Accueil Actualités Conseil Communautaire du Grand Chalon du 25 octobre : intervention de Mourad Laoues sur le Plan Local d’Urbanisme Intercommunal

Conseil Communautaire du Grand Chalon du 25 octobre : intervention de Mourad Laoues sur le Plan Local d’Urbanisme Intercommunal

Mr Le président, chers collègues

Aujourd’hui, nous arrivons presque à la fin de ce projet de PLUi, après des années de travail.

Bien que je sois plutôt satisfait du résultat, et sans minimiser le travail accompli, j'émets quelques réserves  :

  • Premièrement, en matière de gouvernance, je regrette quelques manques. En effet, alors que le PLUi intègre de nombreux enjeux, les déplacements, l’adaptation au changement climatique, etc, je constate que des associations spécialisées n'ont pas été associées aux groupes de travail dès le début. Une autre vision des enjeux, d’autres idées, ne peuvent que bénéficier au territoire. Mais la co-construction en amont des projets, et d'une manière générale, le dialogue environnemental, est une culture qui a encore du mal à s'installer dans la politique française à tous les niveaux de décisions.

  • Deuxièmement, concernant la méthode : un travail en lien avec l'élaboration du PCAET aurait certainement mieux valorisé le PLUi comme outil stratégique au service de l'adaptation au changement climatique. Cet aspect n'est pas assez mis en avant alors qu'on s’apprête à définir l'aménagement du Grand Chalon pour les 15 années à venir dans une perspective d'économie des ressources, de prévention des risques comme les inondations et d’une amélioration du cadre de vie. J'anticipe à ce titre, une proposition qui devrait s'inscrire dans les futurs règlements : la mise en place d'un « coefficient d’occupation végétale » qui, en introduisant du végétal dans les projets d'aménagements permet d'atténuer les effets « îlots de chaleur », en milieu urbain dense, notamment lors des canicules.

  • Enfin, pour revenir à nos décisions d’aujourd’hui : si j’ai bien compris, Mr Le Président, vous nous demandez de nous prononcer sur une demande de dérogation visant à autoriser l'urbanisation dans des zones auparavant classées en zones agricoles, naturelles ou forestières. C’est en contradiction totale avec la lutte contre l'étalement urbain. Alors que le PLUi est un outil innovant qui doit accompagner la résilience des territoires, on ne peut pas prolonger des règles qui ont conduit à la vulnérabilité de nos territoires. Je rappelle juste que l’étalement urbain est responsable de la disparition de l’équivalent d’un département français tous les dix ans au détriment des terres agricoles, avec les conséquences environnementales que l'on connaît trop bien. J'aurais préféré voir plutôt des pistes pour tendre vers l'autosuffisance alimentaire du Grand Chalon. De plus, une telle dérogation serait un recul pour une politique visant prévenir le risque inondation alors que c'est un problème majeur pour l'agglomération. Quant aux espaces naturels et forestiers, ils sont indispensables pour le stockage des GES, pour réguler les températures, pour permettre aux nappes phréatiques de se régénérer, pour protéger la biodiversité. Pour ne citer que cet exemple, qui a de multiples répercussions, les trois quarts des insectes européens ont disparu en 30 ans.

Vous comprendrez alors que je m’abstienne dans ces conditions.

Merci