l’engagement politique. Cette tentative de motion, c’est aussi un pas supplémentaire pour dire que quelque chose entre nous est possible.
Avec d’autres composantes de la gauche ?
Oui, nous pouvons faire exister un projet. Je crois que ça se fera autour d’une colonne vertébrale qui apportera des solutions à la crise écologique et aux inégalités sociales. On ne peut pas se replier sur une espèce de cercle de la raison libérale et fade qui ne propose plus rien face aux grands défis auxquels nous devons faire face. Nous voulons travailler à redonner envie de politique à celles et ceux qui nous ont fait confiance en 2012 et qui, élection après élection, ont montré leur défiance à l’égard de la politique menée par le gouvernement.
Dans les années 2008-2009, Europe-Écologie les Verts avait connu une vague porteuse. Le soufflet est largement retombé. Le parti a connu des défections depuis 2015, il est fragilisé. Vous semble-t-il en situation de porter les valeurs de l’écologie politique ?
D’abord, le parti écologiste n’a jamais été le seul à les porter. Cette aspiration à un développement durable a heureusement traversé la société civile, les associations et ONG sur des sujets locaux et planétaires. Ensuite, EELV a vécu les mêmes difficultés que les autres partis dans l’exercice de cette majorité. Les renoncements au programme issu de l’accord de 2012 ont fracassé toutes les formations.
Quels ont été les principaux renoncements selon vous ?
Une erreur au niveau européen avec la ratification du pacte budgétaire (2013) et, en France, le rendez-vous raté de l’écologie. Voir piétiner la loi de transition énergétique, que j’ai votée, n’est pas une partie de plaisir. Voir qu’en France, en 2015, les émissions de gaz à effet de serre ont augmenté (Eurostat), c’est une déception majeure. Ce gouvernement n’a pas été, dans les actes, celui du sursaut écologique. Il a même été parfois à rebours car ses engagements sur le nucléaire, par exemple, ne seront pas tenus. Il faut absolument que l’on prenne ce grand virage vers l’écologie dont nous avons besoin.
Sentez-vous EELV vraiment en ordre de marche pour favoriser l’émergence de cette nouvelle plateforme à gauche ?
Mon avenir de femme politique ne se situe pas dans les contours actuels. Cette plateforme de transformation, je ne l’envisage pas dans un cartel de partis politiques tels qu’ils existent aujourd’hui. L’idée, c’est de construire un projet politique pour l’ensemble de la société, pris en main par tous les acteurs de la société, pas seulement les élus.
Vous semble-t-il pragmatique ou utopique d’envisager cette plateforme en vue des élections 2017 ?
Il nous faut entreprendre. La question de l’issue passe après la question de l’énergie que l’on y met pour que cela aboutisse.
Cela passe-t-il, pour vous, par une candidature à l’élection présidentielle ?
C’est possible, mais le sujet, ce sont les dix ans qui viennent, le virage politique à donner à la France et à l’Europe.
> En complément
« Il faut que la honte change de camp »
Vous avez été secrétaire nationale des Verts, puis d’Europe Écologie-Les Verts de 2006 à 2012. Aviez-vous, d’une manière ou d’une autre, été saisie par des militantes, des cadres du parti, de problèmes de harcèlement sexuel tels que reprochés à Denis Baupin ?
Oui, j’avais à la fois des bruits, des choses indirectes et puis des éléments plus clairs, mais souvent très tardivement et souvent de la part de femmes qui ne voulaient pas en parler publiquement.
Quels conseils leur aviez-vous donné ?
De porter plainte, comme je le dirai à toutes les femmes. Ce qui nous arrive, c’est un vrai drame pour nous, mais c’est surtout symbolique de ce qui se passe partout dans la société. Il faut que la parole des femmes se libère.
Quelles leçons en tirer ?
