Pesticides néonicotinoïdes : le Sénat refuse une date d’interdiction
Joël Labbé fait part de son dépit et dénonce le rôle joué par les lobbies.
Alors que les députés avaient voté l’interdiction d’utilisation des pesticides néonicotinoïdes à compter du 1er septembre 2018, le vote de confirmation de cette interdiction par le Sénat était très attendu. Une fois encore, le Sénat a fait machine arrière, en votant un amendement d’encadrement de l’usage de ces redoutables neuro-toxiques qui ciblent le système nerveux central des êtres vivants, sans se prononcer sur une date limite d’utilisation. Après d’âpres débats en séance, la majorité sénatoriale a supprimé la date limite pourtant négociée et proposée par la Ministre Barbara Pompili du 1er septembre 2020. Malgré tous les arguments scientifiques avancés sur les impacts sur les abeilles, les pollinisateurs sauvages et de nombreuses espèces, sur la qualité de l’eau et des sols, sur la santé humaine, malgré tous les arguments démontrant que les alternatives étaient possibles et étaient pratiquées, notamment en agriculture biologique, les élus de la majorité sénatoriale s’en remettent aux industriels et à la science pour trouver des produits alternatifs aussi efficaces. A aucun moment, ils n’ont remis en cause le modèle agricole productiviste basé sur l’agro-chimie.
« Pour ma part, s’indigne Joël Labbé, j’accuse et je condamne le rôle joué par les puissantes firmes et par le président de la FNSEA, qui pèsent sur les deux grands partis politiques. Ce système, basé sur le business à court terme au mépris de la biodiversité et de la santé humaine, est, de plus, en train de poursuivre la mise en œuvre de ce qui est l’équivalent d’un gigantesque plan social qui touche le monde agricole. Les politiques doivent prendre leurs distances pour exercer pleinement leurs responsabilités de défense du bien commun, de l’intérêt public et de l’intérêt des générations futures. »
Saint-Nolff, le 13 mai 2016
Communiqué de presse