Baie du Mont Saint Michel. L’heure des bilans.

Effectivement, il est urgent de faire les bilans et les évaluations de toutes les politiques publiques menées et en cours depuis près de 15 ans pour l’ensemble du site. L’occasion, lors de cette session, pour les écologistes de rappeler leurs priorités : développement durable, gestion touristique et gestion hydraulique.

 

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Yannik Bigouin

Yannik Bigouin

Monsieur Le Président,
Mon intervention sera développée ici de manière linéaire selon l’ordre de présentation du bordereau.
Pour commencer nous considérons que Le Conseil régional a pris la bonne décision en s’impliquant dans le Syndicat Mixte de la Baie pour le Rétablissement du Caractère Maritime du Mont, mais beaucoup reste à faire pour cette valorisation au delà du seul site de la Merveille. L’Opération Grand Site décidée pour accompagner ce projet, piloté en Ille-et-Vilaine par un Syndicat Intercommunal à Vocation Unique (dissout en 2007), pouvait, avec une opération semblable côté Manche, devenir la base de cette démarche structurante de valorisation mais le résultat est très mitigé avec un certain nombre d’actions prévues initialement qui n’ont pas été réalisées.

Ainsi, l’association interdépartementale Manche/Ille-et-Vilaine initiée par les 2 départements, qui s’était constituée pour piloter une Gestion Intégrée de la Zone Côtière (GIZC) s’est dissoute fin 2011, alors qu’un plan d’actions venait d’être approuvé suite à une longue concertation avec tous les acteurs de la Baie. Résultat de cette GIZC : une déception, une cassure qui n’est pas sans laisser de traces de part et d’autre du Couesnon.

Comme vous le soulignez dans le bordereau, il est en effet urgent de faire les bilans et les évaluations de toutes les politiques publiques menées et en cours depuis près de 15 ans pour l’ensemble du site : Opérations Grands Sites Manche et Ille-et-Vilaine, document d’objectifs NATURA 2000/Baie du Mont-Saint-Michel, Gestion Intégrée de la Zone Côtière, SAGE Sée, Sélune, Couesnon et Marais de DOL/Guyoult, projet de Parc Naturel Marin Normando-Breton aujourd’hui en standby, etc … etc …

Autre point : beaucoup de freins injustifiés ont handicapé la coopération Normando-Bretonne au cours de ces dernières années. Réforme territoriale oblige, il est donc aussi temps de clarifier le leadership entre le Département d’Ille-et-Vilaine et la Région Bretagne si le Conseil régional veut réellement que la poursuite du projet, devienne, comme voulu initialement, «un catalyseur permettant d’engager une démarche structurante de valorisation, patrimoniale, écologique et touristique». C’est notre rôle, c’est votre rôle, élus de la majorité dans ces instances de prendre pleinement votre place pour faire avancer cette nouvelle gouvernance partagée.

Concernant le projet touristique considéré comme absent.
L’activité touristique ne concerne pas uniquement les acteurs de l’offre et ne doit donc pas être déconnectée d’autres acteurs, maîtres d’ouvrages ou gestionnaires contribuant à l’attrait touristique et à l’allongement des durées de séjours.
A titre d’exemple, l’aménagement de la voie verte pour les déplacements doux dans la Baie, mis en œuvre par la direction des routes du Conseil général d’Ille-et-Vilaine illustre le manque de cohérence qu’il faut éviter si l’on veut conforter l’attrait touristique du site. La dégradation du paysage par des arasements excessifs et incontrôlés de végétaux dans le marais de Dol et par des constructions mal intégrées au bâti de la frange littorale doit être stoppée par un renforcement des protections paysagères.
Les négligences environnementales des activités conchylicoles dans la Baie du Mont-Saint-Michel qui perdurent malgré les soutiens financiers du Conseil général d’Ille-et-Vilaine et du Conseil régional de Bretagne, constituent un autre exemple d’incohérence et de dégradation de l’image du site.
Ces exemples confirment que le contrat de destination «Le Mont-Saint-Michel et sa Baie», ne doit pas concerner uniquement les professionnels de l’offre touristique. La qualité, l’excellence déclarées dans ce contrat, doivent obliger les responsables à une gestion plus cohérente et donc transversale en arrêtant le « chacun pour soi ».

Selon nous, les orientations proposées doivent être reformulées, complétées et dans l’ordre :
    Les enjeux de développement durable pour l’ensemble des activités du territoire de la Baie comprenant un objectif majeur de qualité paysagère et environnementale à la hauteur de la qualité des travaux qui vont se terminer en 2015.
    Les enjeux de gestion hydraulique qui pourraient gagner à être assumés dans le cadre élargit à l’ensemble de la Baie, incluant les 4 territoires du SAGE.
    Les enjeux de gestion touristique du Mont-Saint-Michel et de sa Baie en associant l’Etat et les centres des monuments nationaux entraînant des enjeux de qualification, de diversification et de promotion touristique.

Nous souhaiterions enfin que le Conseil régional se rapproche de l’Association des Biens Français inscrit au Patrimoine Mondial afin de bénéficier des expériences, des savoir-faire d’autres territoires français voire étrangers. Ces échanges permettront de faire évoluer les mentalités sur les enjeux très favorables en matière de développement pour un bien inscrit au Patrimoine Mondial de l’Unesco. Le siège est à Tours, au cœur du Val de Loire inscrit au Patrimoine Mondial depuis 2000, où l’action menée est exemplaire.

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Un commentaire pour “Baie du Mont Saint Michel. L’heure des bilans.”

  1. De Michel CHENEBEAU (adhérent EELV & délégué de l’AF3V [35])
    Bonjour,
    Vous parlez dans votre rapport de la voie verte de la baie du Mont Saint Michel, son extension entre la Chapelle Sainte Anne et Saint Benoît des Ondes ne correspond pas aux attentes de la majorité des cyclistes et en particulier des adhérents de l’association des véloroutes et voies vertes (AF3V).
    Cette voie dénommée EV4 entre dans le schéma européen et national des VVV, et à ce titre a été financé en partie par les fonds Européen. Malheureusement cette extension, ne respecte pas les critères définis par la charte qui encadre ce type de voie verte. Moins d’un an après sa mise en service, une grande partie de celle-ci était détruite par les grandes marées.
    Je me tiens à votre disposition pour vous envoyer le rapport de labellisation de l’AF3V dès qu’il sera disponible dans quelques semaines.
    Cordialement
    Michel CHENEBEAU

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