Il faut respecter la parole de ces femmes, il faut qu’elles se sentent plus en confiance parce que l’une des raisons majeures pour lesquelles elles ne disent pas ce qu’elles vivent, ce sont les conséquences des révélations de ce qu’elles vivent. C’est ce qu’a très bien montré une étude de l’Ifop commandée par le défenseur des droits. Il faut que la honte change de camp. Il faut aussi trouver des dispositifs adaptés, comme l’initiative de la Fondation des femmes qui a ouvert une hotline juridique, certes éphémère, pour que les femmes politiques victimes de violences sexuelles osent franchir le pas.
© Le Télégramme
http://www.letelegramme.fr/finistere/quimper/cecile-duflot-eelv-mardi-a-quimper-creer-une-plateforme-a-gauche-14-05-2016-11067402.php#Jl4cI6prHaZWVPtX.99
Ouest-france
Un débat avec Cécile Duflot, mardi
Cécile Duflot, députée Europe Écologie – Les Verts, est en déplacement dans le Finistère, la semaine prochaine. Elle animera un débat à Quimper, mardi 17 mai. Au programme des thèmes abordés : écologie politique et travail de députée. La rencontre a lieu à 20 h 30, salle 1, halles Saint-François. Entrée libre.
Mardi 17 mai, débat avec Cécile Duflot, à 20 h 30, salle 1, aux halles Saint-François.
Telegramme du 18 mai 2016
Cécile Duflot était, ce mercredi matin et pour la première fois, en visite au Guilvinec (29). L’ancienne ministre du Logement, députée EE-LV, a pu rencontrer pêcheurs et membres du Comité départemental des pêches du Finistère. L’occasion de lui poser quelques questions sur la cohabitation entre pêche et écologie.
> Qu’est ce qui a motivé votre visite au port de pêche du Guilvinec ?
Les questions liées au milieu maritime et notamment au monde de la pêche sont des composantes essentielles de l’écologie et du développement durable. Les sujets concernant la pollution, le dérèglement climatique ou la préservation des espèces doivent être abordés dans leur globalité. C’est pour cela qu’il est primordial de rencontrer les pêcheurs et d’associer ces acteurs économiques au virage écologique que je défends. Dans cette optique, il est essentiel de maintenir une pêche artisanale, celle dans laquelle les pêcheurs ont un lien avec leur territoire et connaissent leur environnement, leur écosystème. Les pêcheurs sont des personnes ressources déterminantes dans l’élaboration d’une pêche durable. Une pêche qui respecterait à la fois les pêcheurs et les poissons. Ceux qui pensent qu’il est possible d’instrumentaliser la nature, que ce soit dans les champs ou sur la mer, se trompent. Le dialogue avec eux est donc essentiel.
Avec qui avez-vous pu dialoguer ce matin et quelles ont été les thématiques abordées ?
Au port du Guilvinec, j’ai pu rencontrer Guy Le Moigne, vice-président du comité départemental et des pêches du Finistère et ancien marin-pêcheur et Solène Le Guellec, la secrétaire du comité. Et le patron pêcheur du Kerflouz m’a invité spontanément à visiter son bateau. Nous avons eu des discussions sur les difficultés de recrutement et le manque de visibilité dont pâtit le monde de la pêche. Des problèmes qu’il faut résoudre pour se projeter dans l’avenir et faire en sorte que la pêche traditionnelle, celle qui est ancrée dans son territoire, ne disparaisse pas. Les méthodes de gestion des ressources halieutiques ont bien sûr été évoquées et plus particulièrement la politique européenne du zéro rejet qui inquiète les pêcheurs.
Cette norme veut imposer aux pêcheurs de ramener la totalité de leurs prises à terre, pour les forcer à améliorer la sélectivité et éviter les prises inutiles. Est-ce, pour vous, une bonne solution ?
Cette politique pose question, on se doit de l’interroger. Ce n’est pas évident que cette réglementation européenne permette d’améliorer la sélectivité et donc le respect des licences et des quotas de pêche. Il manque une étude d’impact global. Il faut évaluer l’impact sur l’écosystème mais aussi sur l’activité socio-économique des pêcheurs. Je ne suis pas certaine que ce soit une bonne solution, y compris en tant qu’écologiste.
