Accueil Actualités Qualité de l’air à Chalon : l’absence de politique locale expose les chalonnais à des risques accrus pour leur santé !

Qualité de l’air à Chalon : l’absence de politique locale expose les chalonnais à des risques accrus pour leur santé !

« L'air de Chalon est-il plus pollué qu'ailleurs ? », s'interrogeait vendredi le Journal de
Saône-et-Loire.
Se comparer à d'autres permet certes de minimiser le phénomène. Mais la bonne
question n'est-elle pas : que font les pouvoirs publics, et notamment la mairie de
Chalon/Saône et le Grand Chalon, pour diminuer la pollution de l'air afin de protéger les
Chalonnais exposés aux risques ?
La France a été épinglée plusieurs fois, par la Cour de Justice Européenne, pour le
non respect des valeurs limites pour les particules fines (PM10) en 2011, pour le non respect
des valeurs limites de concentration de dioxyde d'azote (NO2), et pour le dépassement du
plafond national d'émissions d'oxydes d'azote (Nox) en 2013.
A Chalon/Saône, si la qualité de l'air est certes supérieure à celle de grandes
agglomérations françaises, les pics de pollution font régulièrement l'actualité (voir l'épisode
de mars 2015), et la qualité de l'air est globalement « médiocre » (voir les chiffres de l'indice
ATMO pour la semaine courante). Or le préjudice sanitaire de la pollution de l'air, notamment
suite à une exposition prolongée à des taux « relativement faibles » est un fait scientifique
incontestable et reconnu de tous, qu'il s'agisse de décès prématurés (42 000 morts par an
en France, 386 000 en Europe et 3,7 millions dans le monde*) ou de pathologies
respiratoires, cardiovasculaires, ou autres.
Évidemment, la pollution de l'air et ses conséquences ont un coût pour la société. Il
est estimé entre 20 et 30 milliards d'euros/an*. Les écologistes se réjouissent d'ailleurs de la
parution imminente (juillet 2015) du rapport de la commission d'enquête sénatoriale qui doit
apporter de nouveaux éléments en la matière.
Si les pouvoirs publics recommandent d'adopter des mesures visant à limiter les
risques en cas d'alerte, et heureusement, nous ne pouvons nous satisfaire uniquement de
cette approche, d'autant qu'elle est insuffisante dans l'agglomération chalonnaise. En effet,
les recommandations de l'Etat sont déjà insuffisantes eu égards aux enjeux de santé
publique. Mais le Plan de Protection de l'Atmosphère adopté à Chalon et au Grand Chalon
manque largement d'ambition puisqu'il ne respecte même pas l'ensemble des mesures
proposées par la préfecture.
Chalon et son agglomération doivent faire preuve de plus d'ambition. Les écologistes
défendent, là où ils exercent des responsabilités, des politiques incitatives en faveur des
modes de transport actifs (cheminements piétons, maillage efficace des pistes cyclables,
régulation et de la limitation du trafic automobile, mise en œuvre d'un plan de Déplacement
Administratif et Entreprise, tarification progressive des transports publics en fonction des
revenus...). Toutes ces mesures sont applicables localement et seront portés par les
écologistes dans l'agglomération chalonnaise. Elles doivent bien sûr être complétées par
une demande faite à la préfecture, qui l'avait elle-même suggéré, de limiter la vitesse sur
l'A6 autour de Chalon/Saône.
Mourad Laoues Conseiller municipal et communautaire
Marie-Claude Colin-Cordier Porte-Parole EELV 71


* source Organisation Mondiale de la Santé.
* commissariat général au développement durable.