Réponse à un courrier de Jean Pierre Dupont Député UMP de la Corrèze sur l’énergie nucléaire
Le pic de consommation résulte d’un mode de chauffage inadapté : le chauffage électrique qui alourdit de façon considérable la consommation. Je vous laisse relire mon message. Il ne faut oublier le gaspillage engendré par notre monde moderne : publicités roulantes, l’éclairage des rues toute la nuit, l’éclairage dans et des magasins la nuit, le chauffage des pelouses pour que nos sportifs puissent jouer…
En ce qui concerne le coût de l’électricité, je crois, malheureusement que le coût du nucléaire a été sous évalué pendant trop longtemps et que maintenant on se retrouve à payer l’addition. A combien est estimé le démantèlement d’une centrale? Areva-EDF ont ils provisionné ces montants pour les 58 en activités, les 12 arrêtés et les 2 en cours de « démantèlement »?
Qui paye la facture de l’EPR estimé à 3.4 milliards d’euro et dont le montant est estimé à 6 milliards en juillet 2011. Le contribuable ou le « client » d’EDF? Surement les deux. Je n’oublie pas le coût des déchets radioactifs dont les générations futures hériteront et dont on ne sait toujours pas quoi faire.De plus, je ne doute pas que vous soutenez un projet comme Redenat qui consommera plus d’énergie qu’il n’en produira comme nous l’a expliqué un représentant d’EDRF lors de la réunion du 15 décembre 2011 de la Com’Com de Ventadour.
Il me semble que le slogan est « L’énergie est notre avenir, économisons la ». Avec Redenat ce sera plutôt, l’énergie est une marchandise, gaspillons la.
Avec 1 milliard d’euro, montant des travaux estimé pour Redenat, on pourrait en faire des travaux au niveau des économies d’énergie dans les habitations. Cela pourrait permettre d’aider 50 000 foyers avec une aide de 20 000 euros. Cela en ferait des emplois dans le bâtiment, les entreprises de panneaux solaires thermiques…
Mais le but de l’industrie du nucléaire et d’EDF n’est pas de faire des économies d’énergie mais d’en vendre donc…
Dans l’attente de votre réponse, je vous prie de croire Monsieur Le Député des mes salutations.
Michel Le Roux
Conseiller Municipal de Darnetz
Monsieur,
C’est avec une particulière attention que j’ai pris connaissance de vos
observations concernant notre politique énergétique.
Le choix du nucléaire comme choix stratégique pour notre pays a permis à
la France de devenir indépendante en matière électrique et ne pas
dépendre de produits fossiles (charbon, pétrole, et gaz) dont les
ressources ne sont pas inépuisables.
Le nucléaire est devenu un pilier de notre politique énergétique
puisqu’il garantit à la France un taux d’indépendance énergétique de 50
% et qu’il assure 78 % de notre consommation d’électricité. Il nous
permet d’avoir une électricité 40% moins chère que la moyenne des autres
pays européens, ce qui bénéficie au pouvoir d’achat des Français et à la
compétitivité de nos entreprises.
Contrairement à ce que vous indiquez, la vague de froid qui frappe toute
l’Europe démontre combien il est important d’avoir une capacité de
production énergétique performante, même si de faibles importations sont
nécessaires lors des pics records de consommation.
Lors des questions d’actualité au Gouvernement du 8 février dernier,
Eric BESSON, Ministre de l’industrie, de l’énergie et de l’économie
numérique, a rappelé que le coefficient de disponibilité de nos
centrales nucléaires a été de 97 %, parce que cinquante-cinq réacteurs
sur cinquante-huit étaient en pleine activité. Une diminution de la
capacité de notre parc nucléaire rendrait inévitable une forte
augmentation des importations et augmenterait le prix de l’électricité
pour les consommateurs.
En outre, bien que les énergies renouvelables aient connu un fort
développement ces dernières années, elles ne sont pas suffisantes pour
se substituer à l’énergie nucléaire, en raison du volume d’électricité
nécessaire à la consommation française et des contraintes inhérentes à
la production d’électricité par ces énergies (météo notamment).
Je tiens à vous préciser que la part des énergies renouvelables dans la
consommation finale d’énergie est passée de 9,6 % en 2005 à 12,8 % en
2010. Durant cette même période, la capacité éolienne installée à été
multipliée par 8. L’objectif fixé par le Grenelle de l’environnement de
parvenir à 23% en 2020 devrait donc être atteint.
Restant à votre disposition, je vous prie de croire, Monsieur, à
l’expression de mes sentiments les meilleurs.
—
Jean-Pierre DUPONT
Député de la Corrèze