Centrale de Belleville : nouvelle illustration du mythe de la sécurité nucléaire
Défaut de surveillance dans la conduite des réacteurs, dégradation du niveau de sûreté, fuite de liquide de refroidissement, rouille sur les tuyaux du système de pompage … Autant d'éléments qui ont conduit l'Autorité de Sureté Nucléaire, le 13 septembre dernier, à placer la centrale de Belleville sous surveillance renforcée.
Le réseau Sortir du Nucléaire dénonce dans sa plainte un état dégradé des matériels électriques, et la mise en danger des travailleurs et des riverains.
Interrogée sur le sujet, Perrine Goulet, députée de la Nièvre (La République en Marche) et cadre à la centrale jusqu'à son élection, reconnaît notamment des dysfonctionnements dans les protocoles, des matériels dégradés et un manque de formation du personnel, mais tente tout de même de dédramatiser, allant jusqu'à soutenir que cette procédure de surveillance pourra "donner un coup de boost au site" !
Mais nos centrales vieillissent, et le programme national de grand carénage mis en place par EDF pour en prolonger l'existence s'apparente à un pansement sur une jambe de bois.
Estimé par EDF à 55 milliards d'euros en 2014, le budget de cette opération, s'élèverait en réalité selon la Cour des Comptes, à 100 milliards, alors qu'en même temps, le coût de l'EPR de Flamanville atteint lui aussi des sommets en triplant son budget d'origine pour atteindre 10,5 milliards d'euros.
Pour EELV, il est urgent d'arrêter cette fuite en avant et d'entreprendre de façon progressive mais sans faillir les processus permettant la fermeture des centrales venant en fin de vie.
Comment peut-on encore nous faire croire que nos centrales nucléaires sont sûres, qu'elles garantissent notre indépendance énergétique et nous fournissent une source d'énergie peu chère ?
La réalité est toute autre : nos centrales sont vieillissantes, pas suffisamment entretenues, vulnérables face à des actes de terrorisme ou des aléas climatiques, les coûts réels de l’électricité nucléaire sont sous-évalués et pas un gramme d'uranium n'est extrait du sous-sol français.
La seule solution politiquement, économiquement et humainement responsable est de reconvertir les savoir-faire dans le démantèlement des centrales, et de rediriger les financements sur les énergies renouvelables à l'horizon 2050 : c'est possible, il faut juste le vouloir …
Sylvie Dupart-Muzerelle, porte-parole départementale EELV-58