CONSEIL REGIONAL DU LIMOUSIN Séance plénière du 16 octobre 2012

CONSEIL REGIONAL DU LIMOUSIN

Séance plénière du 16 octobre 2012

Intervention de Marc HORVAT, Président du groupe Europe Ecologie-Les Verts

Monsieur le Président, très honorables collègues,

 

Permettez-moi de saluer le retour pour cette séance plénière du conseil régional du Limousin de Mme Dominique Normand que certaines libéralités électorales ont empêché de siéger parmi nous, et de recouvrer aujourd’hui la répartition voulue par les électeurs de notre région……

Je souhaiterais ensuite éclaircir une situation qui bien indépendante d’un quelconque fond politique, implique une élue appartenant au même parti politique que moi-même. La première interprétation qui doit venir à l’esprit, dans une affaire qui impliquerait un manquement à la loi, doit aller dans le sens de la loi elle-même, c’est-à-dire le droit universel à la présomption d’innocence. Ceci dit, et l’enquête judiciaire doit suivre son cours, si un quelconque manquement aux loi de la république devait être confirmé, que se soit dans le domaine fiscal comme pénal, Florence Lamblin ne pourrait plus se réclamer d’une quelconque appartenance au mouvement Europe écologie les verts, parti politique qui n’a eu de cesse de dénoncer toute forme de corruption, de blanchiment, d’évasion fiscale ou tout autre manquement aux lois, tant que celles-ci ne vont pas à l’encontre du bien ou de la santé publique. En attendant des conclusions judiciaires qui mettraient en cause notre élue, et sachant que celle-ci c’est déjà mise en retrait de ses fonctions électives, nous enjoignons Florence de collaborer dans la plus grande transparence à l’enquête, et souhaitons que toute la lumière soit faite sur cette affaire, et ceci quelques soient les personnes mises en cause, élus comme tout autre citoyens. Dés aujourd’hui, nous ne pouvons que dénoncer les faits avérés de manquement à l’article 11 de la déclaration universelle des droits de l’homme, inscrit dans le droit français : « toute personne accusée d’un acte délictueux est présumée innocente jusqu’à ce que sa culpabilité ait été légalement établie au cours d’un procès public où toutes les garanties nécessaires à sa défense lui auront été assurées ». Alors que le procès public ne commence pas dans la presse, surtout venant de ceux qui font et votent les lois, la récupération politique n’étant ni couverte par le droit français ni par la déclaration universelle des droits de l’homme. Il me reste qu’à remarquer la différence de traitement entre ce que l’on entend en France et dans le reste de l’Europe, où l’on s’inquiète plutôt du rôle central des chambres de compensations dans l’affaire de trafic de drogue et de capitaux à l’origine de l’enquête judiciaire, et ceci quelque soient les personnes impliquées. Ces mécanismes dévoilés par Denis Robert devraient interpeller en une période de disette de financements publics, quand le manque total de transparence facilite l’évasion fiscale, avérée celle-ci par l’enquête de nos sénateurs, évasion estimée à hauteur de 40 à 50 milliards par an. De quoi faire un peu rêver n’est ce pas, si une part seulement pouvait servir à élargir la dépense régionale en direction de la formation, du soutien aux entreprises, des services publics, des transports régionaux et de la transition énergétique. Cette dernière par ailleurs que nous nous félicitons de voir s’inscrire durablement dans les objectifs régionaux, les débats sur l’énergie, le SRCAE, Schéma Régional Climat-Air-Energie, et le début des conditionnalités sociales et environnementales du SRDE 2. Un budget de crise nous commente le CESER, et nous nous félicitons à nouveau des efforts consentis en direction des réalisations à venir des collectivités et des bâtiments collectifs à très basses consommations d’énergies, qui apporteront au côté des autres travaux de réhabilitations dans nos établissements des activités techniques et de conception pour nos entreprises, locales pour la plupart. Comme quoi, M. le Président, la diversité paie, pour un peu qu’elle puisse s’exprimer. Diversité, chers collègues, que nous souhaiterions voire s’appliquer dans les outils de développement dont nous avons tant besoin, que se soit auprès des entreprises, de la filière bois, ou au profit de notre agriculture, qui plus que tout autre activité régionale, mériterait toute notre attention, et toute notre capacité d’innovation et de soutien. En effet, la situation du foncier agricole ne fait que se dégrader, et le congrès des SAFER de France, ici en Limousin, nous a dressé la semaine dernière un tableau fort inquiétant, pour ceux qui ne seraient pas encore au courant. Alors, M. le Président, pour quand un vrai dispositif d’accès au foncier en Limousin, sachant que ni l’information et ni l’animation jusqu’ici n’ont empêché la dégradation de la situation? Idem pour les revenus agricoles, les plus bas de France, même si des dispositifs comme DIVA permettent de relever la tête au rang des régions, quel modèle pouvons nous porter politiquement pour permettre à nos exploitants d’accéder au niveau de revenu que leur charge de travail devrait autoriser? Nous portons bien sur notre idée la dessus, à savoir que les bénéfices environnementaux de nos pratiques devraient être valorisées, tout en permettant aux autres activités agricoles de se joindre à l’exemplarité de notre élevage à l’herbe, et ne plus associer l’image déplorable de l’abus de pesticides à la pratique de l’élevage extensif, et ce sur les mêmes campagnes d’affichage. Quel acte manqué cette année, de ne pas avoir permis à nos amis arboriculteurs d’échapper à la déficience sanitaire telle que l’admet aujourd’hui la MSA et la totalité des scientifiques. Quand, M. le Président, chers collègues, pourrons-nous enfin offrir aux nouveaux arrivants, aux touristes ou tout simplement aux riverains le label éco-région du Limousin, alors que si peu d’efforts sont à faire, et quand la demande sociale est si forte. Il y aurait là les moyens d’offrir à nos exploitants, à nos activités touristiques à l’attractivité du territoire un véritable bol d’air, et surtout une activité durable. C’est dans ce sens que nous ne pouvons que nous émouvoir de la disparition du GABLIM, le groupement des agriculteurs biologiques du Limousin. Nous nous en serions réjouis si la tâche avait été menée à bien, et si la profession s’en était saisie, ce qui est loin d’être le cas, et les résultats objectifs le dénoncent. Les dernières avancées scientifiques dans le domaine des Organismes Génétiquement Modifiés devraient nous amener à un peu de prudence, même si notre région est la première à avoir adopté l’appellation région sans OGM. Au vu des soupçons graves qui pèsent sur l’agence européenne de santé, tant sa gestion des conflits d’intérêt semble venir d’un autre âge, nous demandons au niveau européen une réévaluation des OGMs et de la toxicité des pesticides, nous nous adressons à vous, M. le Président, pour porter à l’ARF et plus loin à l’Europe la nécessaire action publique au profit de la santé publique. Ici, nous avons besoin d’une association de promotion de l’agriculture biologique pour ne pas tourner le dos à un des objectifs du Grenelle, cette grande idée jusque là fort malmenée, et rater un grand marché en expansion que nous laissons trop volontiers à la discrétion de nos voisins, là ou les revenus agricoles sont supérieurs aux nôtres…

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