L’Europe des « éléphants blancs »
A l’heure même où l’économie européenne subit une véritable déflagration économique, au constat de l’état de délaissement de nombreux territoires, du déficit flagrant de logements sociaux, de la nécessaire rénovation des infrastructures ferroviaires locales – tous projets à qui font pourtant défaut les investissements nécessaires – à l’heure des crises majeures et des inégalités sociales qui s’accentuent, il est indécent de voir imposer aux citoyens, partout en Europe, de grands projets coûteux et inutiles, tous issus d’une logique financière héritée d’un modèle économique dépassé au regard des crises qui sévissent et des besoins citoyens toujours plus pressants.
A ces « éléphants blancs », se surajoutent les coûts de mesures de contournement des réglementations sensées compenser superficiellement une destruction pourtant irréversible des milieux naturels et agricoles.
Ces grands projets de LGV, d’aéroports, de plates-formes pétrolières, de gazoducs, issus de logiques ultra productivistes au service du prestige politique et des intérêts de quelques banques et grandes entreprises privées se voient pour certains imposés par la force.
C’est le cas de Notre Dame des Landes où se déploient d’effarants dispositifs de sécurité pour forcer les îlots de résistance à un projet de destruction des zones naturelles, de stimulation du trafic aérien, d’artificialisation des sols et de disparition de l’agriculture paysanne…
En négation d’un contexte économique difficile, de l’image désastreuse que donnent ces déploiements policiers inconsidérés, des conséquences politiques en découlant, cette obstination dans l’erreur affronte désormais une opinion populaire qui avait pourtant placé toute son espérance dans l’avènement d’une évolution plus respectueuse de l’humain et la planète, plus à l’écoute des besoins fondamentaux essentiels.
C’est pourquoi Europe Ecologie les verts en appelle avec force à la reconstruction d’un modèle de société modéré et équitable, fondé sur la transition écologique, en recherche d’un modèle vivable soucieux de l’intérêt général et du bien commun en dialogue avec la société civile.
Pourtant, c’est bien ce modèle raisonnable basé sur des dépenses mesurées, une gestion économe des ressources et une protection sociale et environnementale renforcée, qui empêcherait les spoliations environnementales et économiques entraînant un désarroi massif des citoyens !
Nous demandons à nouveau l’abandon des « éléphants blancs » et l’orientation des investissements financiers vers les besoins les plus urgents tels la création d’emplois verts dans une logique de développement soutenable des territoires.
Il est temps enfin de comprendre que la transition écologique est la solution qui s’impose aux défis majeurs du siècle !