Interdiction du glyphosate : On ne joue pas avec la santé
Après « Le Monde selon Mosanto », la journaliste Marie-Monique Robin sort le documentaire « Le round-up face à ses juges » diffusé mardi 17 octobre sur Arte. Une enquête qui confirme la dangerosité du glyphosate, l’herbicide commercialisé à travers le monde sous le nom de Round Up par Monsanto. Le glyphosate est une des molécules les plus dangereuses inventées par l’industrie chimique, elle s’accumule dans les organismes vivants, c’est un perturbateur endocrinien, un antibiotique, un chélateur de métaux (il les séquestre et les rend solubles) et un produit classé « cancérigène probable » par le centre international de recherche contre le cancer (CIRC). Pourtant, sous la pression des lobbys des pesticides, la commission européenne s’apprêtait à voter la réautorisation du glyphosate pour dix ans, avant de repousser sa décision au 25 octobre.
L’autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) nie la toxicité du glyphosate, mais il a été démontré que cette position repose sur une interprétation frauduleuse des données scientifiques. Les tenants de l’agriculture productiviste prétendent que l’utilisation du round-up est indispensable et que son interdiction entraînerait la faillite de nombreuses exploitations agricoles en France ! Comment peut-on justifier une telle position et prendre le risque d’un nouveau scandale sanitaire ? La consommation de produits issus de l’agriculture biologique est en très forte progression et il est indispensable d’accompagner les paysans pour protéger leur santé et leur permettre de nourrir sainement leurs concitoyens sans risquer de les empoisonner.
On ne joue pas avec la santé. Le principe de précaution doit s’appliquer et l’utilisation du glyphosate doit être interdite en France sans attendre la fin du quinquennat.
Nathalie Charvy et Mourad Laoues, portes-parole EELV Bourgogne