Le dialogue entre écologistes et pêcheurs n’a pas toujours été facile. La situation a-t-elle évolué ?
Comme dans beaucoup d’autres secteurs d’activités, je crois que les relations entre les écologistes et les pêcheurs ont changé. Il y a vingt ans on avait le sentiment que les écologistes étaient des empêcheurs de tourner en rond, des catastrophistes. Aujourd’hui, les pêcheurs le voient bien, les dégâts sur le milieu, le réchauffement climatique est une réalité qui à des conséquences sur leur activité. En Méditerranée par exemple, les sardines sont très fragilisées par la dégradation de la qualité du plancton. Donc cet impact sur le milieu est une réalité qui a des conséquences économiques, sans compter les conséquences écologiques. C’est sûr qu’aujourd’hui ce rôle de lanceur d’alerte des écologistes est reconnu. Mais l’enjeu maintenant c’est le passage à la mise en oeuvre. Il ne s’agit plus ni d’alerter ni de regretter mais d’agir et d’agir ensemble. Si on veut que le milieu maritime prenne ce virage écologique, nous le prendrons ensemble, écologistes, politiques, industriels, pêcheurs, scientifiques et consommateurs. L’écologie est un cercle vertueux pour tout le monde.
Duflot veut renouer paysans et écologie
Mardi soir, 100 personnes sont venues écouter la députée écologiste lors d’une réunion proposée par les locaux d’EELV.
100 personnes sont venues échanger avec Cécile Duflot, mardi soir, lors d’une réunion organisée par l’antenne quimpéroise d’EELV. « On ne naît pas écologiste. On le devient , a lancé d’emblée Cécile Duflot. Rapidement, l’écologiste a été interpellée par un paysan à la retraite : « Il y a aussi de la pensée unique en milieu paysan. Les paysans souffrent mais personne ne dit rien. Comment faire ? » Avec un talent affirmé de tribun, la députée a répondu : « Ce n’est pas une question de responsabilité individuelle. C’est un système entier qui a emmené tout le monde dans le mur. Il faut nouer un accord historique entre le monde paysan et l’écologie politique. Mais le changement de modèle sera compliqué à faire. » Parmi les propositions de Duflot, renouer le lien entre production et consommation à un niveau local. Pour elle, les initiatives écologistes se multiplient à la base, mais le système politique est en retard. « Une écologie de progrès est possible. » Mais la femme politique a aussi été interrogée sur d’autres sujets brûlants. L’idée d’une VIe République ? « La Ve est comme un chêne. Elle résiste bien. Mais, comme un chêne, elle va s’abattre d’un seul coup. À la place, il faut un septennat non renouvelable, la proportionnelle, et les législatives avant la présidentielle. » Notre-Dame-des-Landes ? « Le périmètre du référendum en LoireAtlantique a été choisi par Hollande pour générer un vote favorable. Mais la commission de Bruxelles vient d’ouvrir une procédure d’infraction sur ce projet qui est daté, qui était prévu à l’origine pour le Concorde. » La loi El Khomri ? « Tout se jouera dans la rue maintenant, mais je le regrette. » Le traité transatlantique ? « Il est quasi enterré, du fait des USA surtout. » Un Francexit ? « Hollande porte une lourde responsabilité dans le rejet actuel de l’UE. Comme le dit Varoufákis, il faut relancer la logique démocratique de l’UE. Le nouveau projet européen doit être la grande transition écologique. » D’autres personnes ont posé des questions plus politiciennes, à propos de la récente motion de censure. Cécile Duflot a surtout insisté sur les ressorts de son engagement politique : « Nous vivons une époque de basculement. Il y a la crise climatique et la hausse énorme des inégalités. Il faut répondre à cela en mettant l’accent sur les énergies renouvelables, la redéfinition du transport et le partage du travail. »
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