Dettes, déficits, austérité, chômage : les solutions des écologistes ont du sens.
Reprenons ici ce que dit Nicole Eschmann :
« Nous pouvons arriver à un déficit de 3% sans pour cela sacrifier nos services publics ou notre modèle social ».
« Ce gouvernement supprime un fonctionnaire sur deux qui part à la retraite » pour une « économie d’environ 400 millions d’euros », or « le montant de la fraude fiscale est entre 30 et 40 milliards c’est-à-dire 100 fois plus que l’économie que nous réalisons en cassant nos services publics, nos hôpitaux et nos retraites ».
« Notre arme de dissuasion massive contre la spéculation est la mutualisation des dettes au sein de l’Europe » avec une « agence européenne en charge de la gestion de l’endettement » pour « mettre les Etats à l’abri de la violence des marchés » et « permettre de se refinancer à un taux européen raisonnable ».
Ce serait donc si simple ? La réponse est oui,
Car peu le savent, l’Europe n’est pas en déficit contrairement aux USA ; et si chaque pays était autorisé à mutualiser une partie de sa dette, c’est l’ensemble de l’économie des pays, de nouveau souverains les uns des autres, qui repartirait…
Bien sûr cette mutualisation ne doit par être le seul levier économique.
C’est d’ailleurs pourquoi, Eva Joly, se prévalant de 20 ans de « combats contre les paradis fiscaux », n’a de cesse de plaider pour une loi sur la question, et qu’elle prône aussi le développement d’un « livret vert », pour générer une épargne populaire destinée à financer la transition écologique.
Souhaitant incarner « une forme d’écologie ancrée dans la réalité économique », Eva Joly entend ne « pas léguer un endettement déraisonnable aux générations futures ».
Et d’ajouter « La remise en cause du +travailler plus pour gagner plus+ ou la taxation des revenus extravagants sont cosmétiques, mais elles confirment la défaite de l’idéologie du candidat Sarkozy ».
« Ni anticipation, ni vision, ni volonté : prisonnier du court terme et de ses arrières pensées électorales, le Premier ministre n’a pas su prendre la mesure de la situation ».
« Le gouvernement fait reposer les effets de la crise sur les couches de la population les plus vulnérables et coupe dans les aides aux économies d’énergie (1).
Mais il préserve les niches fiscales favorables aux plus aisés, les niches polluantes, les niches électoralistes ou la niche Copé, symbole d’une Europe de la concurrence fiscale ».
A « cette politique jetable » et « à l’austérité écologique et sociale », Eva Joly veut donc opposer une « politique durable » qui « lutte contre les paradis fiscaux », le « gaspillage énergétique » et oeuvre à la « justice fiscale ».
Voyons maintenant ce que dit Pierre Larrouturou sur la nature des solutions écologiques à porter :
« Imposer au pays un tour de vis est une erreur. Cela montre une méprise totale sur les causes de la crise. Je montre tout au long de mon livre («Pour éviter le krach ultime») que ce sont les inégalités sociales qui sont la cause fondamentale de la crise actuelle ».
« Un nouveau tour de vis ne ferait qu’accroître ces inégalités et provoquerait une récession ».
« Notre économie a besoin d’une mesure d’urgence: interdire aux banques de spéculer avec l’argent de Monsieur ou Madame Toutlemonde (ce qu’avait fait Roosevelt en 1933 avec le Glass Steagal Act) »
« Il faut aussi travailler à réduire les inégalités en Europe, en complétant les traités avec un Traité social, comportant des critères de convergence sociaux, c’est à dire un engagement commun à parvenir en quelques années à moins de 5% de chômage, moins de 5% de pauvreté, moins de 3% d’illettrisme, moins de 3% de mal logés et consacrer 1% du PIB au moins à l’aide au développement.
Pierre larrouturou rappelle qu’en 2003, il avait déjà rédigé un tel Traité social avec le soutien aussi bien de Jacques Delors ou de José Bové que de Romano Prodi, le Président de la Commission européenne et de 400 parlementaires issus de 9 pays de l’Union.
Mais que la Convention Giscard n’avait voulu intégrer dans les Traités européens ni l’idée d’un impôt européen sur les entreprises, ni les critères de convergence sociaux.
Et d’affirmer « On paye aujourd’hui cette absence d’Europe fiscale et sociale ».
Avant de conclure : « Contrairement à ce que certains voudraient nous faire croire, la justice sociale n’est pas un luxe auquel il faudrait renoncer temporairement à cause de la crise.
Reconstruire une plus grande justice sociale, donner à chacun(e) un vrai emploi et un vrai revenu, c’est aujourd’hui la priorité absolue, la condition incontournable à toute sortie de crise.
Se serrer la ceinture dans ce contexte serait une erreur dramatique.
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