Zones commerciales périphériques ou centres-villes vivants : il faut choisir !
Les centres-villes français sont en train de mourir. Un rapport publié en 2016 sur "la revitalisation commerciale des centres-villes" observe la perte de vitesse rapide et récente d'un grand nombre de centres-villes de villes moyennes.
Les villes touchées par ce phénomène connaissent dans le même temps un développement de leur offre commerciale périphérique, censée augmenter l’attractivité du territoire, mais qui accentue le détricotage du tissu commercial traditionnel. Développer des zones en dehors de nos communes est en contradiction avec notre volonté de revitalisation et de densification des espaces urbains.
L’enjeu est de réussir le rapprochement des activités économiques et des commerces avec les lieux de vie, et non l’étalement sans fin de zones enclavées, saturées. Ces projets nous conduisent dans une nouvelle impasse : les emplois créés ici sont détruits ailleurs et les nouvelles implantations conduisent à bétonner encore plus la campagne environnante au détriment des activités agricoles. Nous soutenons l'économie de proximité : celle au service de l'homme qui crée du lien social, privilégie la qualité des produits et respecte les conditions de travail.
Toute extension de zone commerciale constitue une fuite en avant. Même les Etats-Unis reviennent sur ce type d’implantation. Beaucoup de centres commerciaux géants, dont certains faisaient plus de 100.000 mètres carrés, sont à l’abandon.
En France aussi, ces zones commerciales voient leur modèle s’essouffler. Leur croissance est trois fois supérieure à celle du pouvoir d’achat, et leur attractivité baisse avec la création de groupements d’achat locaux, d’AMAP (Association pour le maintien d’une agriculture paysanne), ou le retour du commerce de proximité et l’usage d’Internet. La sur-offre commerciale est de 30% en France, quand le taux de vacance des centres commerciaux a doublé en deux ans. Les clignotants sont au rouge.
Il faut que les élus des agglomérations s'interrogent sur l'urbanisme et la cohérence de leurs décisions. Pour beaucoup, l'étalement urbain, l'artificialisation des terres, les constructions en tout genre sont synonymes de développement et de croissance. C'est surtout un mode de réflexion daté : il faut changer de logiciel, nous sommes au XXIème siècle.
Nathalie Charvy, au nom du groupe d'opposition municipale « Nevers à gauche » : Florent Sainte-Fare-Garnot, Patrice Corde, Delphine Fleury, François Diot, Blandine Beltier, Nathalie Royer, Wilfrid Séjeau.